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    Sud
  • De notre correspondante,B. B. Lion | Crée le 29.03.2018 à 04h25 | Mis à jour le 29.03.2018 à 06h31
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    Dans le village, les participantes ont porté des banderoles écrites en orange, couleur de la lutte contre les violences. Photos B. B. L.
    Boulouparis. Ni la pluie ni le vent n’ont découragé hier matin plus de 200 personnes à marcher dans le village et à se réunir au centre socioculturel pour soutenir les femmes violées, battues, maltraitées ou agressées.

    «C’est notre bataille, notre combat », a résumé Valentine Holle, qui se bat pour la dignité des femmes depuis des années au Conseil des femmes de la province Sud, lors de la manifestation organisée hier à Boulouparis.

    C’est à l’initiative des femmes et des associations de femmes de Boulouparis, notamment l’association Pure Bue Ke Widje, représentée par sa présidente Clauthilde Ourignat, que cette manifestation est née. L’idée a été largement soutenue par le Collectif femmes en colère de Nouméa, représenté par Françoise Caillard, les associations de femmes de Thio, de Nassirah, de La Foa, de Ouitchambo, de Kouergoa, de Kouaoua, de Canala, de Ponérihouen, de Païta ou encore de Nouméa. Tous se sont déplacés pour soutenir ce mouvement à la suite du viol d’une jeune femme de Canala.

     

    « Dénoncer les tabous »

    Un geste coutumier puis une prise de parole de la représentante de la tribu de Kouergoa ont été suivis d’une marche pacifique, en chanson, du centre socioculturel à la gendarmerie, interrompant pour quelques minutes la circulation à l’intérieur du village. Les automobilistes, à l’arrêt, ont klaxonné signifiant ainsi leur soutien à grand renfort de sifflements, de cris et d’applaudissements.

    De retour au centre socioculturel, les témoignages se sont succédé. Nicole Robineau a rappelé que la Nouvelle-Calédonie était classée en première position pour son nombre de violences faites aux femmes. « Ce sont des faits indignes et cela nous touche toutes, quelle que soit notre ethnie », a-t-elle souligné.

    Andréa Thevedin, présidente de l’Association des jeunes de Boulouparis a poursuivi : « C’est pire que de la barbarie ce qui s’est passé à Canala .» Anne-Marie Tamaï, de l’Association des femmes de Thio, a rajouté, les yeux chargés de larmes : « Unissons nos forces pour dénoncer les tabous, les chuchotements, les murmures qui circulent dans nos tribus et crions haut et fort ce qu’il se passe pour nous protéger, nous et nos enfants. » Une maman a alors ajouté, en sanglots : « Il faut agir au sein de nos propres foyers en éduquant nos enfants à la non-violence. »

     

    Rendez-vous à Nouméa

    Quelques hommes ont également souhaité faire part de leur soutien comme Dominique Salino, médecin à la retraite, qui a déploré le nombre croissant de certificats médicaux conséquents à des blessures infligées aux femmes. « Je suis une femme en colère », a-t-il déclaré. « Je me lève pour que les femmes poursuivent leur lutte et je me sens humilié par cette violence ! »

    Roger Thevedin, représentant de l’aire Xârâcùù, a témoigné également tout son soutien, la voix chargée d’émotion et le cœur gros, lors de la coutume de remerciement. « Je suis une maman en colère, moi aussi ! », a déclaré à son tour Macate Wenehoua, membre du conseil coutumier de Lifou. Plusieurs propositions ont été avancées lors de cette réunion. « Malheureusement, même si une plainte est déposée, il n’y a pas suite, ou pire, il y a représailles », a expliqué Marie Renée Makÿ Nemba, elle-même victime d’agression au sein de sa famille, qui avec ses mots et son sens de l’humour a fait rire aux éclats la salle entière. « La population doit se lever », a appuyé Françoise Caillard. La salle lui a immédiatement répondu. Tout le monde s’est levé et a applaudi. « Quand on est en colère, on va dans la rue pour se faire entendre. L’Etat doit garantir la sécurité des femmes. Notre président de la République doit régler ce problème de violences faites aux femmes et nous allons nous réunir de nouveau le jeudi 12 avril à 9 heures pour manifester sur Nouméa. »

    Après quelques heures d’échanges et de témoignages, conclues par une coutume d’au revoir, tout le monde s’est retrouvé devant un petit café improvisé, en se donnant rendez-vous à Nouméa.

     

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