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    Politique
  • Anthony Tejero | Crée le 17.01.2024 à 18h26 | Mis à jour le 17.01.2024 à 18h32
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    Les 14 élus de l’UC-FLNKS et nationalistes ainsi que deux élues hors groupe se sont exprimés contre le projet de loi organique. Photo A.T.
    Le Congrès s’est majoritairement exprimé en faveur du report des élections provinciales d’ici décembre prochain, avec 38 voix pour et 16 voix contre. Cette proposition de loi organique doit permettre à l’État d’ouvrir le corps électoral, sujet qui divise profondément les élus calédoniens. Et qui est actuellement au cœur des discussions entre les différents groupes.

    Pas de vifs échanges mais de nombreuses prises de parole et surtout de profonds désaccords, ce mercredi après-midi, au sein de l’hémicycle du Congrès. Si les élus n’étaient réunis que pour donner un avis, les enjeux, eux, sont de taille pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.

    À l’ordre du jour de cette séance publique : s’exprimer pour ou contre le report des élections provinciales au plus tard au 15 décembre prochain, au lieu d’un scrutin initialement prévu en mai. Une période qui devrait, d’ici-là, permettre de dégeler et donc d’ouvrir le corps électoral (l’État préconisant d’ouvrir ce droit aux personnes justifiant d’au moins dix ans de résidence).

    "Le souhait de mettre à mal la paix"

    Sans surprise, ce projet de loi organique ne fait pas l’unanimité. Pour autant, dans le camp indépendantiste, seul le groupe UC-FLNKS et nationalistes a donné un avis défavorable, jugeant bon de rappeler que là où l’État sollicite les élus en vue d’un report des provinciales, le même exécutif n’a jamais tenu compte de leur demande de décaler la date du troisième référendum pour cause de crise sanitaire.

    "Le corps électoral spécial répond à une nécessité locale. L’État traite ces acquis, obtenus au prix de deuils parmi les clans et les familles calédoniennes, avec une telle légèreté. On n’ose même pas imaginer que, derrière, il y a le souhait de mettre à mal la paix, lance Pierre-Chanel Tutugoro, qui ajoute que des discussions locales sont engagées à ce sujet. On est assez grands pour avancer tout seul. Cette démarche de l’État vise à mettre à mal ces discussions qui pourraient prendre des orientations dans un sens que ne souhaite pas le gouvernement français."


    Durant la séance publique, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) s’est mobilisée devant l’institution pour exprimer sa ferme opposition à tout "passage en force de l’État". Photo Anthony Tejero

    De leur côté, les Loyalistes rappellent que, malgré de nombreux rendez-vous organisés par l’État tant à Paris qu’à Nouméa, l’UC a préféré jouer le jeu de la chaise vide jusqu’à la récente annonce de Matignon de dégeler prochainement le corps électoral.

    "Vous parlez de brutalité, mais pour nous, la brutalité remonte à 2007 quand ce corps électoral, que l’accord prévoyait de glissant sur dix ans, a été gelé par une modification constitutionnelle unilatérale qui a privé du jour au lendemain des milliers d’électeurs de leur droit, tacle Sonia Backès. Là, il ne s’agit pas de brutalité, mais d’un juste retour vers des équilibres. Aujourd’hui, des gens nés en Calédonie ne peuvent pas voter. On est arrivés au bout du bout. C’est pour ça qu’on a tous intérêt à trouver un accord en reportant ces élections provinciales."

    "L’État nous donne une dernière chance"

    Même son de cloche pour le Rassemblement, qui estime que l’État a consacré un "temps colossal" au dossier calédonien au cours des deux dernières années sans que les différents blocs politiques ne parviennent à un accord. "Avec ce report, l’État nous donne une dernière chance de trouver une solution commune pour répondre à cette question : comment faire pour que la Nouvelle-Calédonie ne fasse plus de la citoyenneté une machine à exclure jusqu’à ses propres enfants nés sur le territoire ? interpelle Virginie Ruffenach. On ne peut pas rester ainsi gelés. Une société a vocation à évoluer, à accueillir. Pour nous le dégel est une obligation politique. Faisons le pari de l’intelligence et en sorte d’être à la hauteur de nos anciens."

    "Le vivre ensemble est un objectif loin d’être atteint"

    Ces mains tendues, du moins dans les discours, le groupe UNI a décidé de les accepter, s’exprimant favorablement à ce report en dépit de visions radicalement différentes tant avec l’État qu’avec les non-indépendantistes.

    "Les accords de Matignon et de Nouméa sont aujourd’hui les accords le plus aboutis que l’on connaisse. Nous poursuivons ce chemin tracé, mais avec d’autres personnalités de l’État qui ont un regard différent pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Nous constatons des incohérences et une certaine légèreté dans le portage du dossier calédonien, regrette Jean-Pierre Djaiwé, qui espère pour autant onbtenir à un "accord global entre partenaires calédoniens" dans les prochains mois. Il ne faut pas systématiquement pointer du doigt l’État car cela relève aussi de notre responsabilité en tant qu’élus. Au terme de l’accord de Nouméa, le moins que l’on puisse dire, c’est que le vivre ensemble est un objectif qui est loin d’être atteint. Le pas que l’on doit faire les uns vers les autres est encore très difficile, notamment pour que l’on puisse se comprendre. Nos différences sont une richesse mais notre compréhension mutuelle est loin d’être une réalité."

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