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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche / jeanalexis.gallien@lnc.nc | Crée le 17.04.2018 à 04h25 | Mis à jour le 17.04.2018 à 11h21
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    Près de 200 personnes (famille, amis, collègues…) ont apporté leur soutien au « Tonton de Nakéty », devant le Camp-Est. Il a été accordé à Noël Booéné un aménagement de peine. Photo Thierry Perron
    JUSTICE. Noël Booéné, au Camp-Est pour avoir tiré sur un mineur conduisant une voiture volée à Canala, devrait être prochainement placé sous bracelet électronique.

    Il s’est mis à allumer cigarette sur cigarette, signe que la détention lui pèse sur l’esprit. « Il fume rarement. Il a beaucoup de mal à s’habituer à la prison, ce n’est pas un endroit pour lui », confie Agnès, la femme de Noël Booéné. Ce père de famille de 57 ans, condamné à cinq ans de prison dont quatre avec sursis pour avoir grièvement blessé un jeune de 17 ans conduisant une voiture volée en lui tirant dessus, le 3 mars à Canala, est derrière les barreaux depuis vingt-sept jours. « Trop » pour sa famille qui est restée la journée d’hier devant le Camp-Est, en compagnie de proches, d’amis, de collègues et de citoyens venus clamer leur exaspération face à la délinquance, et réclamer la libération du « Tonton de Nakéty ».

     

    « Un petit délai avant qu’il ne sorte »

    Le jour n’a pas été choisi au hasard. Le tribunal de l’application des peines s’est, en effet, réuni au Camp-Est pour examiner la demande d’aménagement de peine de Noël Booéné, en l’occurrence un placement sous surveillance électronique (PSE). Une mesure qui permet d’exécuter sa peine sans être incarcéré et qui, dans son cas, l’autorise à retrouver son emploi à la mine. En milieu d’après-midi, après une longue attente pour les quelque 200 personnes mobilisées, la décision a été annoncée par l’avocat de Noël Booéné. « Les juges ont décidé d’une remise en liberté avec un bracelet électronique pour des raisons professionnelles et familiales », dévoile Me Denis Milliard, soulignant « une décision de bon sens ». Des ouf ! de soulagement et quelques cris de joie sont entendus. Mais l’espoir a été de courte durée. « Il faut maintenant installer le système de surveillance. Je ne vous cache pas que c’est plus facile de le poser à Magenta qu’à Nakéty. Il faut encore un petit délai avant qu’il ne sorte », reprend le conseil. « On a assez attendu, interrompt l’un des soutiens de Noël Booéné. Ça va prendre combien de temps ? Trois jours ? Un mois ? » « Je suis bien incapable de répondre… Entre les deux », répond Me Milliard.

     

    « L’impression d’être menés en bateau »

    La tension est alors montée d’un cran. L’espoir de la famille Booéné d’enlacer Noël est déçu. « On a l’impression d’être menés en bateau », confie un habitant de Nakéty. « Tout est installé chez sa maman pour qu’il puisse poser le boîtier du PSE, il n’y a aucun problème », regrette un autre. Certains, sous la colère, veulent durcir le mouvement, les esprits s’échauffent. « Le gamin [hospitalisée plus de quinze jours, la victime a reçu 90 jours d’ITT, NDLR], il est remonté à Nakéty alors qu’il en a l’interdiction. C’est un problème parce que notre vieux, il est toujours en prison », s’agace Christian Machoro, neveu de Noël Booéné. La famille, après en avoir discuté, joue la carte de l’apaisement. « Le souhait du vieux est de sortir et de travailler. Il faut laisser faire les choses, exprime Victor Nemoadjou vice-président de ContraKmine. On a obtenu une première victoire. » « On préfère qu’il soit avec nous avec un bracelet qu’en prison », témoigne Agnès. Elle continuera à rendre visite à son mari au Camp-Est jusqu’à sa libération.

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