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    Politique
  • AFP | Crée le 08.02.2024 à 12h42 | Mis à jour le 08.02.2024 à 12h45
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    Pressenti à l’Education, c’est finalement le ministère des Armées qui a été proposé à François Bayrou, ici au côté de l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne. En vain. Photo Fred Tanneau/AFP
    François Bayrou ne sera pas ministre de Gabriel Attal. Le président du MoDem l’a signifié mercredi à l’AFP, levant la principale inconnue d’un remaniement sans cesse repoussé, et qui doit compléter un gouvernement formé il y a près d’un mois.

    "Je n’entrerai pas au gouvernement", a déclaré à l’AFP François Bayrou, le président du MoDem, alors que depuis sa relaxe lundi dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem, son nom circulait avec insistance pour l’Éducation nationale, occupée par une Amélie Oudéa-Castéra affaiblie depuis ses débuts rue de Grenelle.

    "Le Premier ministre m’a proposé le ministère des Armées, mais la défense est le secteur qui, dans la politique française, se porte le mieux à mes yeux", a précisé M. Bayrou. "Il y avait deux domaines qui me paraissaient mériter un engagement plein : le ministère de l’Éducation, qui connaît aujourd’hui une crise de confiance qui vient de loin et que je croyais que l’on pouvait corriger. Mais de nombreuses discussions m’ont fait conclure à une différence d’approche sur la méthode à suivre qui me paraît rédhibitoire", a expliqué le dirigeant centriste, allié d’Emmanuel Macron depuis 2017, qui a déjà occupé ce portefeuille de 1993 à 1997.

    "Le deuxième sujet, c’est le gouffre qui s’est creusé entre la province et Paris. Toutes les crises de l’aménagement du territoire et la distance désormais de plus en plus grande entre les citoyens et l’action publique. Nous n’avons pas pu trouver un accord sur ces deux points. Et donc, sans accord profond sur la politique à suivre, je ne pouvais pas accepter d’entrer au gouvernement", a conclu M. Bayrou.

    Le remaniement reporté à jeudi ?

    Sollicité par l’AFP, Matignon n’a pas souhaité faire de commentaire. L’annonce de M. Bayrou a en tout cas alimenté l’idée d’une fracture ouverte au sein de la majorité, à l’image du patron des députés LR Olivier Marleix qui a ironisé : "après 7 ans de soutien inconditionnel à Emmanuel Macron, M. Bayrou découvre soudainement qu’il est en désaccord avec la politique hors sol du gouvernement".

    L’avenir ministériel du patron du MoDem occupait la chronique depuis lundi, ce qui pouvait laisser supposer un remaniement plus large que le simple ajout de ministres délégués et de secrétaires d’État attendu depuis la formation du gouvernement de Gabriel Attal le 11 janvier.

    Discret médiatiquement dans l’attente de son sort judiciaire, le maire de Pau avait néanmoins livré publiquement ses doutes sur "l’expérience" du nouveau Premier ministre Gabriel Attal. Et critiquait assez durement, en privé, la composition du gouvernement, qui confirme une orientation à droite, comme son architecture, avec plusieurs secteurs non pourvus par des ministres de plein exercice.

    D’abord promise autour du 20 janvier, la liste de la quinzaine de personnalités appelées à prêter main-forte aux 14 ministres déjà nommés était finalement escomptée lundi mais est, depuis, reportée de jour en jour. "Plutôt jeudi", dit-on désormais dans l’entourage du chef de l’État. Soit quasiment un mois après la nomination du Premier ministre, un long délai pendant lequel des dossiers importants (Santé, Transports, Logement…) sont restés sans interlocuteur dédié.

    Oudéa-Castéra toujours en sursis

    Gabriel Attal a renoncé à réunir sa nouvelle équipe au complet jeudi matin (dans l’Hexagone) pour un séminaire à Matignon, selon plusieurs sources gouvernementales. Il maintient en revanche son déplacement le même jour dans le Pas-de-Calais auprès des victimes des inondations.

    Malgré cette annonce de M. Bayrou, pour plusieurs sources au sein du camp présidentiel, un point sensible pourrait avoir été tranché à l’Élysée : après l’avoir longtemps soutenue, Emmanuel Macron se serait résolu à écarter Amélie Oudéa-Castéra du ministère prioritaire de l’Éducation nationale.

    "Le seul critère qui compte, c’est la capacité à agir et faire avancer les choses", glisse un conseiller de l’exécutif, alors que la ministre est empêtrée dans les polémiques nées de ses critiques contre l’école publique pour justifier la scolarisation de ses enfants dans le privé. Elle pourrait être rétrogradée pour ne garder qu’une partie de ses attributions, notamment les Jeux olympiques.

    Retour de Belloubet ?

    Le président, qui aime bouleverser ses plans jusqu’à la dernière minute, avait même en tête, dès lundi soir, un candidat "surprise" pour porter les vastes chantiers autour de l’école, assure un proche. Cela pourrait être l’ancienne ministre de la Justice Nicole Belloubet (2017-2020) qui, selon trois sources au sein de la majorité, était pressentie mercredi soir (jeudi matin en Calédonie).

    Outre son expérience gouvernementale, Mme Belloubet, âgée de 68 ans, fut notamment rectrice des académies de Limoges et Toulouse, entre 1997 et 2005, avant de démissionner en dénonçant les suppressions de postes d’alors.

    La liste additionnelle du gouvernement doit répondre aux équilibres entre Renaissance, la formation du président, et ses alliés, le MoDem et Horizons, le parti de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe. Mais aussi la recherche de la parité hommes/femmes.

    Le duo exécutif doit aussi tenter de représenter les territoires dans une équipe perçue comme trop francilienne. Privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale, il espère recruter un ou plusieurs sénateurs, éventuellement venus de la droite. Mais l’aile gauche de la macronie veille aussi à ne pas se retrouver lésée après la droitisation du gouvernement Attal première version.

    Autant de difficultés qui ont fait jouer la montre au chef de l’État.

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