- A.-C.P. | Crée le 10.06.2025 à 12h30 | Mis à jour le 10.06.2025 à 12h31ImprimerDes chercheurs ont étudié, pendant deux ans, les plastiques de trois plages de l’île d’Oahu, à Hawaï, dont celle de Kokololio. Photo Astrid DelormeAprès avoir passé au peigne fin trois plages de l’île d’Oahu, à Hawaï, des chercheurs de l’Ifremer, de Hawaiʻi Pacific University et de The Ocean Cleanup ont découvert que les plastiques qui s’y amoncellent sont majoritairement enfouis dans le sable et présentent un risque fort de se fragmenter en microplastiques.
Les modèles mondiaux sur la pollution plastique des océans montrent que les deux tiers des microplastiques s’accumulent sur les plages et les côtes. Dans le cadre du projet international Storage, des chercheurs – de l’Ifremer, de Hawaiʻi Pacific University et de The Ocean Cleanup – se sont demandé ce qu’ils devenaient. Les scientifiques ont donc décidé de passer au crible trois plages de l’île d’Oahu situées en face du 7e continent, ce vortex de déchets qui occupe environ 1,6 million de km² dans l’océan Pacifique Nord, choisie parce que, "du fait du vent et des fortes vagues, les plastiques provenant de sources lointaines arrivent en nombre important sur les plages d’Hawaï", explique un communiqué de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer).
De petits fragments de polypropylène et polyéthylène
Pendant l’étude, qui s’est déroulée entre 2022 et 2024, des échantillons ont été prélevés une fois tous les trois mois et collectés dans des colonnes de sable à trois endroits différents pour une meilleure représentativité. Les résultats ont démontré que 91 % des plastiques se trouvaient sous la surface du sable jusqu’à 1 mètre de profondeur, et que la majorité d’entre eux étaient "de petits fragments, composés principalement de polypropylène et polyéthylène", indique l’Ifremer, "plastiques les plus communément utilisés et retrouvés à Hawaï".
Si cette étude est une première à Hawaï, ses résultats rejoignent ceux d’analyses similaires réalisées aux Açores, au Brésil et en Russie. "Cela nous montre que se concentrer uniquement sur les plastiques en surface conduit à sous-estimer la quantité totale de plastiques présents sur les plages. Cette découverte nous donne une nouvelle perspective pour comprendre l’ampleur de cette pollution et son impact", explique Astrid Delorme, chercheuse en chimie à l’Ifremer.
Fort risque de fragmentation en micro et nanoplastiques
Dans le cadre de ce projet, les scientifiques se sont également penchés sur l’état de dégradation des plastiques collectés, qui avaient en moyenne une taille de 5 à 6 mm. Il s’avère que 92 % d’entre eux sont fragiles, probablement en raison de leur exposition prolongée à l’environnement. Or, cela "les rend plus susceptibles de se fragmenter en microplastiques secondaires plus petits, voire en nanoplastiques, et ainsi de se disperser facilement dans l’écosystème". De fait, les plages deviennent des sites d’accumulation de microplastiques. En conséquence, estime Astrid Delorme, "il est crucial de les nettoyer avant que les plastiques ne deviennent des micro et nanoplastiques, car une fois fragmentés, ils deviennent plus difficiles à éliminer".
Note
Cette étude a donné lieu à deux publications dans les revues Marine pollution bulletin et Microplastics and nanoplastics.
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