Huit mois après sa création, l’intersyndicale des retraités estime que l’heure est à nouveau à la mobilisation. « Il est temps que les gens arrêtent de gueuler à la radio et viennent nous rejoindre dans la rue, » martelait hier Bruno Heuea, porte-parole du mouvement, en conférence de presse.

Regroupés en intersyndicale en septembre 2017, les retraités ont manifesté devant le Congrès en octobre, puis devant le gouvernement, où ils ont été reçus. Les revendications, nombreuses, tournent autour de deux problématiques principales : la baisse du pouvoir d’achat et l’absence de politique des retraites en Calédonie.

A la suite de la rencontre gouvernementale, deux réformes à court terme ont été validées. L’indexation sur l’inflation du Complément retraite de solidarité (CRS, destiné aux retraités ayant peu cotisé), comme c’est déjà le cas pour le minimum vieillesse. Et l’instauration d’une carte senior, qui permettrait aux personnes âgées de profiter de tarifs réduits.

Assemblée générale

L’intersyndicale accuse Philippe Germain de traîner des pieds pour mettre le projet de loi à l’ordre du jour, bien qu’une solution de financement ait été trouvée par le membre du gouvernement en charge du dossier, Christopher Gyges. Pour l’intersyndicale, « aujourd’hui, ce président du gouvernement ne connaît que les blocages : si c’est ça, ce qu’il veut, attendez-vous à ce que dans les jours qui viennent on se retrouve devant le gouvernement, et pas pour faire joli ! » tempête le porte-parole des retraités.

Pour décider de la forme que prendra la nouvelle mobilisation, une assemblée générale ouverte à tous aura lieu demain, jeudi, à 9 heures à la Maison des syndicats à la Vallée-du-Tir. Car les retraités rappellent aussi le rôle qu’ils jouent dans la société calédonienne, que ce soit dans leur famille ou par le bénévolat.

De son côté, Christopher Gyges, en charge du social au gouvernement, fait savoir que, pour la carte senior, un texte sera présenté d’ici juillet et que l’un des trois thèmes abordés en commission par le conseil de la famille cette année est celui du « bien vieillir », qui doit aider à lancer « une politique à long terme en faveur des retraités ». Quant au CRS, la balle est dans le camp de Philippe Germain.