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    Nouvelle Calédonie
  • Propos recueillis par Samuel Ribot / ALP | Crée le 21.02.2018 à 17h04 | Mis à jour le 28.02.2018 à 14h37
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    Nommée PDG d’Eramet le 23 mai 2017, Christel Bories connaît bien le secteur métallurgique. Cette dirigeante est une ancienne de Pechiney, puis d’Alcan et de Constellium. Photo DR
    Nickel. La directrice générale du groupe Eramet, Christel Bories, dresse un bilan positif de l’exercice 2017, mais ne veut surtout pas relâcher les efforts de compétitivité entrepris.

    Les Nouvelles calédoniennes : Comment analysez-vous les résultats de la branche nickel du groupe ?
    Ils ne se sont pas vraiment améliorés, mais c’est le produit de deux évolutions assez contrastées. Nous avons eu des résultats insatisfaisants à Sandouville alors que la SLN, elle, s’est bien améliorée en remplissant pleinement ses objectifs de réduction de coût, qui étaient de 4,5 USD la livre fin 2017. Nous sommes même à 4,44 USD à la fin du second semestre, avec deux très bons derniers mois. La SLN a donc atteint son objectif opérationnel et se retrouve sur une bonne voie.
    Elle peut désormais se focaliser sur son objectif de 4 USD la livre à l’horizon 2020. L’amélioration des prix du nickel a aussi fait que la situation financière de la SLN s’est améliorée. Mais ceci dit, elle n’est pas sortie de l’ornière. Nous avons encore perdu beaucoup de cash en 2017, ce qui justifie la poursuite de nos efforts. Mais les bonnes performances atteintes en 2017 me rendent confiante par rapport à notre nouvel objectif 2020. 

    Au-delà de la conjoncture, peut-on aussi dire que ces résultats sont le produit des efforts fournis localement ?
    Il y a eu une vraie mobilisation à la SLN, qui a porté ses fruits et qui a totalement répondu à nos attentes. Mais nous allons maintenant devoir nous tourner vers la suite, qui se compose d’un volet productivité et d’un volet énergétique. Sur le plan de la productivité, on parle d’augmentation du temps de travail, sur mine et à l’usine, de transformation des organisations - avec moins de niveaux hiérarchiques - et d’une baisse des effectifs progressive sans plan social, jusqu’à l’horizon 2020. Pour cela, il faut changer les façons de travailler en produisant plus et mieux. Nos partenaires sociaux sont d’ailleurs bien conscients de ces enjeux.
    Pour le volet énergétique, nous travaillons sur notre propre efficacité énergétique mais nous sommes aussi engagés dans un processus de renégociation du prix de l’énergie. Ces discussions menées avec Enercal portent sur l’énergie fournie à la fois par la centrale B et par le barrage de Yaté. 

    On imagine que l’arrivé de Bernard Laflamme s’inscrit dans ces objectifs…
    Ces mouvements font aussi partie de la vie des entreprises. Jérôme Fabre a fait un excellent travail à la tête de la SLN : il a vécu toute la période de crise, mis en place le plan de réduction des coûts et je pense qu’il a mis les équipes sur le bon chemin. Il avait une opportunité de nous rejoindre en étant promu dans le groupe et il l’a saisie.
    Son successeur me semble avoir absolument toutes les qualités pour continuer le plan. Il n’y aura pas de rupture, même s’il apportera évidemment sa propre expérience et ses propres compétences. Son profil à la fois minier et industriel sera d’ailleurs un plus pour nous.

    D’après vous, les résultats du groupe sont-ils la marque de la nouvelle politique impulsée ou le signe d’une amélioration de la conjoncture mondiale ?
    C’est toujours difficile, quand on dépend à de point du cours des métaux et de la situation économique mondiale, de le déterminer. Disons que c’est donc un peu la conjonction des deux. Nous avons bénéficié par exemple des prix élevés du manganèse, au niveau du minerai comme des alliages de manganèse, ce qui a eu un effet significatif sur les résultats d’Eramet. Et comme nous avons parallèlement réalisé un record de production chez Comilog, avec 4 millions de tonnes de minerai expédiées de la mine en 2017, il y a eu un effet levier assez important. Mais les efforts de productivité au niveau du groupe ont eux aussi produit leurs effets, SLN en faisant pleinement partie.

