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  • La Dépêche de Tahiti | Crée le 10.10.2019 à 04h35 | Mis à jour le 10.10.2019 à 09h36
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    Une marche blanche a réuni 600 personnes mardi à Ua Pou. Elles dénonçaient des inégalités de traitement dans le domaine de la santé. Photo LDT
    Polynésie française. Le décès, dimanche, d’un bébé de trois mois lors de son évacuation sanitaire depuis Ua Pou, aux Marquises, a soulevé une vague d’indignation et d’incompréhension.

    «C’est terrible pour les parents d’être victimes d’un tel dysfonctionnement des Evasan. Pour moi, c’est inacceptable. » Le maire de Hao, Théodore Tuahine, a réagi après le drame qui a coûté la vie à un bébé aux Marquises. Pour lui et pour nombre de Polynésiens choqués, il est essentiel de faire toute la lumière sur les circonstances et les responsabilités éventuelles qui ont pu conduire à ce décès tragique. Hoane Kohumoetini, un nourrisson de trois mois, est décédé des suites d’une infection pulmonaire, au cours de son évacuation sanitaire depuis l’île de Ua Pou vers Nuku Hiva et le centre hospitalier de Taaone à Tahiti.

    Le président Edouard Fritch, actuellement en déplacement, a indiqué que l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass) allait immédiatement ouvrir une enquête.

    « A Hao, nous avons été confrontés à un scénario similaire, avec une fillette mordue par un requin et nous avons longtemps attendu son évacuation », explique le maire de Hao qui estime qu’il ne doit pas y avoir débat : « Il faut envoyer les moyens nécessaires, point. Je ne sais pas s’il faut un hélico en permanence, mais je sais qu’il faut des moyens opérationnels pour transporter tout court… Le Pays doit réfléchir avec l’Etat, mais aussi avec les communes - car le maire est le premier concerné - pour mieux assurer les urgences. »

    Faire face à l’isolement

    Sylvana Puhetini et Eliane Tevahitua sont rapporteures de la mission d’information portant sur les conditions de prise en charge des patients bénéficiant d’une évacuation sanitaire interîles, en cours à l’assemblée de la Polynésie française.

    Pour elles, « ce drame témoigne, une fois de plus, de la nécessité absolue de mener ces travaux sur ce sujet. Nous tenons à souligner que la mission d’information met actuellement tout en œuvre pour redéfinir l’organisation de l’aide médicale d’urgence et la prioriser sur tous les transports sanitaires existants afin que plus jamais de tels événements puissent survenir. »

    La députée Nicole Sanquer a qualifié la situation de préoccupante. « Il est urgent d’agir », a-t-elle estimé alors qu’elle doit rendre un rapport à l’Assemblée nationale sur la continuité territoriale, lequel évoque la problématique des Evasan intérieures.

    « Au niveau du schéma général d’aménagement, nous avons clairement intégré notre volonté de remettre en place une compagnie d’hélicoptères aux Marquises. Encore faut-il que des opérateurs acceptent de le faire », a déclaré le ministre Jean-Christophe Bouissou. « Il faut comprendre qu’on ne peut pas garantir à toutes les populations, partout, une intervention rapide quelles que soient les circonstances. […] Lorsque les gens décident d’aller vivre sur un atoll isolé sans port ni aéroport, il est clair que nous n’avons pas la même capacité de réaction. […] Lorsque nous sommes parents, il faut être vigilants par rapport à la situation de nos enfants, et ne pas réagir au dernier moment. Lorsque l’on déclenche une Evasan, il faut aussi ne pas mettre en danger ceux qui opèrent dans ce domaine. […] Le gouvernement a pris la décision de faire construire pour les îles du nord un navire destiné à convoyer les populations dans de bonnes conditions. »

    Repères

    Les faits

    Le nourrisson avait de la fièvre et une petite diarrhée depuis quelques jours. Samedi, il est à nouveau examiné par l’un des deux médecins de Ua Pou, qui décide de le garder en observation à l’infirmerie. Son état se serait dégradé dans la nuit de samedi à dimanche, avec un problème respiratoire. L’urgentiste fait une radio à l’enfant et découvre une infection, qu’il ponctionne avant son Evasan en bateau. L’enfant arrive à 8 heures à l’hôpital de Nuku Hiva, après une traversée en mer dans des conditions difficiles. L’hôpital demande l’évacuation par Air Archipels dont l’appareil arrive à midi. Mais Il est trop tard.

    Une dizaine de décès par an

    À l’hôpital de Taiohae, on rappelle qu’une dizaine de décès par an aux Marquises sont attribuables à l’absence de moyen de transport rapide entre les îles de l’archipel.

    Chaîne de soins

    Le chef du service d’aide médicale, Vincent Simon, assure que « toute la chaîne de secours a été correctement organisée. Malheureusement, cet enfant est décédé parce qu’il était dans un état très grave ». « L’utilisation de l’hélicoptère » n’aurait eu « aucun sens ». Car il aurait mis plus de temps que Air Archipels.

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