- Vaitiare Pereyre / Radio1 Tahiti | Crée le 21.05.2025 à 10h34 | Mis à jour le 21.05.2025 à 11h26ImprimerL’un des requins qui a attaqué la jeune femme. Photo DRAlors qu’elle était venue observer les requins et les raies en famille dans le lagon de Tiahura, sur l'île de Moorea, une jeune résidente de Polynésie française a été attaquée par " au moins deux requins pointes noires ". Mordue au doigt et surtout aux fesses, elle s’en sort avec 38 points de sutures, relate notre partenaire Radio1 Tahiti.
Une sortie en famille a mal tourné à Moorea, en Polynésie française. Jeudi dernier, une femme a été mordue par "au moins deux requins pointes noires" au banc de sable de Tiahura. Résultat : 38 points de suture pour cette biologiste marine résidente du fenua. Dans un post publié sur les réseaux sociaux, elle explique avoir aperçu quelques instants plus tôt un poulpe, et avoir cherché à le filmer avant de prendre le large. Sauf que l’animal a craché un nuage d’encre, attirant au passage certains requins de ce site qui ont cherché à attaquer le céphalopode. La jeune femme de 32 ans s’est retrouvée " involontairement " au milieu de cette chasse.
" Mon compagnon partait à ce moment-là rejoindre le bateau. Sa mère me dit : Il y a un requin. J’en ai un dans mon champ de vision, tu vois qu’il est un peu excité, mais ça va… Il ne me fonce pas dessus donc je suis sereine à ce moment-là. Je n’ai pas entendu quand elle m’a dit qu’un deuxième arrivait. Là, j’ai un choc dans le dos, son museau… Je pensais que c’était une raie au départ, donc je passe ma main derrière pour la dégager. Et là, il m’a mordu le doigt. C’est là que j’ai compris que ça partait en cacahuète."
Mordue au doigt, mais surtout aux fesses, la jeune femme raconte avoir tenté de faire fuir les squales en les frappant, sans chercher à fuir elle-même pour ne pas être perçue comme une proie. Ce sont finalement sa belle-mère et son compagnon qui ont réussi à éloigner les requins.
Pas de " feeding " mais du " smelling ", assurent les professionnels
Elle-même est une "habituée" des requins, qu’elle croise souvent en plongée. Consciente du danger qu’une petite espèce comme les pointes noires peuvent représenter une fois excités, elle avait, quelques minutes plus tôt, déplacé sa famille de quelques mètres sur le banc de sable. Pour permettre à ses proches d’avoir pied, mais aussi pour s’éloigner d’un groupe encadré par un prestataire touristique "pratiquant le feeding " sur le site. Un nourrissage des squales interdit depuis plusieurs années au fenua mais qui dans les faits, n’est pas toujours respecté.
Les professionnels du secteur assurent, pourtant que cette pratique ne fait plus partie des usages. " On ne nourrit pas les requins, on attire les raies avec des morceaux de poisson qu’on ne leur donne pas ", affirme un prestataire, distinguant le " feeding " du " smelling ", qui consiste à appâter les animaux sans les nourrir. Mais la victime est catégorique : le prestataire en question utilisait " une mixture dans un seau ", contenant probablement des restes de poisson, qui était bel et bien donné aux requins ce jour-là.
Ce qui peut engendrer un danger sur un site souvent bondé. " Dès que le feeding commence, le comportement des animaux change, c’est visible, explique la biologiste. Ils attendent… Dès qu’ils voient un bateau arriver, ils savent qu’on va leur donner à manger. "
Vers une limitation des prestataires sur le banc de Tiahura
Le banc de sable de Tiahura est, en lui-même, au cœur des débats ces dernières années. Réputé pour abriter raies, requins pointes noires, tortues et autres espèces protégées, il attire à la fois des plaisanciers et un nombre croissant de prestataires touristiques, comme l’a souligné le Comité de gestion de l’espace maritime (CGEM) de Moorea.
Dans son bilan 2024, ce groupement — composé de professionnels du tourisme, pêcheurs, associations environnementales et culturelles, maires délégués de Moorea, ainsi que de représentants de la DPAM et de la DIREN — alerte sur " des activités lagonaires en hausse " et une " saturation partielle du lagon " dans ce périmètre.
Des discussions avaient d’ailleurs fait craindre aux professionnels une possible interdiction d’accès au site. Olivier Poté, directeur des services techniques et environnementaux de la commune, explique aujourd’hui qu’il est surtout question de limiter le nombre de prestataires autorisés à accéder au banc de sable. Et donc " limiter au maximum l’impact sur la biodiversité ".
Une réglementation pourrait aussi avoir un intérêt en termes de sécurité, comme le montre l’accident de ce jeudi, sur lequel la mairie est en train de réunir des informations. Le responsable se contente pour l’instant d’un rappel d’ordre général : les requins, malgré leur apparente familiarité, sont des animaux sauvages et potentiellement imprévisibles.
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