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    Pacifique
  • Radio 1 / LNC | Crée le 12.06.2025 à 15h42 | Mis à jour le 12.06.2025 à 15h46
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    Moetai Brotherson est le président de la Polynésie depuis mai 2023. Photo Radio 1
    Les pays du Pacifique ont "assez mal perçu" la déclaration d’Emmanuel Macron comme quoi ils ne seraient pas "faits pour les référendums", a déclaré le président polynésien Moetai Brotherson, qualifiant ces propos de "réflexion typiquement occidentale". Quant aux critiques françaises sur l’influence de la Chine dans la région, sa réponse est simple : que la France et l’Europe investissent davantage dans la zone. Le point avec notre partenaire Radio 1.

    C’était lors du sommet Pacifique-France qui s’est déroulé en marge de l’Unoc3 (la conférence des Nation Unies sur l’océan) à Nice. En référence au dossier calédonien sur l’avenir institutionnel, Emmanuel Macron a expliqué que "ni la culture pacifique, ni la culture océanienne ou mélanésienne ne sont totalement faites pour les référendums". Pour le chef de l’État, ce sont des cultures de "concertation", où "la circularité est plus adaptée qu’un caractère tranché du oui ou non".

    Une réflexion qui a suscité quelques interrogations. Depuis Nice, Moetai Brotherson, le président de la Polynésie française, a jugé sévèrement les propos du chef de l’État : "Je pense que c’est typiquement une réflexion occidentale, de non Océanien. Auprès de mes collègues du Pacifique, tout le monde a été un peu perplexe. Il a évidemment le droit de le penser, mais je crois qu’il n’a pas réellement pris la mesure de ce qu’il a dit. Ça a été assez mal perçu, à vrai dire, par les pays du Pacifique". Pour autant, on peut comprendre d’où vient la maladresse. Le Forum des îles du Pacifique a, pendant des années, promu le "Pacific Way", une culture du "consensus" mise en avant comme une particularité culturelle régionale, plutôt axée sur la diplomatie et le temps long que sur la confrontation, comme ce fut notamment le cas avec les référendums binaires pour ou contre l’accès de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté.

    "Plus d’investissements de la France et de l’Union européenne"

    Par ailleurs, à l’occasion de ce sommet*, la question de la présence de la Chine et des États-Unis dans le Pacifique a provoqué beaucoup de débats, puisque certains pays insulaires sont plutôt historiquement et politiquement reliés aux États-Unis. D’autres ont beaucoup d’échanges avec la Chine, politiquement peut-être pas, mais en tout cas économiquement. Alors comment la France peut-elle contrer cette présence ? Par des investissements, selon Moetai Brotherson, qui se veut le porte-voix des îles du Pacifique : "Je crois que le message qui a été envoyé de manière très claire par les pays insulaires est le suivant : plutôt que de regretter l’influence chinoise dans le Pacifique, il faudrait qu’il y ait plus d’investissements dans l’économie des pays insulaires, à la fois par la France, mais aussi par les pays de l’Union européenne. Et c’est comme ça qu’on arrivera finalement à trouver un équilibre".

    Le président du Fenua note, enfin, que la France a "plusieurs projets d’académies régionales de formation des forces de sécurité et des forces de police" notamment sur des problématiques régionales où la France peut "jouer un rôle d’assistance". Sur ce sujet, Emmanuel Macron ne s’est pas privé, lors de son discours, de rappeler l’engagement de l’Hexagone à l’égard du Pacifique, à commencer par "200 millions d’euros (soit 24 milliards de francs, N.D.L.R.) en quatre ans apportés par l’AFD en matière d’investissement solidaire et durable". "Nous allons maintenir cette trajectoire ambitieuse", a-t-il assuré, plaidant pour "du concret, à savoir des infrastructures résilientes, des réseaux de santé publique robustes et un accès à l’eau potable, priorités sur lesquelles nous intervenons".

    Note

    *Durant ce sommet France-Pacifique, Emmanuel Macron s’est entretenu avec les dirigeants de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de la République des Palaos (Palau), des Samoa, des Tonga, de Fidji, des îles Marshall, des Kiribati, des États fédérés de Micronésie, des îles Salomon et de Tuvalu. Le chef de l’État était accompagné par le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, celui du gouvernement calédonien, Alcide Ponga, et du président de l’Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna, Munipoese Muli’aka’aka.

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