Son avion s’est posé à 16 heures à l’aéroport de La Tontouta. Le dirigeant indépendantiste est monté sans un mot dans une voiture en direction de la tribu de Saint-Louis, où il réside.

"Nous craignons pour sa sécurité", a déclaré à l’AFP Henri Juni, membre du bureau politique du FLNKS, en dénonçant les messages "racistes et haineux" relayés sur les réseaux sociaux.

Désigné président du FLNKS alors qu’il était incarcéré à Mulhouse pour son rôle présumé dans les émeutes de mai 2024, Christian Tein divise toujours. Pour ses partisans, il était un prisonnier politique quand ses détracteurs font de lui le meneur des émeutes, des responsables politiques locaux le considérant comme un "terroriste". Une pétition en ligne réclamant qu’il ne remette pas les pieds en Nouvelle-Calédonie a même recueilli plus de 13 000 signatures.

Interpellé en juin 2024, il avait été placé en détention provisoire et transféré immédiatement dans l’Hexagone avec six autres militants, à bord d’un avion spécialement affrété.

Demande de protection rapprochée

Son contrôle judiciaire a été levé en septembre, ouvrant la voie à son retour, mais il reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée, et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits.

"Je suis heureux pour mon frère, qui a passé un an en prison à 17,000 km de chez lui, alors qu’il n’avait jamais mis les pieds en Métropole", a déclaré Désiré Tein, présent à l’aéroport. "J’ai demandé au haut-commissariat à ce qu’il bénéficie d’une protection, mais je n’ai pas eu de réponse", a-t-il ajouté. Contacté par l’AFP, le haut-commissariat n’a pas souhaité commenter.

Christian Tein fera son retour sur la scène politique, ce samedi, à l’occasion d’un congrès extraordinaire du FLNKS, son premier en tant que président du mouvement.