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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 06.06.2025 à 05h00 | Mis à jour le 16.06.2025 à 14h17
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    L'activité de l'usine KNS a été stoppée en septembre 2024, après six mois de mise en sommeil qui n'ont pas permis de trouver un repreneur. Mais les recherches se poursuivent. Photo Baptiste Gouret
    Plus d’un an après l’annonce du retrait de Glencore, la procédure de rachat n’a toujours pas permis de trouver un repreneur à l’usine de Vavouto. Mais les discussions se poursuivent avec l’objectif affiché d’éviter à tout prix une fermeture, quitte à prolonger un processus ouvert il y a plus d’un an et à maintenir dans l’attente tout un bassin de population. 

    En février 2024, l’usine Koniambo Nickel était mise en sommeil pour une durée de six mois. Un délai jugé suffisant par Glencore pour trouver un investisseur prêt à racheter les 49 % de parts que le groupe détenait dans KNS et dont il entendait se débarrasser. Pourtant, plus d’un an après cette annonce, toujours personne à l’horizon. En septembre, l’usine a été mise à l’arrêt. Glencore continue de payer les salaires de la centaine d’employés et de sous-traitants encore sur site - contre 1 300 auparavant.

    Mais, la quête d’un repreneur se poursuit, affirme Alexandre Rousseau, président de KNS. "Glencore examine les offres en lien avec la SMSP [Société minière du Sud Pacifique, actionnaire à 51 %, NDLR]", rapporte ce dernier, tout en indiquant disposer "de peu d’informations dernièrement concernant l’avancée des discussions". Aux dernières nouvelles, le processus de reprise comprenait encore deux candidats : un groupe indien, JSL Global Commodities, important négociant de minerai, et un groupe chinois dont l’identité n’a pas été révélée.

    80 entreprises approchées

    L’aboutissement d’une longue procédure entamée dès le mois de mars 2024. "Au départ, 80 entreprises jugées en mesure de pouvoir reprendre le complexe et qui pouvaient être intéressées par un tel projet ont été approchées", relate Alexandre Rousseau. Un mois plus tard, une dizaine d’entre elles confirmait leur intérêt. Elles n’étaient finalement "plus que trois" en mai 2024. La faute à la crise insurrectionnelle ? "Ça a pu jouer dans la décision de certains, mais ça ne s’est pas limité à ça", affirme le président de KNS.

    C’est à ce moment-là que s’est ouverte la phase de "due diligence" (en français "vérification diligente"), une étape durant laquelle KNS a partagé des informations sensibles aux candidats à la reprise, afin qu’ils se fassent une idée précise de la situation de l’usine. "Nous avons mis en place des 'data rooms' pour leur partager de nombreuses données", explique Alexandre Rousseau.

    Cette phase s’est conclue par la visite, fin 2024, de représentants des deux groupes intéressés sur le site de Vavouto. Depuis, les nouvelles se font rares, souligne le président de KNS. Si les négociations avec les deux éventuels repreneurs venaient à échouer, "Glencore pourrait reprendre le processus depuis le départ", imagine-t-il. "Il n’est pas limité dans le temps, aucune échéance n’a vraiment été fixée au terme de laquelle on nous dirait : 'on ferme l’usine'." L’allongement de la procédure de rachat impliquerait de maintenir la maintenance et la surveillance du site, ce qui représente un coût entièrement supporté par Glencore, mais dérisoire face à un démantèlement de l’usine que le groupe anglo-suisse devra assumer en cas de fermeture définitive, et qui pourrait durer jusqu'à dix ans et coûter plusieurs milliards de francs. 

    "Une forte culture industrielle"

    Mais, Alexandre Rousseau reste confiant. Malgré la crise mondiale du nickel, le complexe industriel de KNS dispose, selon lui, de puissants atouts. "Ce qui attire, c’est surtout le site minier." Le massif de Koniambo, situé tout près de l’usine, représente un gisement considérable de nickel à la teneur élevée. "Ça offre une perspective d’exploitation sur des décennies", souligne Alexandre Rousseau. Sa connexion directe avec l’usine pyrométallurgique via un convoyeur d’une dizaine de kilomètres permet une alimentation permanente de l’usine en minerai à transformer.

    À cela s’ajoutent une centrale électrique au charbon ainsi qu’un port en eau profonde, qui viennent parachever l’autonomie du site industriel. "On dispose également d’une forte culture industrielle que nous avons bâti en 10-15 ans et qui fait qu’on dispose aujourd’hui d’une rigueur qui n’a pas à rougir de la concurrence internationale", fait valoir le président de KNS. D’autre part, la direction continue d’entretenir les relations "avec les coutumiers et les institutions", récemment invités à visiter le site de Koniambo, afin de maintenir "l’acceptabilité sociale de notre activité". Un autre "atout majeur pour un potentiel repreneur".

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