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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 12.12.2023 à 15h20 | Mis à jour le 12.12.2023 à 15h20
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    Les éleveurs font face à la sécheresse en Brousse. Reportage à Pouembout sur la propriété de Guy Monvoisin, président du syndicat des éleveurs bovins de Nouvelle-Calédonie. Photo Anthony Tejero
    Depuis le début du mois de novembre, les effets d’El Niño sont bien de retour sur le Caillou. Par endroits, notamment sur la côte Ouest, il n’est pas tombé une goutte d’eau depuis bientôt un mois et demi. C’est notamment pour cette raison que le risque de feu de forêt a rarement été aussi élevé dans tout le pays. Si les déficits de précipitations devraient se maintenir dans les semaines à venir, quelques épisodes pluvieux pourraient tout de même faire leur retour prochainement.

    Une carte du risque de feu de forêt dominée par le rouge, avec l’ensemble de la Grande-Terre placée en risque extrême. Voilà quatre ans que de telles conditions n’avaient plus été connues en Nouvelle-Calédonie.

    Alors que le trimestre août-octobre 2023 a déjoué tous les pronostics en étant le deuxième plus humide observé depuis le début des observations (en 1955), le phénomène s’est inversé depuis le mois de novembre où les effets d’El Niño sont bel et bien de retour : beaucoup de soleil, des vents soutenus, une absence de précipitations… et une multiplication des incendies. Pourquoi ? "Ce temps est lié à un alizé stable, c’est-à-dire qu’il y a un anticyclone durablement installé en mer de Tasman, ce qui explique ce vent soutenu. On retrouve ainsi les conditions typiques d’El Niño, qui sont même poussées à l’extrême en ce moment", explique Thomas Abinun, climatologue chez Météo France NC.

    Par conséquent, à l’échelle du pays, le mois novembre 2023 affiche un déficit de pluie de 88 % par rapport à la normale, avec seulement 10 mm d’eau en moyenne. Autre chiffre édifiant : quinze stations (essentiellement sur la côte Ouest mais aussi à Ouégoa et à Lifou) n’ont pas enregistré la moindre goutte d’eau.


    Au niveau des stations, les cumuls mensuels de précipitations varient entre 0 mm (notamment à Bouraké, Koumac, La Tontouta, etc.) et 38,8 mm à Poindimié. Source Météo France NC

    Ce mois se classe ainsi au premier rang des mois de novembre les plus secs depuis le début des observations en Nouvelle-Calédonie (à égalité avec 2019 et 2002).


    La grande majorité des stations météo du pays ont reçu moins de 20 % des pluies normalement attendues en novembre. Source Météo France NC

    Et le début du mois de décembre est même "pire". Seules quatre stations affichent plus de 3 mm de pluie au compteur (jusqu’au 11 décembre inclus) à Houaïlou (la plus arrosée avec 7mm), Hienghène, Touho et Pouébo.

    Alors que la saison humide est censée arriver à grands pas, à quoi peut-on s’attendre pour les semaines et mois à venir ? Si des conditions plus humides devraient faire peu à peu leur retour, le déficit de pluie pourrait tout de même rester assez marqué dans les prochaines semaines.

    Le retour des pluies la semaine prochaine ?

    "Ces périodes très sèches persistantes durent très rarement au-delà de mi-décembre, mais comme on voit que les extrêmes sont de plus en plus prononcés et récurrents avec le changement climatique, on est à l’abri de rien, analyse Thomas Abinun, tout de même porteur d’une bonne nouvelle : On a actuellement un signal de pluie pour le milieu de la semaine prochaine sauf que la trajectoire reste encore à préciser. Il est prévu une descente d’air tropical vers la Nouvelle-Calédonie, mais elle peut également passer loin des terres. D’une manière générale, au fur et à mesure que l’on s’approche de fin décembre, on s’attend à un retrait des alizés qui va laisser la place à un temps plus chaud, plus humide et moins venté."

    Vers déficits de pluie jusqu’en février

    Pour autant, le temps devrait rester globalement assez sec début 2024. Si la fiabilité de ces prévisions reste encore fragile, les modèles tablent sur des déficits de pluie de l’ordre de 30 % en janvier et en février.

    "On a un contexte climatique favorable à moins de pluie que la normale, sous réserve du passage de grosses dépressions", poursuit le climatologue, qui nuance également les effets de la sécheresse actuelle : "Comme il a beaucoup plu entre août et octobre, les nappes et les rivières sont quand même plus chargées qu’en 2019."

    Comment les cartes de risque de feu sont-elles établies ?


    24 communes de la Grande Terre placées en risque extrême de feu de forêt.

    La carte du risque de feu de forêts en Nouvelle-Calédonie est calculée en fonction de plusieurs paramètres : le vent, les volumes de pluie tombés ces derniers jours, la température, ainsi que la quantité de combustible végétal. "Cette végétation asséchée est d’ailleurs très dense en raison des fortes pluies de La Niña ainsi que des précipitations tombées entre août et octobre dernier, précise Thomas Abinun. C’est en partie aussi pour cette raison que le risque est extrême à très élevé partout dans le pays actuellement. C’est très rare d’avoir de telles conditions, cela rappelle la situation de 2019. Pour autant, ce risque devrait aller en se réduisant progressivement au fur et à mesure des prochains jours."

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