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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche / jeanalexis.gallien@lnc.nc | Crée le 18.09.2019 à 04h25 | Mis à jour le 18.09.2019 à 06h44
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    La justice a émis un mandat d’arrêt à l’encontre d’un des deux prévenus, absent à la barre. Archives LNC
    JUSTICE. Deux marginaux ont été sanctionnés par des peines d’emprisonnement pour l’agression sexuelle d’une SDF en 2017. Le procureur a concédé qu’il s’agissait ni plus ni moins que d’un viol en réunion.

    Face aux questions de l’expert psychiatre, Antoine* n’a pas choisi le silence. Et ses réponses consignées dans le rapport du spécialiste ont pétrifié les juges du tribunal correctionnel. « Le viol, c’est quand on force, quand on frappe, quand on tire les cheveux. Là, on ne l’a pas tapée, donc c’est pas un viol. Elle était juste pas trop d’accord. Je ne comprends pas pourquoi je suis en prison ». À 39 ans, et une partie de sa vie passée entre l’hôpital psychiatrique de Nouville et la rue, Antoine paraît ne toujours pas accepter de se retrouver à la barre d’un tribunal. « Elle était d’accord la première fois. Après, elle ne voulait plus trop », raconte le prévenu avec un « détachement émotionnel » que le psychiatre soulignera dans son expertise.

    Un acte « prémédité »

    Le 22 novembre 2017, un équipage de la police nationale est intrigué par des cris qui proviennent d’un parking de Magenta. « Arrêtez-vous, lâchez-moi ! », entendent-ils. Les policiers voient alors Antoine allongé sur une femme, tandis qu’un autre homme tient les mains de la victime pour éviter qu’elle se débatte. « Le juge d’instruction a estimé que la pénétration n’était pas prouvée », indique la présidente Lise Prenel, rappelant dans la foulée que la victime, sans domicile fixe elle aussi, a confié « avoir été violée ». « Oui, oui, c’est un viol correctionnalisé. Comme de nombreux autres dossiers », assume le procureur de la République. Richard Dutot évoque « la préméditation » d’Antoine car « il a tabassé le compagnon de la victime ». Sept ans de prison sont requis contre ce trentenaire. Il est seul à la barre. Son complice ne s’est pas présenté mais ses déclarations sont relues. « Un viol, ‘faut frapper. Elle faisait la grimace, elle criait et nous repoussait mais je pense qu’elle voulait bien », a-t-il raconté au psychiatre qui notera qu’« il a répondu favorablement à l’invitation criminelle de son complice, cédant à ses pulsions ». Quelques minutes après la clôture du procès, les peines tombent. Antoine écope de trois ans de prison dont deux avec sursis mise à l’épreuve. Son complice, de deux ans dont la moitié avec sursis et un mandat d’arrêt. Ils sont désormais inscrits tous deux au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (lire par ailleurs).

    * Le prénom a été modifié

    Qu'est-ce que le fichier des auteurs d'infractions sexuelles ?

    Placé sous la responsabilité du ministère de la Justice, le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais) répertorie les personnes condamnées pour certaines infractions sexuelles ou violentes (viol, agression sexuelle, pédopornographie…). Si la peine encourue est supérieure à 5 ans, l’inscription est automatique. Son but : prévenir la récidive mais, surtout, faciliter l’identification et la localisation de suspects potentiels. Les personnes inscrites au Fijais ont, en effet, l’obligation d’indiquer leur adresse une fois par an. Si la justice constate un manquement, la personne peut être condamnée. La durée de conservation des informations est de 30 ans s’il s’agit d’un crime ou d’un délit passible de 10 ans de prison et de 20 ans dans les autres cas.

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