- A.T. | Crée le 19.09.2025 à 13h19 | Mis à jour le 22.09.2025 à 10h26ImprimerPrès de 3000 gendarmes sont déployés en Nouvelle-Calédonie. Photo Anthony TejeroAlors que la date "sensible" du 24 septembre approche à grands pas, les autorités entendent renforcer les dispositifs de sécurité dans tout le pays, avec notamment près de 460 patrouilles de forces de l’ordre mobilisées sur l’ensemble du territoire jusqu’à la fin du mois. Alors que plusieurs manifestations culturelles et commémorations sont prévues tout au long de la semaine prochaine, l’État a dévoilé à la presse, ce vendredi 19 septembre, sa stratégie pour éviter tout débordement et trouble à l’ordre public. Explications.
Pourquoi le dispositif de sécurité est-il renforcé ?
À l’approche de la date symbolique du 24 septembre, l’État veut montrer aux Calédonien(ne)s qu’il se tient prêt à répondre face à d’éventuels débordements et troubles à l’ordre public. Un dispositif spécifique de sécurité est ainsi déployé dans l’ensemble du pays, notamment en raison de grandes manifestations prévues la semaine prochaine : Francofolies et Jazz à Nouméa, au centre culturel Tjibaou ; festival Guidance à Bourail ; commémoration au Mwâ Kââ, éventuelles "déclarations politiques", etc.
"L’idée, c’est de permettre d’accompagner les rassemblements, dès lors qu’ils sont pacifiques, comme cela a été le cas ce jeudi avec la mobilisation de l’USTKE, en travaillant en amont avec les organisateurs. Nous serons alors là pour assurer la protection, explique Anaïs Aït Mansour, la directrice de cabinet du haussaire. En revanche, il n’y aura aucune indulgence sur tout acte de violence, de dégradation et de délinquance. L’État apportera à chaque fois une réponse très ferme".
Quels effectifs déployés sur le terrain ?
L’État annonce que près de 460 patrouilles de forces de l’ordre, dont 160 à Nouméa, sillonneront l’ensemble du territoire, de jour comme de nuit. Au total, le pays compte 2 100 gendarmes (mobiles et territoriaux) et 670 agents de police nationale (sans oublier la police municipale qui porte à plus de 800 les effectifs dans la capitale). Plusieurs renforts, une cinquantaine rien qu’à Nouméa, ont par ailleurs été envoyés depuis l’Hexagone.
"Ce sont des policiers en appui sur des missions spécialisées, que ce soit de l’anticriminalité ou que ce soit de l’appui à un centre d’information et de commandement parce qu’on a des besoins sur la voie publique. Il s’agit aussi d’enquêteurs pour appuyer évidemment les interpellations, détaille Marjorie Ghizoli, directrice territoriale de la police nationale qui entend, comme ses collègues de la gendarmerie, "être visible au quotidien" et mobile, notamment aux heures et sur les sites "les plus sensibles". "On quadrille le terrain pour éviter qu’il y ait des faits de délinquance car la dissuasion reste plus intéressante que la répression. Néanmoins, notre objectif c’est aussi d’avoir une action-réaction dès qu'il se passe quelque chose : une agression, un vol, un cambriolage, etc. On a des policiers qui connaissent parfaitement le terrain et notre but, c’est d’interpeller rapidement."
D’une manière générale, l’État l’assure : ces effectifs accrus de forces de l’ordre (soit près de 3 000 femmes et hommes) seront maintenus "tant que la Nouvelle-Calédonie en aura besoin".
Pourquoi onze jours d’interdiction d’alcool ?
Ce n’est pas la première fois que l’État décide d’interdire la vente d’alcool de manière préventive. Une mesure radicale parfaitement assumée par les autorités qui ont, pour rappel, reconduit cette mesure du jeudi 18 au dimanche 28 septembre inclus car "seule l’interdiction générale, à la différence des quotas, a une véritable influence sur la baisse des interventions et actes de délinquance", assure Anaïs Aït Mansour, qui juge bon de rappeler que "80 % des infractions" relevées en Nouvelle-Calédonie se produisent sur fond d’alcool.
D’autres mesures de police administrative, de type interdiction de rassemblement ou couvre-feu, ne sont pas à l’étude. Du moins pour l’instant. "À ce stade, nous sommes vigilants sur la situation. Ce n’est pas quelque chose qu’on envisage à court terme, mais on s’adaptera et on saura répondre à tout événement", conclut la directrice de cabinet du haut-commissaire.
"L’objectif n’est pas d’angoisser les gens"

Marjorie Ghizoli, directrice territoriale de la police nationale, Anaïs Aït Mansour, la directrice de cabinet du haussaire et François Haouchine, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, ont présenté à la presse, ce vendredi 19 septembre, le dispositif de sécurité prévu jusqu’à la fin du mois.Interdiction préventive de vente d’alcool, annonce d’un dispositif accru de sécurité… Voilà qui a de quoi provoquer un climat anxiogène auprès de certains Calédoniens. Pour autant, les autorités tiennent à nuancer la situation dans le pays : "L’objectif n’est pas d’angoisser les gens mais bien de les rassurer en leur montrant qu’au contraire, on s’organise, on s’adapte et on fait notre travail du mieux qu’on le peut pour être visibles et présents", précise Marjorie Ghizoli.
En revanche, si certains faits de délinquance ont, sans surprise notablement baissé, par rapport à l’année 2024, marquée par la crise insurrectionnelle, comme les violences crapuleuses, les atteintes aux entreprises et les vols avec violence, d’autres phénomènes restent à des niveaux alarmants comme les violences intrafamiliales (qui tendent même à augmenter selon la police nationale), les cambriolages ou encore les "violences décomplexées" face aux forces de l’ordre. Selon l’État, 119 gendarmes et policiers ont déjà été blessés en 2025. "Il y a toujours un fort sentiment d’insécurité parmi la population face auquel nous devons répondre", conclut Anaïs Aït Mansour.
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.X
J'AI DÉJA UN COMPTEJE N'AI PAS DE COMPTE- Vous n'avez pas encore de compte ?
- Créer un nouveau compte
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement. -
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS




Les transports aériensà consulter ici











