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    Pacifique
  • Anthony Tejero | Crée le 02.05.2025 à 05h00 | Mis à jour le 12.05.2025 à 10h26
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    Chaque année, près de 80 jeunes de Wallis-et-Futuna s’engagent dans l’armée et quittent cet archipel de 11 600 habitants. Photo Anthony Tejero
    Si l’armée française ne dispose d'aucune présence permanente dans l’archipel de Wallis-et-Futuna, l’État assure entretenir "un lien fort" et s’y déployer "régulièrement" sur le plan militaire. C’est pourquoi, à l’occasion de l’exercice Croix du Sud, des soldats de tout le Pacifique ont pour la première fois été envoyés sur ce territoire stratégique qui fournit chaque année de nombreuses jeunes recrues, faute d’opportunités professionnelles sur place.

    Aucune base militaire française n’est implantée à Wallis-et-Futuna. Et ce, en dépit des enjeux géopolitiques pour les puissances mondiales qui se livrent une bataille d’influence en Océanie. À ce sujet, le chef de l’État Emmanuel Macron a d’ailleurs affirmé à plusieurs reprises sa volonté de renforcer l’axe indo-Pacifique, notamment sur les moyens alloués à la défense.

    Pour autant, cet archipel français n’échappe pas complètement aux radars militaires. Des "déploiements réguliers" sont ainsi assurés sur ce territoire, notamment de la Marine nationale, qui se rend en mission au Fenua deux fois par an pour une durée de deux à trois semaines.

    "Un territoire viscéralement attaché à la France"

    Les forces armées en Nouvelle-Calédonie (Fanc) assurent ainsi entretenir une relation étroite avec ces îles, qui sont sous sa zone de responsabilité, "mais où les besoins sont moins marqués" que sur le Caillou ou en Polynésie française, glisse le colonel Walter Riccardi, responsable de la coordination de l’exercice Croix du Sud, qui déploie jusqu’au 4 mai, près d’un millier de soldats à Wallis et à Futuna.

    Cet exercice militaire sans précédent, qui a nécessité plusieurs missions de reconnaissance préalables et des coutumes auprès des trois rois, vise donc aussi à démontrer aux Wallisiens et Futuniens "le lien fort" de l'armée et de l'État avec ce petit archipel qui, visiblement, le lui rend bien. "Nous sommes très bien accueillis et de manière unanime par la population de ce territoire qui est viscéralement attachée à la France, assure le colonel. C'est pourquoi on essaie aussi de placer cet exercice dans un cadre assez proactif vers les habitants, avec beaucoup d'actions civiles et militaires (conjointes) notamment dans les collèges et lycées, à travers des tournois sportifs, etc."

    "Partir pour mieux revenir"

    Une opération séduction loin d'être anodine. Malgré sa faible population (près de 11600 habitants), l’archipel reste un territoire stratégique en matière de recrutement pour l’armée. À eux seuls, les Wallisiens et Futuniens représentent 20 % des jeunes envoyés chaque année dans l’Hexagone depuis Nouméa, soit près de 80 recrues.

    "L’empreinte de l’armée est très ancrée dans cet archipel où les jeunes ont tous un cousin, un oncle et des proches engagés ou qui ont servi chez nous, confirme l’adjudant-chef Thierry Raspaud, à la tête du Cirfa (Centre d’information et de recrutement des forces armées). Dès lors qu’ils sont déscolarisés, économiquement, c’est très compliqué de trouver localement des débouchés et l’armée est un levier important. Il y a donc beaucoup de demandes, un peu comme sur les atolls de Polynésie française. Devenir militaire, c’est souvent une manière d’aider financièrement leur famille. Et c’est parfois partir pour mieux revenir, comme ils disent."


    Uveakovi Kamaliele estime que l’armée est une belle opportunité pour découvrir d’autres horizons, mais regrette que ce soit l’un des seuls débouchés pour la population qui ne cesse de reculer. Photo Anthony Tejero

    Un phénomène que confirme cet habitant du village de Aka’Aka. "Comme il y a très peu d’opportunités chez nous, l’armée, c’est vraiment une bonne occasion pour nos jeunes de commencer une nouvelle vie, de sortir et de voir autre chose que leur île, estime Uveakovi Kamaliele, qui a fait carrière en tant que chauffeur à Nouméa, avant de revenir s’installer au Fenua l’an dernier. Le problème, c’est que notre territoire ne cesse de se dépeupler d’année en année. Wallis se vide de sa jeunesse. Donc il faudrait penser aussi à développer notre île, au-delà de ce que peut nous apporter l’armée."

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