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    Pacifique
  • A.F.P et Charlie René / Radio 1 Tahiti | Crée le 19.07.2025 à 12h30 | Mis à jour le 26.07.2025 à 18h33
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    Aux îles Marquises, Joëlle Frébault, maire de Hiva Oa, a accueilli Manuel Valls en grande pompe. Photo Radio 1 Tahiti.
    Accueilli en grande pompe aux Marquises, le ministre des Outre-mer Manuel Valls s’est plongé dans les subtilités de la politique locale de cet archipel attaché à la France et dominé par les autonomistes, dans une Polynésie française gouvernée par les indépendantistes. Alors que le ministre d’État a arraché un accord aux élus calédoniens, à Bougival, les politiques marquisiens observent avec un oeil très attentif l’évolution de l’avenir institutionnel du Caillou.

    Sur l’île de Hiva Oa, le ministre d’État a été reçu, ce jeudi 17 juillet, par des danseurs en tenue traditionnelle sur un marae (site sacré polynésien), puis par des cavaliers et une cinquantaine d’autres danseurs à Atuona, le village principal, avant d’être nommé Te Hakaiki Vahia’anui ("celui qui ouvre le chemin", en marquisien). "La Polynésie apporte beaucoup plus à la France que ce que l’État apporte à la Polynésie. La Polynésie apporte un espace incroyable, celui de l’océan", a déclaré Manuel Valls devant le président polynésien Moetai Brotherson et les maires marquisiens, dont les divergences politiques sont marquées.

    En 2023, l’indépendantiste modéré Moetai Brotherson a été élu président de la Polynésie française mais les îles Marquises, elles, ont massivement voté pour l’autonomie, c’est-à-dire pour le maintien de la Polynésie dans la République française avec une large autonomie. "Nous ne voulons pas larguer les amarres", a affirmé, lors de son discours, Joëlle Frébault, maire de Hiva Oa, devant une délégation où seuls Brotherson et la députée Mereana Reid-Arbelot étaient indépendantistes.

    "Nous restons Marquisiens au sein de la République française"

    "Nous sommes un peuple à part entière au sein de la Polynésie et ce n’est pas Tahiti, à 1.500 km, qui doit décider à notre place : nous restons Marquisiens, au sein de la République française, et s’il y a d’autres archipels qui souhaitent se détacher de la Métropole, ce n’est pas du tout notre projet politique", a ajouté Joseph Kaiha, maire de Ua Pou.


    le ministre d’État Manuel Valls a été reçu par de nombreux danseurs en tenue traditionnelle. Photo Radio 1 Tahiti

    Les élus locaux plaident notamment pour un renforcement de leurs compétences vis-à-vis de Papeete et misent sur la réforme de l’article 43.2 du statut de la Polynésie française, qui doit être examinée au Parlement dans les mois prochains.

    Ils citent notamment le projet de musée des Marquises, bloqué car la culture relève de la Polynésie et non des communes. "C’est un beau projet qui doit avancer", a soutenu Manuel Valls.

    L’évolution du statut de la Nouvelle-Calédonie intéresse les Marquisiens


    Au sein de la délégation politique, seuls Brotherson (au centre) et la députée Mereana Reid-Arbelot étaient indépendantistes.

    Manuel Valls a donc été rebaptisé par Joëlle Frebault Te hakaiki vahi a’a nui, " celui qui ouvre le chemin " ou " celui qui montre la voie ". Une référence à l’accord que le ministre est parvenu à arracher, après 10 jours d’intenses négociations et des mois de pourparlers, aux indépendantistes et loyalistes calédoniens. Un texte qui trace une nouvelle route institutionnelle, inédite et pour l’instant très incertaine, pour le Caillou qui deviendrait un État, doté d’une nationalité, au sein de la République.

    "Puissiez-vous ouvrir aussi un chemin pour nous les Marquisiens " a lancé Joëlle Frébault. La forme institutionnelle proposée en Nouvelle-Calédonie, avec une autonomie très avancée des trois provinces, a-t-elle de quoi intéresser les îles Marquises ? Elle intrigue en tout cas Benoit Kautai, qui explique que les hakaiki (les maires de cet archipel notamment réunis au sein du Codim) vont "étudier de près" ce texte, toujours loin de l’application, précisant que les élus marquisiens s’accrochent pour l’instant à leur demande de "communauté d’archipel".

    "Ça fait dix ans qu’on attend"

    Rien n’indique que ce projet de communauté d’archipel, plusieurs fois soutenu devant les élus nationaux mais pas vraiment mis en avant dans les discours ce jeudi, a commencé à faire son chemin à Paris. Ou que Manuel Valls y soit sensible d’une façon ou d’une autre. Mais les élus marquisiens voient quoi qu’’il arrive dans l’ancien Premier ministre, qui a multiplié les déclarations sur la "refondation du lien" entre la France et ses outre-mer ces derniers mois, un vecteur de changement.

    D’abord en soutenant la révision de l’article 43-2 du statut actuel, qui doit permettre aux communes d’exercer certaines compétences aujourd’hui propres au Pays, en matière de développement économique, agricole ou de culture et patrimoine notamment. " On en a beaucoup discuté, et on a dit au ministre : peut-être que d’autres communes ne sont pas prêtes mais nous, ça fait dix ans qu’on attend ", martèle Benoit Kautai, le président de la Codim.*

    Un engagement qu’a pris Manuel Valls devant les haikaiki, avant de lancer, à la tribune, un message d’unité qui laisse la porte ouverte à des évolutions futures. " Au fond, à travers ces trois drapeaux, vous dites que s’entremêlent dans une unité incroyable les Marquises, la Polynésie et la France. Ne les opposons jamais, elles sont complémentaires, elles marcheront ensemble, elles feront leur chemin, elles pourront choisir leur destin quand le temps viendra, mais c’est ensemble, au travers une culture millénaire et des rapports que nous construisons tous les jours que nous construirons ce magnifique destin. "

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