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  • AFP | Crée le 13.07.2018 à 04h25 | Mis à jour le 13.07.2018 à 11h06
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    Le public a aussi été conquis par la troupe de Tiare Trompette.Photo La Dépêche de Tahiti
    Polynésie. Viols, meurtres, enlèvements : cette année, le Heiva, grand rendez-vous culturel de juillet, explore le « côté obscur de l’identité polynésienne ».

    Plusieurs milliers de Polynésiens participent chaque année au Heiva, tout au long du mois de juillet. Un festival à la fois sportif, artisanal, et culturel, dont le temps fort est le concours de chants et danses, place To’ata, sur le front de mer de Papeete.

    Dans les coulisses, la chorégraphe Tiare Trompette harangue ses danseurs : « vous avez une heure, rien que pour vous, faites-vous plaisir ! »

    Dans des effluves de monoï et de coco râpé, les danseuses, seins nus, ne sont couvertes que de larges feuilles. Une mama va de l’une à l’autre, aspergeant les végétaux pour les rendre plus luisants.

    Les danseurs ajustent leurs costumes, les musiciens portent leurs pahu, leurs faatete et leurs toere, les instruments à percussions typiques de Polynésie. Mais à l’appel de leur chef de troupe, tous se figent.

    « Je l’admire parce qu’elle prend beaucoup de risques, sur ses chorégraphies comme sur son thème : elle ose », confie Emehe Dezerville, belle-fille de Tiare Trompette et danseuse dans sa troupe. Les 180 danseurs de la troupe Hei Tahiti, l’une des plus prestigieuses troupes de danse locales, content cette année l’histoire d’une jeune reine, Hinarere, enlevée et violée par un guerrier. Le viol est simulé sur scène par les danseurs, qui se battent ensuite à mort. Mais cette violence n’est pas gratuite : selon la légende, certaines îles polynésiennes, comme Huahine (qui signifie « sexe de femme »), sont issues d’un viol.

    Casser les codes

    « Derrière cette histoire de viol, il y a des messages de respect : de la terre, de son prochain et de soi-même », tempère Yann Paa, auteur du spectacle. Avec son gigantesque piédestal, ses imposants costumes végétaux et une chorégraphie presque frénétique, Hei Tahiti casse les codes du traditionnel Heiva : ses danseurs se mêlent aux musiciens ou montent dans les gradins, parmi le public.

    Mais elle n’a pas l’apanage de la violence : le même soir, une troupe moins connue, Fare ihi no Huahine, mettait aussi en scène un viol et des meurtres de manière très crue, là aussi pour illustrer une légende sur la création de leur île, Huahine.

    Loin du mythe angélique véhiculé par les navigateurs, les romanciers, les peintres et plus récemment par Disney, le Heiva revient aux légendes des temps anciens et ne veut plus les édulcorer.

    37 groupes pour huit soirées

    Organisée sous l’égide du ministère de la Culture, l’édition 2018 du Heiva i Tahiti rassemble plus d’une trentaine de concurrents pour huit soirées de concours intenses. Ainsi le public a pu admirer sur la scène mythique de To’ata

    18 formations en catégorie chant et 19 groupes de danse.

    Le festival, qui a débuté le 4 juillet, prendra fin demain. La remise des prix sera étalée sur trois soirées du 18 au 21 juillet. L’élection de Miss et Mister Heiva se tiendra, elle, le vendredi 10 août.

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