- Anthony Tejero | Crée le 12.05.2025 à 17h43 | Mis à jour le 12.05.2025 à 17h43ImprimerMarc Zeisel et Raphaël Romano ont présenté la stratégie de l’association Un cœur, une voix, ce lundi après-midi. Photo A.T.Alors que le ministre des Outre-Mer Manuel Valls, a annoncé, faute d’accord sur l’avenir institutionnel, la tenue des provinciales d’ici novembre avec un corps électoral vraisemblablement gelé, l’association Un cœur une voix ne l’entend pas de cette oreille. Ce collectif, qui milite pour élargir le nombre d’électeurs à ce scrutin, a dévoilé, en conférence de presse, ce lundi 12 mai, sa stratégie sur ce dossier brûlant qui a précipité le Caillou dans la violence voilà un an.
"Dans toutes les communes de Nouvelle-Calédonie, il y a des exclus du corps électoral, de Bélep à Yaté en passant par Lifou. Toutes les ethnies sont concernées et ce n’est plus acceptable." Raphaël Romano, président d’Un cœur une voix, relance son combat pour le dégel du corps électoral aux élections provinciales. Un scrutin qui doit se dérouler d’ici le 30 novembre, faute d’accord à l’issue des négociations entre les élus locaux et Manuel Valls. Sauf que les annonces du ministre des Outre-mer, qui a indiqué que les élections se dérouleront "conformément au cadre juridique actuellement en vigueur" et donc vraisemblablement avec un corps toujours gelé, laissent un goût plus qu’amer aux membres de cette association qui fustige une "décision unilatérale".
"Non Monsieur Valls, ça ne se passera pas comme ça"
"Non Monsieur Valls, ça ne se passera pas comme ça et ça ne peut pas se passer comme ça, car nous ne sommes pas responsables de l’échec des négociations avec les politiques. Ce n’est pas la faute des 43 000 personnes privées de droit de vote, martèle Raphaël Romano, qui se dit particulièrement préoccupé par le sort des 12 000 natifs écartés. Les enfants qui ont atteint leur majorité et qui sont nés de personnes privées de ce droit sont marquées au fer rouge, puisque cette tare de ne pas pouvoir voter se transmet de génération en génération. Il est inacceptable que sur les bancs du lycée et de l’université des jeunes, qui n’ont parfois jamais quitté la Nouvelle-Calédonie, n’aient pas les mêmes droits."
"On ne peut pas céder à la violence"
L’association, qui assure par ailleurs ne vouloir "ni opposer les gens entre eux", "ni demander de privilège" compte bien "épuiser toutes les voies et les recours juridiques possibles" pour mettre un terme à cette "ineptie" et à ces "aberrations gigantesques". Quant au risque de raviver les tensions sur ce dossier brûlant, qui a grandement participé au déclenchement des émeutes il y a un an, l’association assume de replacer le sujet dans le débat public : "On ne peut pas céder à la violence. Ce n’est pas la violence qui gouverne et elle ne peut pas prendre le pas sur la démocratie", estime le chef de file d’Un cœur, une voix, qui a adressé, ce dimanche 11 mai, un courrier au président de la République Emmanuel Macron, dans l’espoir qu’il "clarifie au plus vite la position de l’État" sur cet épineux dossier.
Quels moyens juridiques engagés ?
L’association rappelle que le gel du corps électoral a été épinglé par le Conseil d’État, dans un avis rendu en décembre 2023. À la suite de l’abandon des parlementaires du projet de loi de réforme constitutionnelle pour élargir le corps électoral à la suite des émeutes, Un cœur, une voix a entamé une nouvelle procédure juridique avec un cabinet d’avocats parisien spécialisé sur ces questions. "Nous avons lancé un recours par lequel nous demandons au juge de transmettre une question prioritaire de constitutionnalité, une QPC, afin que le Conseil constitutionnel se saisisse de ce dossier", détaille Marc Zeisel, membre du bureau de l’association, qui concède que "la possibilité de gagner" à ce sujet "est faible", mais qu’il faut tout de même engager ces démarches.
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