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    Pacifique
  • AFP | Crée le 11.04.2018 à 05h35 | Mis à jour le 11.04.2018 à 08h58
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    Si la Chine venait à installer des troupes au Vanuatu, toute la géopolitique et l’équilibre stratégique du Pacifique Sud s’en verraient bouleversés. Photo DR
    Polémique. La Chine et le Vanuatu ont fermement démenti hier être en pourparlers pourla construction d’une base militaire chinoise, après la parution d’un article en Australie.

    Le Sydney Morning Herald a rapporté lundi que Pékin était en contact avec l’archipel océanien pour négocier la création d’une base qui pourrait bouleverser l’équilibre géostratégique dans la zone.

    Les deux puissances régionales, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, n’ont pas confirmé hier cette information, tout en se disant confiantes quant à la solidité de leurs relations avec le Vanuatu.

    Le Herald, qui cite plusieurs sources, rapporte que Pékin affirmerait progressivement ses ambitions militaires dans la région, en visant potentiellement, dans un premier temps, un accord avec le Vanuatu pour permettre à ses navires de s’y ravitailler régulièrement.

     

    Ambitions économiques

    Cette entente pourrait ensuite être approfondie, avance le quotidien de Sydney qui ajoute que les renseignements américains, australiens et néo-zélandais s’inquiètent de plus en plus des ambitions chinoises dans la zone.

    Mais le ministre des Affaires étrangères du Vanuatu, Ralph Regenvanu, a vivement démenti les informations du Sydney Morning Herald.

    « Personne au Vanuatu n’a jamais parlé d’une base militaire chinoise au Vanuatu, a-t-il dit à la radio ABC. Nous sommes un pays non-aligné. Nous ne sommes pas intéressés par une militarisation. Nous ne sommes pas intéressés par une base militaire sur notre sol. »

    Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a également démenti hier tout projet de base militaire. « C’est une fausse information », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse régulière.

    La ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, qui était le week-end dernier au Vanuatu avec le Prince Charles, s’est dite confiante quant à la solidité de la relation entre Port-Vila et Canberra.

    « Je ne suis pas au courant d’une proposition militaire faite par la Chine au Vanuatu », a-t-elle dit.

    Si la Chine affirme ses ambitions économiques dans de nombreuses régions du monde, elle n’a, à l’heure actuelle, qu’une base militaire à l’étranger, à Djibouti.

     

    L’avis du patron des Fanc

    La Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a dit ne pas être en mesure de commenter les informations du Sydney Morning Herald. « Mais ce que je peux dire est que nous continuons à suivre les activités dans le Pacifique et que la Nouvelle-Zélande est opposée à la militarisation du Pacifique », a-t-elle dit.

    Thierry Marchand, le commandant des Forces armées de Nouvelle-Calédonie (Fanc), s'exprimait le mois dernier sur les ambitions chinoises, dans une interview publiée sur le site de l'ambassade de France au Vanuatu.

    Alors qu’on lui parlait d’une rumeur de création d’une base navale chinoise sur l’île de Santo, il répondait : « Pour l’instant, la seule chose qu’il y a à Santo, c’est un nouveau quai, il n’y a pas de bateaux chinois. Les militaires aiment les faits, et aujourd’hui, il n’y a rien de spécial à signaler à part ce nouveau quai et l’escale d’un ou deux bateaux chinois dans l’année. Cependant, on constate que la Chine cherche à construire des points d’appui loin de ses bases comme c’est déjà le cas à Djibouti. L’implantation d’une base chinoise au Vanuatu serait un signe politique majeur qui viendrait nécessairement modifier l’équilibre dans la région, pour nous, mais aussi pour nos partenaires australiens, qui sont aujourd’hui la puissance la plus influente dans cette zone du Pacifique. »

     

    Influence

    Le Lowy Institute, basé en Australie, estime que la Chine a apporté une aide de 1,78 milliard de dollars (1,44 milliard d’euros), notamment par des prêts, aux nations du Pacifique entre 2006 et 2016.

    Au Vanuatu, un financement chinois a permis la construction d’un nouveau quai sur l'île de Santo, ainsi qu'une modernisation de l'aéroport international.

     

    Les grandes ambitions de Pékin en mer de Chine

     

    Outre l’implantation d’une base permanente dans la corne de l’Afrique, à Djibouti, Pékin a renforcé son implantation militaire en mer de Chine méridionale en 2017. Parmi les projets de construction engagés sur les archipels contrôlés par la Chine, figurent « un grand radar » et des sites de stockage souterrains, selon un rapport publié sur Haiwainet, un site contrôlé par le Quotidien du Peuple, l’organe du Parti communiste chinois. Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, des prétentions contestées par d’autres riverains comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Brunei et Taïwan. Le régime chinois n’en a pas moins engagé ces dernières années la construction d’îles artificielles à des fins civiles ou militaires dans les archipels des Paracels et des Spratleys. « La construction avance régulièrement et une série de résultats importants ont été obtenus », assure le rapport chinois. Ces chantiers « ont complètement changé la face des îles et îlots de la mer de Chine méridionale ». En 2017, les projets engagés ont couvert pas moins de 290 km2. Et Pékin ambitionne d’accélérer encore le développement de ces archipels. Elle a mis en place en novembre dernier une drague géante. Une « plateforme nucléaire flottante » doit aussi fournir de l’électricité, indique le rapport, pour une mise en service pour 2020 au plus tard de cette infrastructure « civile et militaire ».

    Les Etats-Unis contestent les prétentions de Pékin en mer de Chine méridionale et envoient régulièrement des bâtiments de l’US Navy sur place, au nom de la protection de la liberté de navigation. Ces patrouilles sont systématiquement dénoncées par la Chine, qui crie à la violation de souveraineté.

     

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