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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 31.07.2025 à 11h31 | Mis à jour le 04.08.2025 à 14h30
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    La continuité territoriale a fait l’objet d’une réforme adoptée au Congrès mardi 29 juillet et visant à limiter le nombre de bénéficiaires ainsi que le nombre de trajets annuels. Photo Archives LNC/Anthony Tejero
    Les élus ont adopté, mardi 29 juillet, un projet de délibération visant à modifier le nombre de trajets et les critères d’attribution de la carte continuité pays, créée en 2012 pour faciliter les déplacements îliens vers la Grande Terre, mais dont le nombre de bénéficiaires a explosé ces dernières années, jusqu’à largement dépasser la population des îles. Seuls les résidents permanents seront désormais éligibles, et le nombre de trajets par passager va passer de 26 à 12 allers simples par an.

    C’était une des propositions du plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (PS2R) porté par le 17e gouvernement de Louis Mapou, dont s’est emparé le gouvernement Ponga. La réforme de "l’aide à la continuité pays" a été examinée, mardi 29 juillet, par les élus du Congrès. Imaginé en 2012 pour permettre aux îliens de se déplacer à moindre coût sur la Grande Terre, et en particulier à Nouméa où se concentre l’essentiel des services administratifs, médicaux et économiques, le dispositif a coûté chaque année un peu plus cher à la Nouvelle-Calédonie. L’aide permet de bénéficier d’un allégement du prix du billet compris entre 4 100 francs et 5 300 francs par passager et par trajet.

    En 2023, la continuité territoriale représentait un montant total de 760 millions de francs, soit une augmentation de 110 millions par rapport à 2014 (année où a été créée la continuité par voie maritime). Un montant que la Nouvelle-Calédonie "ne peut plus assumer", a affirmé le président du gouvernement, Alcide Ponga. D’autant plus que la collectivité est désormais la seule à en supporter la charge financière, depuis le retrait en 2018 et en 2021 des provinces Sud et des îles, qui participaient à 25 % du financement.

    Douze allers simples maximum

    L’importante augmentation du budget de la continuité territoriale s’explique essentiellement par un nombre de bénéficiaires qui a explosé ces dernières années. Toujours en 2023, 33 538 personnes disposaient de la carte continuité pays, un record. C’est 6 000 de plus que l’année précédente, et 11 000 de plus qu’à sa création, en 2012. C’est surtout beaucoup plus que la population totale des îles concernées par le dispositif, puisqu’elles comptent environ 21 000 résidents. La preuve d’une "dénaturation de l’objet initial du dispositif, voire une utilisation détournée par des personnes qui n’entrent pas dans les critères initiaux", estime le président du gouvernement.

    C’est à ce dysfonctionnement qu’a voulu s’attaquer l’exécutif à travers le projet de délibération présenté mardi aux élus du Congrès, pour assurer la pérennité du système et le "recentrer sur ceux qui en ont vraiment besoin", a souligné Alcide Ponga.


    Tableau gouvernement NC

    Pour y parvenir, le texte instaure de nouveaux critères afin de rendre éligibles à la continuité territoriale uniquement les personnes habitant de façon permanente sur les îles. En plus de la pièce d’identité et du justificatif de domicile habituellement exigés, le renforcement du contrôle va reposer sur la fourniture, par les salariés et les patentés, d’un justificatif de domiciliation professionnelle dans l’une des communes éligibles. Il peut s’agir d’un certificat de l’employeur ou de tout autre justificatif de lieu de travail (Ridet, justificatif de demandeur d’emploi…). Les services du gouvernement ont estimé que ces nouveaux critères devraient permettre de réduire à 25 000 le nombre de bénéficiaires.

    Parallèlement, le nombre de trajets par passager va être réduit : douze allers simples (six par avion et six par bateau) par an, contre vingt-six allers simples auparavant (dix par avion et seize par bateau). "Ce nombre permet aux îliens de rejoindre la Grande Terre en moyenne une fois tous les deux mois", est-il justifié dans le projet de délibération. D’autre part, l’aide au fret aérien et maritime, qui consistait en un abattement de 15 francs par kilo transporté, est supprimée. Les économies attendues sont de l’ordre de 250 millions de francs par an sur le transport aérien. Elles seront toutefois limitées par la hausse des coûts sur le maritime ainsi qu’un surcoût estimé à 60 millions de francs par an lié au transfert programmé des activités de la compagnie Aircal vers La Tontouta.

    "Un service public, un droit"

    Adopté à l’unanimité, le projet de délibération a néanmoins provoqué quelques débats sur l’importance du dispositif de continuité pays. "Il y a certainement des abus et des effets d’aubaine comme dans tout dispositif, mais il ne faut pas oublier que c’est un service public, un droit", a insisté Wali Wahetra (UNI), évoquant cette "double insularité" que vivent les îliens au quotidien. "Le prix d’un billet aller-retour Nouméa-Lifou peut atteindre 34 000 francs. Qui est capable de payer ce tarif pour toute une famille ?", s’est également interrogée Marie-Line Sakilia (hors groupe). "Personne ici ne remet en cause le système de continuité territoriale, a réagi Sonia Backès (Intergroupe Loyalistes). Simplement, en recentrant le dispositif sur ceux qui en ont vraiment besoin, on fait en sorte de le pérenniser."

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