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  • AFP | Crée le 22.10.2019 à 04h25 | Mis à jour le 22.10.2019 à 10h05
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    Sébastien Vahaamahina a quitté, tête basse, la pelouse de Oita après son expulsion. Photo AFP
    RUGBY. Le parcours du XV de France s’est arrêté dimanche soir en quart de finale de la Coupe du monde face au pays de Galles (20-19). Une défaite qui laisse forcément des regrets au vu de la rencontre et de l’expulsion du Calédonien.

    Et si les Bleus, plutôt que de prendre la pénaltouche, avaient opté en début de seconde période pour la pénalité, bien placée, qui aurait pu leur permettre de compter 12 points d’avance alors qu’ils menaient 19 à 10 ?

    Une décision lourde de conséquences puisque, sur le ballon porté enclenché dans le prolongement, Sébastien Vahaamahina a perdu ses nerfs, assénant un violent coup de coude au visage du troisième ligne gallois Aaron Wainwright, qui l’enserrait (49e).

    Résultat : un carton rouge logique, qui a laissé les Bleus en infériorité numérique pendant trente minutes.

    Que s’est-il passé dans la tête du colosse de Nouméa, âgé de 27 ans (2,03 m, 122 kg), pourtant l’un des cadres de cette équipe, qui a connu la première de ses 46 sélections en 2012 ? Et qui a donc récolté son premier carton rouge avec le maillot frappé du Coq au pire moment. Aaron Wainwright l’ignore : « J’étais dans le maul et il m’a attrapé pour démarrer. J’essayais d’attirer l’attention de l’arbitre alors qu’il me tirait. Ensuite le coude est arrivé et j’ai été un peu surpris que l’arbitre ne le voie pas. Heureusement, l’arbitre vidéo l’a signalé. »

    Le pilier gauche des Bleus Jefferson Poirot n’a pas la réponse lui non plus : « Je ne sais pas. Il s’est excusé, il était très ému, mais en parler à chaud c’est difficile et je ne peux pas parler pour lui. »

    Homme discret et réservé, joueur féroce

    Homme discret et réservé hors du terrain, Sébastien Vahaamahina se mue en joueur féroce une fois les crampons mis. Sans pour autant souvent perdre ses nerfs, mais cela lui arrive. Comme le 28 avril 2018 avec l’ASM à Agen en Top 14, où il avait été exclu définitivement pour la première fois de sa carrière, pour un coup de poing. Avant d’adresser au public un doigt d’honneur, récoltant au total trois semaines de suspension, qui l’avaient privé de la tournée des Bleus en Nouvelle-Zélande. Dans un entretien paru dans le quotidien L’Équipe jeudi, il était justement revenu sur cet épisode : « J’ai honte. De l’expulsion et du doigt d’honneur adressé au public d’Agen à ma sortie du terrain. On m’insultait, et j’ai pété les plombs, j’ai répondu. J’ai des grandes mains, des grands doigts, on le voit bien sur mon geste (...) De la part d’un joueur pro, international, ça ne se fait pas (…) Ce n’est même pas un comportement d’homme, ça. Montrer une image comme ça, c’est très moche. »

    « Indéfendable »

    Quelques minutes après le match, Sébastien Vahaamahina, lors d’une courte prise de parole dans le vestiaire tricolore, a reconnu avoir, encore, « complètement pété les plombs ». « C’est indéfendable », a-t-il estimé.

    Ses coéquipiers, à l’image de Jefferson Poirot, n’ont pas souhaité « l’accabler ». « Quand on gagne, c’est tous ensemble. Dans la défaite aussi », a-t-il déclaré.

    « Il s’est excusé car c’était un geste à ne pas faire, mais ça arrive. On est tous des humains », a embrayé Rabah Slimani.

    Camille Lopez lui-même estime que ce n’est « en aucun cas de sa faute ». « C’est un fait de jeu, ça fait partie de l’histoire du rugby », a poursuivi l’ouvreur, pour qui, même après l’exclusion, les Bleus étaient « encore dans le match ». Jusqu’à cet essai encaissé à quatre minutes de la fin…


    Guilhem Guirado, l’éternel « capitaine défaite »

    Les Gallois ont réservé une dernière haie d’honneur à Guilhem Guirado, qui a officialisé sa retraite internationale après la rencontre. Photo AFP

     

    Son dernier match aura été à l’image de l’ensemble de son capitanat : Guilhem Guirado a terminé sa carrière internationale sur un revers rageant en quart de finale. Alors que le XV de France s’est de nouveau sabordé, cette fois par l’intermédiaire de Sébastien Vahaamahina exclu définitivement pour un coup de coude, le capitaine, remplacé dès ce moment-là par Camille Chat, a regardé ses coéquipiers craquer en infériorité numérique à quatre minutes de la fin sur l’essai de Ross Moriarty. Sur le banc, il était « abasourdi ».

    Comme souvent, trop souvent ces quatre dernières années, Guilhem Guirado a dû expliquer en conférence de presse comment la victoire avait pu fuir les Bleus. Il y avait eu l’Afrique du Sud en 2017 et en 2018, puis le pays de Galles en février, pour ne citer que les revers les plus cuisants. Il y avait aussi eu des contre-performances inédites contre le Japon (23-23, 2017) ou les Fidji (14-21, 2018). « Cruel ? Ouais, c’est le mot… », a-t-il lancé.

    38% de victoires

    International depuis 2008, passé progressivement de numéro 3 à 1 dans la hiérarchie des talonneurs tricolores, Guilhem Guirado (33 ans, 74 sélections) avait été choisi comme capitaine par l’ex-sélectionneur Guy Novès dans la foulée de l’élimination en quart de finale du Mondial 2015. Quatre ans plus tard, le Catalan s’en va au même stade de la compétition, mais avec une sale étiquette dans le dos : celle du capitaine français qui a connu le moins de victoires dans l’ère professionnelle (38%).

    Faute de bilan sportif positif, l’ex-Perpignanais (2006-2014) et ex-Toulonnais (2014-2019), qui a notamment remporté un Top 14 et une Coupe d’Europe, espère qu’il laissera un héritage sur le plan humain. « J’ai toujours été bienveillant. (...) J’espère avoir été un bon mec avec les jeunes joueurs, je suis taquin parfois, dur aussi parce que j’ai de l’estime pour eux », a-t-il déclaré.

    Repères

    La fin d’un cycle

    Il y a certes le carton rouge, mais la défaite face au pays de Galles sanctionne quatre ans d’errance que n’ont pas permis d’effacer deux mois de préparation et un renforcement de l’encadrement. « Quelque part, c’est un échec », a reconnu le patron des Bleus, Jacques Brunel.

    « La France a offert ce match »

    Guy Novès, l’ancien sélectionneur du XV de France, a regretté le « cruel » dénouement. « C’est la France qui a offert ce match aux Gallois, plutôt que les Gallois qui l’ont gagné », a-t-il déclaré.

    « La meilleure équipe a perdu »

    « La meilleure équipe a perdu. Mais le plus important, c’est que nos gars n’ont pas abandonné, a réagi Warren Gatland, le sélectionneur gallois. Il nous reste 160 minutes pour écrire l’histoire. »

    Le programme des demi-finales

    La Coupe du monde se poursuit au Japon. La première demi-finale opposera la Nouvelle-Zélande à l’Angleterre (samedi, 19 heures) avant le choc entre l’Afrique du Sud et le pays de Galles (dimanche, 20 heures). Finale le samedi 2 novembre à 20 heures.

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