- Anne-Claire Pophillat | Crée le 26.11.2025 à 18h28 | Mis à jour le 01.12.2025 à 18h38ImprimerLors d'une conférence de presse mercredi 26 novembre, les représentants de l'UC ont indiqué qu'ils "n'accepteraient jamais la tenue d'une consultation improvisée sans fondement juridique". Photo A.-C.P.L’Union calédonienne s’organise pour mettre en échec le projet d'accord de Bougival, la consultation anticipée ne s’inscrivant plus, estime le parti, dans une recherche de consensus. Le mouvement indépendantiste compte utiliser tous les leviers, notamment juridiques, à sa disposition. Il s’agit du principal objectif validé lors du dernier comité directeur du parti qui s’est tenu à Houaïlou, ont expliqué ses représentants ce mercredi 26 novembre.
Lors du comité directeur de l’Union calédonienne, qui s’est tenu à Houaïlou le 22 novembre en présence de plus de 300 participants, il a largement été question des "manœuvres de l’État visant à contourner le droit, afin d’imposer un projet qui ne fait pas consensus", pose d’emblée Dominique Fochi, secrétaire général de l’UC, lors de la conférence de presse organisée ce mercredi 26 novembre.
C’est bien cela qui occupe principalement l’UC en ce moment : "tout mettre en œuvre pour faire échouer Bougival". Opposé à l’accord - les représentants du mouvement ont officiellement retiré leur signature le 9 août, après l'avoir apposée le 12 juillet à Paris - le parti indépendantiste est encore plus remonté depuis l’annonce faite par Naïma Moutchou de la tenue d’une consultation anticipée avant la mi-mars. "L’État persiste dans son passage en force", insiste Mickaël Forrest, deuxième vice-président du parti. Surtout, cela va à l’encontre de la parole donnée, ajoute Dominique Fochi, car le report des provinciales, devait servir à "poursuivre les discussions sur le fond en vue d’un accord consensuel". Or, ces dernières "n’ont même pas repris". Pour l’UC, "ce changement de stratégie montre la fébrilité et l’esprit jusqu’au-boutiste de l’État, qui savait qu’il ne réunirait pas les 3/5e des voix au Congrès de Versailles", nécessaires pour valider le projet de loi constitutionnelle qui devait initialement être adopté avant que les Calédoniens ne soient appelés aux urnes.
Faire obstacle au Congrès
De fait, l’UC "n’acceptera jamais la tenue d’une consultation improvisée sans fondement juridique, contraire à l’esprit de l’accord de Nouméa". Le parti a donc décidé, lors de son comité directeur, de se "mettre en ordre de marche" pour faire échouer Bougival, et d’utiliser tous les leviers à disposition, notamment juridiques, pour y parvenir, au niveau national et international. L’UC appelle également les autres groupes représentés au Congrès à faire obstacle à ce "simulacre de projet", les élus du boulevard Vauban étant appelés à donner leur avis sur le projet de loi ordinaire concernant la consultation, en commission jeudi 27 novembre et, a priori, en séance mercredi 3 décembre.
En revanche, le parti indépendantiste ne s’est pas prononcé sur l’attitude qu’il adoptera si la consultation devait être maintenue. Un boycott ? "On n’a pas encore pris la décision", affirme Dominique Fochi. Un vote contre ? C’est le congrès de l’UC, prévu fin janvier, qui donnera la réponse. "On étudiera les différentes options." Mais, certaines structures ont déjà commencé à y réfléchir, souligne le secrétaire général, "parce qu’on est fatigués de se faire duper". En revanche, la violence ne constitue pas une alternative. "Elle n’a jamais été inscrite dans une seule motion de l’Union calédonienne, ni du FLNKS."
"Consolider la représentation de l’UC dans les institutions"
Pour autant, l’UC annonce vouloir "engager toutes les voies du dialogue, que ce soit avec l’État ou les partenaires locaux", estimant qu’un mauvais procès est fait au FLNKS. "Comme l’a démontré Deva, le Front peut se mettre d’accord avec les autres forces politiques du pays. Nous ne sommes pas arc-boutés dans des postures extrémistes."
Le comité directeur a également été l’occasion de discuter de la préparation des prochaines échéances électorales. L’instance exhorte ses structures à s’organiser pour les scrutins à venir, que ce soit les municipales ou provinciales, "afin de consolider la représentation de l’UC dans les institutions". Pour cela, les militants sont vivement encouragés à s’inscrire sur les listes électorales. Enfin, la création du comité local de Farino est désormais actée. L’Union calédonienne devient ainsi le seul parti représenté sur l’ensemble des communes du territoire.
"Le FLNKS est toujours le FLNKS"
Un congrès extraordinaire du FLNKS est programmé le week-end du 6 décembre à Ponérihouen. L’occasion de "réaffirmer le rôle central en tant que mouvement de libération national pour tracer la trajectoire du pays vers l’indépendance", déclare Dominique Fochi, secrétaire général de l’UC. Et ce, malgré l’annonce officielle du retrait du Palika et de l’UPM, leur vision étant devenue inconciliable avec celle portée par le FLNKS, concernant notamment l’accord de Bougival.
Cela ne change rien, estime Dominique Fochi, pour qui "le FLNKS est toujours le FLNKS", précisant que, "dans toutes les réunions qui se sont tenues jusqu’ici, les militants du Palika et de l’UPM étaient présents". Pour l’UC, l’assise du FLNKS s’est même "consolidée", avec l’arrivée de cinq groupes de pression, Dynamique autochtone, Dynamique unitaire Sud, Confédération nationale des travailleurs du Pacifique, le Parti travailliste et le Mouvement océanien indépendantiste, ainsi que la signature de la déclaration commune du 25 septembre "avec des organisations de la société civile, des formations politiques, religieuses et coutumières". Le FLNKS reste "ouvert à toutes les forces vives", insiste Dominique Fochi, rappelant que le Front "n’appartient pas à un parti politique, mais au peuple kanak".
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