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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 29.04.2025 à 05h00 | Mis à jour le 30.04.2025 à 10h53
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    Ce lundi 28 avril, les médecins militaires ont pris en charge 30 blessés fictifs au lycée agricole de Wallis. Photo Anthony Tejero
    Jusqu’au 4 mai, près d’un millier de militaires sont déployés sur l’archipel de Wallis-et-Futuna, où les forces armées en Nouvelle-Calédonie pilotent, en partenariat avec 18 nations alliées, un vaste exercice qui simule le passage d’un cyclone dévastateur. Objectif de cette édition de Croix du Sud : améliorer les connaissances de ce territoire mais aussi la coordination entre les différents pays pour être plus efficace dans la prise en charge de victimes de ces catastrophes naturelles appelées à s’intensifier avec le changement climatique. Reportage.

    Il hurle de douleur. Ce jeune homme de 20 ans est entre la vie et la mort, victime d’un accident de la route après avoir heurté l’un des nombreux décombres qui jonchent encore la chaussée, à Wallis. Cette île vient d’être ravagée par un cyclone qui a mis à terre la plupart des infrastructures, dont l’hôpital. C’est pourquoi cet habitant est transporté au lycée agricole, réquisitionné et transformé pour l’occasion en "centre d’accueil massif" des blessés. Pris en charge par du personnel soignant français, australien et américain, il est transfusé en urgence pour tenter de stabiliser son état. Alors qu’il a perdu beaucoup de sang, son traumatisme au niveau du bassin inquiète les médecins militaires en attente d’une place dans un avion où il sera évacué au plus vite vers le bloc opératoire disponible le plus proche, en Nouvelle-Calédonie ou en Australie.

    Cet automobiliste n’est qu’une des trente victimes qui afflueront toute la journée dans ce poste médical avancé improvisé où les équipes devront, en urgence, trier les patients par ordre de gravité. Fort heureusement, toutes ces manœuvres ne sont qu’un exercice. Sauf qu’un tel scénario est complètement réaliste dans cette région soumise aux tempêtes tropicales. Organisé tous les deux ans depuis son lancement en 2002, Croix du Sud est un vaste entraînement piloté par les Fanc (Forces armées en Nouvelle-Calédonie), qui rassemble des soldats de plusieurs pays aux côtés de membres des forces de sécurité, d’experts en gestion de crise et d’organisations humanitaires. Cette année, et pour la première fois, plus d’un millier de personnes venues de 18 nations sont déployées pendant deux semaines à Wallis-et-Futuna. Un défi logistique sur cet archipel de 11600 habitants où aucune présence militaire française permanente n’est assurée.


    Les premiers soins prodigués sont essentiels.  Photo Anthony Tejero

    "Cet exercice répond à plusieurs objectifs. Tout d’abord il s’agit de se rapprocher au plus près des conditions d’une opération réelle et donc de se projeter sur un territoire assez isolé comme cet archipel dans la mesure où dans le Pacifique, les distances peuvent être très longues, explique le colonel Walter Riccardi. L’autre point, très important pour les Fanc, c’est de connaître ce territoire qui appartient à notre zone de responsabilité, ainsi que ses infrastructures, notamment si un jour, il y a en effet nécessité à intervenir."

    Cet exercice grandeur nature, qui se déroule du 18 avril au 4 mai, se décline ainsi en quatre phases : l’envoi de parachutistes pour traiter les urgences et les missions de secours ; le rétablissement des axes et des infrastructures endommagés par le cyclone ; le déploiement des différentes équipes médicales ; et enfin la période dite de stabilisation. L’occasion aussi d’approfondir la coopération entre les différentes nations alliées de la région.


    Les Australiens, Américains et Français mettent en commun leur matériel et leurs compétences pour gagner en efficacité.  Photo Anthony Tejero

    "C’est hyper important de s’entraîner tous ensemble pour nous améliorer dans notre coordination et être plus performants sur les moyens et les méthodes de travail qui peuvent varier d’un pays à l’autre, glisse, entre deux évacuations de victimes, le commandant Laura, médecin en charge de la coordination du centre d’accueil massif des blessés, qui rappelle l’importance de ce travail d’équipe. Dans ce genre de situation, la première heure de prise en charge et de soins prodigués peut être décisive pour sauver ou non un patient." Pas de quoi laisser donc place à l’improvisation entre les différentes armées, par ailleurs confrontées "à la barrière de la langue", notamment pour les termes techniques. 


    Les membres des pays observateurs ( l'Équateur, le Japon, la Malaisie, Nauru et la Thaïlande) assistent à l'exercice, en vue peut-être, d'intégrer la future édition de Croix du Sud. Photo Anthony Tejero

    Et ce, d’autant plus dans un contexte de changement climatique qui devrait accentuer l’ampleur et la fréquence de ce genre de catastrophes naturelles dans la région, comme l’affirme le colonel Walter Riccardi. "Croix du Sud permet de réaffirmer notre présence dans la région mais aussi nos liens avec nos partenaires, ce qui rentre dans la stratégie indo-Pacifique, tout en nous recentrant, désormais, sur les priorités liées au climat puisque cela constitue le risque principal pour la plupart des pays insulaires."


    La Croix rouge de Nouvelle-Calédonie a été envoyée en appui pour s'occuper des blessés jugés les plus légers. Photo Anthony Tejero

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