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    Politique
  • AFP | Crée le 09.02.2024 à 09h30 | Mis à jour le 09.02.2024 à 09h30
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    Les membres du cabinet du Premier ministre Gabriel Attal : Bruno Le Maire (Économie et Finances), Gérald Darmanin (Intérieur et Outre-mer), Eric Dupond-Moretti (Justice), Sébastien Lecornu (Armées), Amélie Oudéa-Castera (Sports et Olympisme), Stéphane Séj Photo AFP
    L’attente aura été longue. Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont enfin nommé, ce vendredi matin, la deuxième partie du gouvernement. Vingt personnalités viennent prêter main-forte aux 14 ministres nommés le 11 janvier, mais cinq seulement sont de nouveaux entrants.

    Un mois. Après 28 jours d’attente et une crise ouverte par François Bayrou, Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont fini par nommer ce vendredi matin la deuxième moitié d’un gouvernement un peu moins resserré qu’espéré, avec l’entrée de Nicole Belloubet à l’Education nationale à la place d’Amélie Oudéa-Castéra.

    Affaiblie par des semaines de polémiques pour avoir critiqué d’emblée l’école publique, Amélie Oudéa-Castéra est rétrogradée mais reste ministre des Sports et des JO en cette année olympique, selon la liste dévoilée par l’Elysée dans un communiqué.

    Invité de France 2 juste après l’annonce de son équipe au complet, le Premier ministre a admis "un trouble, un malaise" autour d’Amélie Oudéa-Castéra, tout en saluant son "engagement total".

    "Le mépris édifiant d’Amélie Oudéa-Castéra pour l’école publique exigeait son départ. Mais le projet destructeur d’Emmanuel Macron pour l’école publique, lui, reste intact", a réagi la députée insoumise Clémentine Autain.

    35 membres au gouvernement

    Son grand ministère n’aura été qu’éphémère : Nicole Belloubet, 68 ans, ministre de la Justice lors du premier quinquennat du chef de l’Etat, récupère les dossiers de l’école et de la jeunesse.

    Ancienne rectrice, la nouvelle ministre chargée de la "mère des batailles", comme Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont baptisé les réformes scolaires, est issue du Parti socialiste. Un petit gage à l’aile gauche macroniste, après la droitisation constatée lors de la première salve de nominations, dont la sarkozyste Rachida Dati avait été la grande surprise à la Culture.

    Mais elle risque d’être heurtée par la ligne du chef du gouvernement, qui a dit "assumer" de travailler avec "tout le monde" à l’Assemblée nationale, y compris l’extrême droite.

    Au total, avec 35 membres dont le Premier ministre, le gouvernement est resserré mais au-delà de l’objectif de 30 membres maximum que s’était fixé le duo exécutif. L’équipe sera rassemblée le 14 février pour un premier Conseil des ministres en commun.

    Quatre du MoDem

    Après 48 heures d’intenses tractations qui ont viré au psychodrame, François Bayrou ne fait donc pas partie du casting. Le président du MoDem a invoqué jeudi matin de vives divergences politiques et une "dérive" vers une "technocratie gestionnaire" pour expliquer son refus de devenir ministre.

    Son parti centriste, principal allié du président dans une Assemblée sans majorité absolue, conserve toutefois quatre représentants au sein de l’exécutif : en plus du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, il s’agit de l’entrante Marina Ferrari qui remplace Jean-Noël Barrot au Numérique, ce dernier qui passe à l’Europe, et Sarah El Haïry, qui laisse la Biodiversité pour récupérer l’Enfance, la Jeunesse et les Familles.

    Parmi les novices, le député Frédéric Valletoux, ex-président de la Fédération hospitalière de France, devient ministre délégué à la Santé, autre dossier prioritaire du quinquennat. Les deux autres nouvelles recrues sont aussi députés : Marie Guévenoux (Outre-mer) et Guillaume Kasbarian (Logement).

    Pour le reste, il s’agit de repêchés de l’équipe d’Elisabeth Borne, dont seul Stanislas Guerini revient avec un ministère de plein exercice, à la Fonction publique.

    "La seule politique écologique de Macron, c’est le recyclage des ministres", a raillé le patron des communistes Fabien Roussel.

    A Bercy, Roland Lescure gérera l’Energie en plus de l’Industrie. L’ex-ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher devient ministre déléguée à l’Agriculture auprès de Marc Fesneau, après la crise qui vient de secouer le secteur.

    "Je ne considère pas que j’ai éteint l’incendie", a d’ailleurs reconnu Gabriel Attal, "je suis parfaitement conscient que je serai jugé sur pièces par nos agriculteurs".

    Clément Beaune, figure de l’aile gauche qui avait agacé Emmanuel Macron en critiquant la loi immigration, n’est pas reconduit aux Transports, remplacé par l’ex-ministre du Logement Patrice Vergriete.

    Le casting avait viré au casse-tête, avec les équilibres à respecter, le cas "AOC" à trancher et, in extremis, le psychodrame autour de François Bayrou.

    L’allié centriste d’Emmanuel Macron a expliqué jeudi matin à l’AFP que, "sans accord profond sur la politique à suivre", il ne pouvait accepter l’Education nationale ou la Réforme de l’Etat, les deux domaines prioritaires où il se serait bien vu aux manettes.

    Parfum de crise

    Et celui qui est toujours haut-commissaire au Plan mais aussi "élu de la province la plus lointaine de France" s’est aussitôt placé dans la perspective de la présidentielle de 2027, dont "l’enjeu" est selon lui de "réconcilier la France qui se bat en bas avec la France qui décide en haut". "Je n’ai jamais renoncé à aucun des devoirs qui sont les miens", a-t-il prévenu.

    Les propos du patron ont suscité des critiques au sein même de sa formation, à l’instar du député Jean-Louis Bourlanges qui a déploré une démarche qui "affaiblit" la majorité et "discrédite" le MoDem.

    Au sommet de l’Etat, on faisait mine de vouloir laisser la tempête passer.

    Prié de dire s’il considérait toujours François Bayrou comme un partenaire fiable, le Premier ministre a répondu : "bien sûr, il l’a dit lui-même". Avant d’évoquer un "débat" plutôt qu’un "incident".

    A l’inverse, les oppositions ont immédiatement humé le parfum de crise politique. "Bienvenue dans l’opposition", ont ironisé de concert les chefs de file des députés socialistes et des Républicains, Boris Vallaud et Olivier Marleix.

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