    Vous faites partie de ceux qui pensent que les bonnes périodes ne doivent pas être synonymes de relâchement dans les efforts. C’est toujours votre méthode ?    
    Je suis en effet persuadée que c’est beaucoup plus facile de faire les choses quand on n’a pas une épée dans le dos plutôt que de réagir dans des conditions de crise, où tout est beaucoup plus compliqué. Il ne faut donc pas baisser la garde. Au niveau de la SLN, je crois d’ailleurs que tout le monde en est bien conscient : ce n’est pas parce qu’il y a une légère embellie sur le nickel aujourd’hui qu’on est sauvés. D’autant que ces prix restent très bas par rapport à ce qu’on a connu dans le passé.
    C’est un marché extrêmement volatil, avec des variations d’un jour à l’autre qui peuvent être très fortes. C’est pourquoi il faut se mettre à l’abri en ayant un niveau de coût qui fait qu’on arrive à survivre à peu près dans toutes les conditions de marché.

    Vous renouez avec la distribution de dividendes. Quel message cela envoie-t-il ? 
    Compte tenu de nos bons résultats et du fait que nos actionnaires n’avaient pas reçu grand-chose d’Eramet depuis quatre ans, nous allons effectivement proposer à l’assemblée générale des actionnaires la reprise du versement d’un dividende.
    Je pense que c’est un signe de confiance dans le fait que le groupe est en redressement et a de bons résultats. Mais c’est un dividende mesuré puisque ce que nous allons proposer, c’est un dividende de 30 % du résultat net, ce qui montre à la fois une confiance en l’avenir mais aussi une relative modération. Parce qu’on doit rester très vigilants sur l’évolution de nos marchés.

    Vous avez retrouvé une marge de manœuvre pour investir. Comment allez-vous répartir cet effort ?
    Nous avons c’est vrai des projets, comme ce projet lithium en Argentine ou notre volonté de renforcement de notre mine de manganèse au Gabon.
    Nous cherchons aussi des opportunités, des acquisitions dans le domaine de la transition énergétique avec le cobalt ou les sels de nickel.
    Mais il faut d’abord être capables de soutenir nos activités dans les bas cycles, donc nous n’allons pas dépenser en projets toute la liquidité que nous avons retrouvée.

    Quelle perte à Doniambo?

     

    Eramet respire, car il enregistre des « résultats 2017 en très forte hausse dans un contexte de marché des métaux porteur » signale le communiqué du groupe. Son chiffre d’affaires progresse de 22 % sur l’année, les prix du manganèse ont été en très grande forme, l’endettement net diminue, des objectifs de performance opérationnelle sont pleinement atteints - sur le plan de la productivité du groupe, de la production (record) au Gabon… -

    Dans la branche Nickel, si le chiffre d’affaires grimpe de 8 % par rapport à 2016, les comptes restent dans le rouge. Le résultat opérationnel courant est négatif à -15 milliards de francs en 2017, pénalisé par la montée en puissance de son usine de Sandouville en Métropole, dont la perte s’élève à environ 4,8 milliards et qui efface l’amélioration de 3,8 milliards de la SLN sur la période, observe le groupe minier Eramet.

    En clair, la Société Le Nickel, qui affichait un résultat net de -17 milliards de francs à l’issue de 2016, pourrait voir sa perte 2017 établie autour de -15 milliards de francs. Son sixième exercice déficitaire d’affilée.

    La production métallurgique de nickel de la SLN est en hausse de 2,9 % en 2017 par rapport à l’année précédente et a atteint 56 800 tonnes. Une performance. Il faut remonter à l’année d’euphorie du cours, en 2007, pour retrouver un niveau supérieur : 59 796 tonnes.

     

     

    4,73 dollars US la livre.
    Les cours du nickel au LME, la bourse de référence, sont restés bas en 2017 à 4,73 dollars US la livre en moyenne, en légère hausse par rapport à 2016, 4,36 dollars US la livre.

     

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