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    Pacifique
  • Pierre Rochiccioli/AFP | Crée le 06.07.2018 à 04h25 | Mis à jour le 06.07.2018 à 10h11
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    Aujourd’hui, Pouvanaa A Oopa est considéré comme le père de l’autonomie et du nationalisme polynésien. Photo AFP
    Polynésie. Accusé d’avoir voulu incendier Papeete, il avait été condamné en 1959à la prison et à l’exil : la cour de révision réexaminait hier le cas du parlementaire Pouvanaa A Oopa.

    C’est le ministère de la Justice qui, sous Christiane Taubira, avait, en 2014, initié ce processus de révision, après une analyse complète du dossier. Il répondait à une demande de l’Assemblée de Polynésie qui avait voté à l’unanimité une motion en ce sens, en se fondant sur les travaux de l’historien Jean-Marc Regnault. Selon ce chercheur qui a pu consulter certains documents déclassifiés, « historiquement, on a aujourd’hui la preuve que le gouvernement De Gaulle a voulu éliminer Pouvanaa de la vie politique car il représentait le principal obstacle aux essais nucléaires en Polynésie ».

    Elu sénateur en 1971

    La commission d’instruction a jugé le dossier suffisamment solide pour saisir en décembre la Cour de révision et de réexamen après avoir procédé à un supplément d’information et auditionné notamment deux témoins qui sont revenus sur leurs déclarations de l’époque.

    La cour de révision est composée de magistrats de la Cour de cassation. Elle examine le dossier en audience publique et met sa décision en délibéré. Elle peut décider d’annuler la condamnation ou au contraire rejeter la requête.

    Pouvanaa A Oopa, de son vrai nom Pouvanaa Tetuaapua, né en 1895 dans l’île de Huahine, est mort il y a quarante et un ans, en 1977. Ce fervent opposant aux essais nucléaires français en Polynésie avait été condamné à huit ans de prison et à l’exil fin 1959, accusé d’avoir demandé à ses partisans d’incendier Papeete, sans que ces accusations aient été prouvées.

    Déchu de son mandat de député en mai 1960, il était rentré à Tahiti en novembre 1968 après avoir bénéficié d’une grâce, puis avait été amnistié l’année suivante et élu sénateur en 1971.

    L’ancien exilé avait tenté en vain de faire réviser son procès. En 1995, la Cour de cassation avait rejeté un recours déposé par ses descendants. Mais depuis, l’exécutif français a manifesté à plusieurs reprises son souci d’en finir avec un passé encombrant pour ses bonnes relations avec l’archipel.

    « Réconciliation nationale »

    En 2007, Christian Estrosi, alors secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, avait déposé des fleurs à Papeete sur la tombe de l’ancien parlementaire, en lui rendant hommage au nom de la réconciliation nationale.

    « Pouvanaa A Oopa était un grand homme qui n’a pas hésité à être volontaire en 1914 pour aller défendre la République, cette France dont il partageait les valeurs, il a été un grand parlementaire, élu trois fois député, qui au terme d’épreuves que chacun connaît, est retourné au Sénat », avait-il dit en confiant déjà, à propos de la révision de son procès, « ce n’est pas le jour pour l’évoquer mais peut-être aurons nous d’autres occasions pour le faire ».

    En 2016, lors d’un déplacement sous tension en Polynésie en raison d’un débat sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires, le président François Hollande avait symboliquement débuté sa visite par le dépôt d’une gerbe sur la tombe de Pouvanaa A Oopa, dont le nom a été donné à une avenue de Papeete où un buste commémoratif a été installé en son honneur en 1982.

    Hasard de l’histoire, la cour de révision se réunit quelques jours après l’anniversaire, le 2 juillet, des 52 ans du premier essai nucléaire sur l’atoll de Mururoa.

     

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