"Intergroupe l’Éveil océanien – Calédonie ensemble". C’est le nom officiel du nouveau groupe créé par les deux formations politiques au Congrès, constitué de huit élus, Veylma Falaeo, Milakulo Tukumuli, Vaimu’a Muliava, Jean Kays, Emmanuelle Khac, Annie Qaeze, Magali Manuohalalo et Philippe Dunoyer, son président.

Visiblement, les représentants des deux partis y pensaient depuis un moment déjà. "Cela fait longtemps qu’on constate qu’on a des positions assez proches", commente Philippe Dunoyer. Récemment, Calédonie ensemble et l’Éveil océanien ont plaidé pour la mise en place d’un plan quinquennal par l’État après les émeutes en 2024, pour un soutien structuré à la filière nickel ou encore la transformation des prêts en subventions. Cette alliance prend également son sens en vue des débats qui s’annoncent au Congrès, avec notamment l’examen du débat d’orientation budgétaire puis du budget 2026 dans les semaines à venir.

Disposer de moyens humains et financiers

Outre leurs visions semblables sur plusieurs sujets, ce rapprochement permet de peser davantage au sein de l’hémicycle du boulevard Vauban, face aux six élus du Rassemblement, aux treize de l’Intergroupe Loyalistes, aux douze de l’UNI et aux treize de l’UC-FLNKS et Nationalistes. "Ce fonctionnement n’est pas très original au Congrès. Les autres groupes rassemblent également plusieurs formations politiques", note Philippe Dunoyer.

Et puis, tout le monde y gagne. Après la validation par le Conseil d’État de l’inéligibilité de Philippe Michel et Philippe Gomès, démissionnaires d’office, dans l’affaire des emplois fictifs à la province Sud début décembre, le parti avait perdu un élu. Parmi les suivants de liste, si Jean Kays avait rejoint les rangs de Calédonie ensemble, Nina Julié avait renforcé ceux de l’Intergroupe Loyalistes. En passant de six à cinq élus, CE perdait ainsi les moyens (collaborateurs, locaux, matériels, frais de transport…) dont bénéficient les groupes constitués (qui doivent compter au moins six membres). De même, les trois représentants de l’Éveil océanien, qui siégeaient parmi les non-inscrits, font désormais partie d’un groupe. "Cela permet de conserver les moyens de fonctionner et d’être le plus utile au sein des institutions", insiste Philippe Dunoyer.

Cette constitution ne signe pas pour autant une "fusion" entre les deux formations. "Chaque entité reste libre et autonome, affirme le président. Ce n’est pas parce qu’il y a un intergroupe, qu’il n’y a pas de nuances. Je ne m’engage à rien sur la vie des formations par ailleurs."