- Julien Mazzoni | Crée le 12.09.2025 à 10h35 | Mis à jour le 22.09.2025 à 10h17ImprimerLa construction est un des secteurs les plus touchés, avec 25,5 % d’emplois en moins sur un an. Photo archives LNC (Niko Vincent)Malgré un léger rebond en début d’année, l’emploi salarié continue de reculer, indique l’Isee dans sa dernière conjoncture de l’emploi. Tous secteurs confondus, ce sont pas moins de 11 800 postes qui ont disparu en un an, dans le privé comme dans le public. Industrie, services, construction, commerce, agriculture : aucune branche n’est épargnée. Si le chômage partiel a limité la casse, les effectifs restent à des niveaux historiquement bas.
L’emploi poursuit son recul en 2025. Selon les dernières données de l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee), publiées ce jeudi 11 septembre, au premier trimestre 2025, le secteur privé compte 56 220 salariés, soit 10 300 de moins qu’un an plus tôt (-1,2 % sur le trimestre). Dans le public, l’Isee a recensé 21 040 agents, en baisse de 1 500 sur un an.
Cette hémorragie avait débuté fin 2023, aggravée par la crise du nickel puis par les émeutes de mai 2024. Le marché du travail ne s’est pas redressé depuis.
Des dispositifs ont amorti la chute
La chute aurait pu être bien plus accentuée sans la mise en œuvre de mesures l’amortissant. 3 500 salariés bénéficiaient encore du chômage partiel en mars 2025 (contre près de 7 000 en décembre 2024). Ces dispositifs, mis en place face à la crise du nickel et aux émeutes de mai, ont permis d’éviter des licenciements massifs.
Mais ces données sont à relativiser, souligne l’Isee, car certains salariés peuvent être invisibles dans les chiffres officiels : environ 4 % des actifs cumulent plusieurs employeurs. Lorsqu’ils perdent un ou plusieurs contrats, ils ne sont pas toujours comptabilisés comme chômeurs, bien qu’ils voient leurs revenus chuter. Dans les services domestiques, par exemple, plus de la moitié travaillent pour plusieurs foyers. Le secteur a perdu 240 emplois en un an.
En première ligne de cette baisse, le secteur des services (hors commerce), premier employeur du privé (un salarié sur deux), recule encore. Avec 29 600 salariés, il enregistre 3 800 suppressions en douze mois, touchant l’hébergement et la restauration (-860 postes, surtout dans l’hôtellerie), les transports (-670, principalement aérien et maritime), la santé et l’action sociale (-360) ou encore les services spécialisés (-440).
Autre secteur particulièrement en tension : la santé. Les centres hospitaliers, publics et privés confondus, ont perdu 460 salariés en un an (-12 %), signe d’un secteur sous forte pression. Les baisses concernent les établissements hospitaliers, la médecine spécialisée et l’action sociale à destination des jeunes enfants, des personnes en situation de handicap ou de précarité. Cette contraction fragilise encore davantage un système déjà éprouvé par les crises successives.
Quant à l’industrie, le secteur est sinistré : il totalise 12 160 salariés, en baisse de 3 200 en un an. La métallurgie concentre la moitié des pertes, avec la fermeture de l’usine KNS et les difficultés des autres opérateurs. En un an, la branche a perdu près d’un tiers de ses effectifs.
Construction : niveau le plus bas depuis 1997
La construction atteint son niveau d’emplois le plus bas depuis 1997 : 4 300 salariés seulement sont recensés début 2025 (-1 500 en un an). Tous les métiers sont touchés : bâtiment, terrassement, électricité, maçonnerie…
Malgré l’enjeu stratégique qu’elle représente, l’agriculture est également en recul : 1 490 salariés demeurent dans le secteur, soit 130 de moins qu’en 2024. Les pertes concernent notamment les cultures maraîchères, l’élevage bovin et les fruits tropicaux.
Avec 8 600 salariés, le commerce affiche une légère reprise sur le trimestre (+ 0,2 %), mais reste en net retrait sur un an (-1 700). Les baisses concernent les concessions automobiles (fort repli des immatriculations), les supermarchés et stations-service affectés par les émeutes.
67 liquidations judiciaires en 2025
Quant au climat des affaires, il reste fragile, indique l’Isee : l’indicateur mesurant la confiance des chefs d’entreprise progresse de 2,7 points début 2025, mais reste très bas (81,9, loin de la moyenne de 100).
La démographie des entreprises reste d’ailleurs très contrastée : après un creux historique mi-2024, les créations repartent (+ 7 % au 1er trimestre 2025), mais demeurent inférieures à l’an passé (-17 %). Les cessations reculent fortement (-37 %), tandis que 67 liquidations judiciaires ont été prononcées (+ 11 % par rapport à la moyenne de 2024).
Tous secteurs confondus, l’économie calédonienne reste donc marquée par la fragilité de l’emploi et un tissu productif affaibli. Malgré quelques signaux positifs, la reprise espérée peine à se concrétiser.
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