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    Nouvelle Calédonie
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 31.10.2025 à 12h06 | Mis à jour le 05.11.2025 à 15h30
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    La démission de Thierry Santa du gouvernement d'Alcide Ponga prend effet ce samedi 1er novembre. Photo A.-C.P.
    Thierry Santa a annoncé ce vendredi 31 octobre démissionner de ses fonctions politiques au sein de l'exécutif, où il était en charge du budget, des comptes sociaux, du handicap et de la fonction publique, et au Congrès. Un adieu à la vie politique pour l'ancien président du gouvernement, guidé par une volonté de retrouver la vie professionnelle civile. Il doit être remplacé par Naïa Wateou. 

    "J’arrête toute activité politique. Même militante." Assis dans son bureau, dans l’immeuble Le Lys Rouge, face à la presse ce vendredi matin, Thierry Santa confirme démissionner de ses fonctions de membre du gouvernement et de représentant au Congrès. Après – presque – deux mandatures, élu une première fois en 2014, l’ancien homme fort du Rassemblement aura notamment été à la tête du Congrès de 2015 à 2018, président de l’exécutif entre 2019 et 2021, puis membre du gouvernement Mapou. La décision, mûrement réfléchie, était déjà prise. "Ce choix date de plusieurs mois. Il aurait dû se formaliser à l’occasion de la chute du 17e gouvernement, mais à la demande d’Alcide Ponga, j’ai décidé de l’accompagner dans ce 18e gouvernement, avec l’objectif de finir en novembre." Date à laquelle étaient prévues les élections provinciales. Si ces dernières ont été reportées, "mon choix reste le même", appuie Thierry Santa.

    Directeur de la Société de participation minière du sud calédonien

    Quant aux raisons qui l’ont poussé à partir, l’homme politique balaye les rumeurs qui circulent ces derniers jours. "Non, je ne suis pas malade, je ne pars pas à Tahiti, je m’entends très bien avec Alcide Ponga… Il s’agit vraiment d’une volonté de retourner dans la vie professionnelle civile." Thierry Santa a d’ailleurs signé un contrat au sein de la SPMSC (Société de participation minière du sud calédonien), qui porte les actions des provinces dans l’usine du Sud, dont il prendra la direction à partir de lundi 3 novembre.

    Dans le couloir menant au bureau du futur ex-membre du gouvernement, de gros sacs plastiques s’entassent. "J’ai ressenti un petit pincement au cœur en vidant tous mes placards, j’avais un peu le sentiment de jeter dix ans de ma vie", témoigne l’ancien secrétaire général de la ville du Mont-Dore. Mais Thierry Santa part sans "regret". "J’ai le sentiment d’avoir fait de mon mieux, et je remercie les Calédoniens qui m’ont fait confiance." Une "très belle expérience", poursuit l’élu, même si elle a été "souvent difficile". Notamment la deuxième mandature (2019-2025), sans doute "la pire qu’ait connue la Nouvelle-Calédonie", marquée par la Covid, les problèmes économiques, le conflit autour de l'usine du Sud, des cyclones, les référendums, l’avenir institutionnel, les émeutes…

    "Extrêmement constructif"

    Un parcours "extrêmement constructif", poursuit Thierry Santa. "Grâce à ces fonctions, j’ai découvert des secteurs que je ne connaissais pas et dans lesquels je me suis totalement investi, comme le handicap." Un de ses souhaits est justement que son successeur puisse faire aboutir certains dossiers, comme la création de la Maison calédonienne de l’autonomie. L’élu loyaliste met également en avant la fusion des deux directions de l’emploi et de la formation professionnelle, ou ce "souvenir prégnant" de son déplacement aux Tuvalu pour assister au Forum des Îles du Pacifique lors de sa première année en tant que président du gouvernement en 2019. "Il y a plein de choses, sans parler des interminables discussions aux Comités des signataires…"

    Naïa Wateou va prendre sa place au gouvernement. Elle sera remplacée par Jean-Gabriel Favreau au Congrès, qui lui-même laissera son siège à Julien Tran Ap à la province Sud. En revanche, il n’est pas sûr que le portefeuille reste le même et que Naïa Wateou conserve le budget. Certaines missions pourraient être réaffectées. "C’est une question qu’il faudra poser à mes collègues au moment où ils l’auront décidé", glisse Thierry Santa. Une page se tourne pour l’homme politique, qui quitte ainsi "un monde auquel je n’appartiens pas".

    Budget 2026 : "On ne s’en sortira pas sans une aide complémentaire de l’État"

    Le dossier le plus important reste l’élaboration  du budget 2026, une gageure au vu des difficultés rencontrées par la Nouvelle-Calédonie et la situation nationale instable. Car il va falloir parvenir à le boucler alors que les prévisions tablent sur un déficit de près de 60 milliards de francs l’année prochaine. Soit 500 millions d’euros. Alors qu’il reste à peine 24 milliards de francs (200 millions d'euros) du prêt garanti par l’État. Comment combler cet écart ? Si le plan de réformes adopté par le Congrès en août doit permettre "d’économiser environ 10 milliards de francs" (84 millions d’euros), il manquera toujours au moins 26 milliards de francs. C’est tout l’enjeu à venir. "Des discussions vont se tenir avec l’État pour voir dans quelle mesure il peut compléter, parce qu’on ne s’en sortira pas sans une aide complémentaire de sa part. C’est le sujet principal sur lequel va devoir se pencher mon successeur", insiste Thierry Santa, qui estime que le budget pourra difficilement être adopté avant le mois de mars.

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