- AFP | Crée le 17.10.2025 à 07h13 | Mis à jour le 31.10.2025 à 16h48ImprimerChristian Tein, président du FLNKS, a été autorisé à retourner en Nouvelle-Calédonie, un an et demi après son arrestation et son transfert dans l’Hexagone. Photo Delphine MAYEUR / AFPPrès d’un an et demi après son arrestation et son transfert en métropole, le président du FLNKS Christian Tein, mis en examen dans l’enquête sur les émeutes de mai 2024, a été autorisé jeudi par la cour d’appel de Paris à retourner en Nouvelle-Calédonie.
Le président du FLNKS, Christian Tein, a été autorisé jeudi 16 octobre à retourner en Nouvelle-Calédonie par la cour d’appel, un an et demi après son arrestation et son transfert dans l’Hexagone pour son rôle présumé dans les émeutes de mai 2024. Placé en détention en juin 2024, il avait pu sortir de prison un an plus tard. Fin septembre, les juges d’instruction avaient assoupli son contrôle judiciaire, l’autorisant à rentrer dans l’archipel, mais le parquet avait fait appel.
"Satisfaits et soulagés"
Présent au délibéré, M. Tein, qui avait décidé de rester en métropole jusqu’à l’examen de l’appel, n’a pas souhaité s’exprimer. "Nous sommes satisfaits et soulagés de la décision (qui) autorise M. Tein à retrouver sa terre après près de 18 mois de privation", a réagi auprès de l’AFP Florian Medico, l’un de ses avocats avec Mes François Roux et Pierre Ortet. Le parquet, lui, considérait qu’il fallait empêcher M. Tein de quitter la métropole, pour les nécessités de l’enquête et par "mesure de sûreté", a rappelé à l’audience la représentante du ministère public, Christine Forey.
Président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), "il est toujours leader au sein du mouvement" indépendantiste et "le contexte en Nouvelle-Calédonie apparaît très fragile", a-t-elle souligné.
Chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) lors de la crise du printemps 2024, Christian Tein reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée, et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits. Après son interpellation, il avait été transféré immédiatement dans l’Hexagone avec six autres militants, à bord d’un avion spécialement affrété.
Mais les trois juges d’instruction parisiens chargés du dossier avaient assoupli en septembre son contrôle judiciaire, considérant avoir suffisamment avancé leurs auditions et confrontations. Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences.
"Le futur président"
"Vous avez en face de vous le président du mouvement de libération de la Nouvelle-Calédonie et peut-être le futur président de la Nouvelle-Calédonie", a tonné à l’audience Me François Roux, appelant au respect "du droit international" qui garantit "l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés".
Placé par l’Union calédonienne (composante du FLNKS) à la tête de la CCAT pour organiser la mobilisation contre une réforme électorale accusée de marginaliser la population kanak, M. Tein a œuvré pour faire cesser des violences qui n’auraient "aucun sens politique" dans la perspective d’une indépendance, selon sa défense.
À l’époque, la Nouvelle-Calédonie était en proie à des violences en lien avec la réforme du corps électoral, au cours desquelles quatorze personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées et des centaines d’autres blessées. Les dégâts matériels ont été estimés à au moins 200 milliards de francs.
Au vu notamment de l’avancée du dossier, ouvert en juin 2024 à Nouméa avant d’être dépaysé à Paris, les magistrats ont aussi levé l’interdiction de contact entre Christian Tein et d’autres mis en cause indépendantistes, Guillaume Vama, Brenda Wanabo, Steeve Unë ou son propre neveu Dimitri Qenegei. Ce dernier a également vu son contrôle judiciaire assoupli en appel jeudi. Lui comme son oncle peuvent maintenant retrouver leur archipel natal et leurs proches, à 17 000 km de l’Hexagone. "Nous avons fait confiance à la justice. C’est un très grand soulagement (et cela) pourra amener de l’apaisement dans le pays", a réagi Dimitri Qenegei auprès de l’AFP.
Côté politique, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie reste suspendu au devenir de l’accord de Bougival, signé le 12 juillet entre l’État, les non-indépendantistes et des indépendantistes. Le FLNKS s’en est depuis retiré.
Le Sénat a approuvé mercredi, dans l’urgence, le report au printemps 2026 des élections provinciales prévues en novembre, première étape nécessaire à la mise en place de ce fragile accord sur l’avenir institutionnel de l’archipel.
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