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  • T.G. | Crée le 10.04.2018 à 12h01 | Mis à jour le 10.04.2018 à 15h45
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    L'ambassade de Chine au Vanuatu, en cours de construction à Port-Vila, en décembre 2016. Photo TG

    La Chine a approché le Vanuatu afin d'établir une présence militaire permanente dans le Pacifique Sud. Des discussions préliminaires auraient déjà eu lieu entre les gouvernements chinois et vanuatais à ce sujet. L'information a été révélée par le groupe australien Fairfax Media et publiée dans les colonnes du Sydney Morning Herald, ce mardi matin. 

    « Une base située à moins de 2 000 kilomètres de la côte australienne permettrait à la Chine de projeter sa puissance militaire dans l'océan Pacifique et de renverser l'équilibre stratégique établi de longue date dans la région, augmentant potentiellement le risque de confrontation entre la Chine et les États-Unis. Ce serait la première base outre-mer de la Chine dans le Pacifique et seulement sa deuxième dans le monde », note le Sydney Morning Herald, qui précise que l'unique base militaire chinoise à ce jour est située sur le territoire de Djibouti, dans l'ouest de l'Afrique, qui comprend un port, une base pour hélicoptères et des logements pour 10 000 soldats.
     

    Un point de ravitaillement pour la marine chinoise

    Toujours selon le Sydney Morning Herald (SMH), la Chine « a inondé le Vanuatu, qui compte environ 270 000 habitants, avec des centaines de millions de dollars d'argent pour le développement et s'est engagé, la semaine dernière, à construire une nouvelle résidence officielle pour le Premier ministre Charlot Salwai ainsi que d'autres bâtiments gouvernementaux » (il y a deux ans, Charlot Salwai avait indiqué que son gouvernement souhaitait la mise en place de vols long-courrier entre la Chine et le Vanuatu).

    Le quotidien australien ajoute que « l'ambition militaire de Pékin au Vanuatu serait probablement réalisée progressivement, en commençant éventuellement par un accord d'accès qui permettrait aux navires de la marine chinoise d'accoster régulièrement et d'être entretenus, ravitaillés et réapprovisionnés.
    « Le haut-commissaire du Vanuatu à Canberra, Kalfau Kaloris, a déclaré que le ministère des Affaires étrangères de son pays n'était « pas au courant d'une telle proposition ».

     

    Des constructions financées par Pékin

    Notre confrère australien indique, par ailleurs, que « Pékin a annoncé, la semaine dernière, qu'il financerait la construction d'une nouvelle résidence officielle pour la présidence du Vanuatu, un nouveau bâtiment pour le ministère des Finances ainsi qu'une extension du bâtiment du ministère des Affaires étrangères pour un coût total d'environ 36 millions de dollars », soit 3,5 milliards de francs. Citant des rapports réalisés, le Sydney Morning Herald ajoute que « l'aide chinoise a déjà financé la construction du Parlement, de la résidence du Premier ministre, d'un centre de congrès de 1 000 places et d'un grand stade ». « Les constructeurs chinois mettent la dernière touche à une école (coût des travaux 1,4 milliard de francs), qui sera le plus grand établissement d'enseignement dans le Pacifique Sud », ajoute le SMH, qui précise, qu'au « début de l'année dernière, Pékin a fait don de 14 véhicules militaires à Vanuatu ».

     

    Des réactions en Australie et en Nouvelle-Zélande 

    Parmi les réactions à cette information, la ministre australienne des Affaires étrangères, citée par ABC, s'est dite « confiante [sur le point] que l'Australie est le partenaire stratégique de choix de Vanuatu ». Julie Bishop a ajouté que « c'est un fait que la Chine s'engage dans le développement d'infrastructures et d'investissements dans le monde entier, mais, à ce jour, il n'y a qu'une seule base militaire construite par la Chine et c'est à Djibouti, en Afrique du Nord». « Nous devons nous rappeler que le Vanuatu est une nation souveraine et que ses relations avec l'étranger et en matière de défense relèvent du Vanuatu » et, qu'à ce jour, « le gouvernement de Vanuatu a dit qu'il n'y avait pas de proposition [militaire chinoise] », a-t-elle indiquée.

    De son côté, Jacinda Ardern a déclaré, ce matin, l'information n'avait pas encore été confirmée et qu'elle ne pouvait donc pas commenter la validité de celle-ci. Toutefois, la Première ministre néo-zélandaise se dit opposée à la militarisation du Pacifique.

    « Les convoitises en Océanie sont de plus en plus visibles », pour l’historien Jean-Marc Regnault, interviewé par Les Nouvelles calédoniennes en décembre 2017. Celui-ci avait observé une véritable « poussée chinoise » dans le Pacifique Sud.

    À lire aussi : « L’influence grandissante de la Chine inquiète »

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