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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 04.02.2023 à 12h25 | Mis à jour le 04.02.2023 à 12h33
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    "C’est la République française qui a aboli l’esclavage […] on demande donc (aux territoires ultramarins) d’aimer la République", avait déclaré jeudi Gérald Darmanin lors d’un colloque organisé par l’hebdomadaire Le Point. Niko Vincent
    Plusieurs députés ultramarins ont condamné vendredi des propos du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, qu’ils accusent de "révisionnisme historique" concernant l’histoire de l’esclavage dans les Outre-mer.

    Des propos qui choquent une partie de la classe parlementaire.

    Invité à réagir lors d'un colloque organisé par l'hebdomadaire Le Point à l’adoption récente par la Martinique d’un drapeau rouge-vert-noir en plus de celui de la France, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a rappelé que Nicolas Sarkozy avait donné son accord pour deux emblèmes en Nouvelle-Calédonie, en raison de l’histoire "particulière" du Caillou, avant d’ajouter : "Les Antilles ont été des colonies, mais pas de peuplement. Je rappelle que, contrairement à ce que l’on raconte […], c’est la République française qui a aboli l’esclavage. La France a sans doute mis, dans des conditions extraordinairement difficiles, les populations colonisées dans des états désastreux, mais c’est la République qui a aboli l’esclavage. On leur demande d’aimer la République, pas toute l’histoire de France. Il y a, aux Antilles, en Guyane, un sentiment identitaire, de réaction, qui mérite d’être entendu mais pas comme la Nouvelle-Calédonie, parce que ce n’est pas la même histoire".

    "Il y a aux Antilles, en Guyane, un sentiment identitaire, de réaction, qui mérite d’être entendu mais qui […] ne mérite pas d’être entendu comme la Nouvelle-Calédonie a le mérite d’être entendue parce que ce n’est pas la même histoire", avait-il ajouté.

    "Au relativisme moral des puissances colonisatrices, persuadées d’apporter culture et savoir aux populations dont elles brimaient les capacités d’autodétermination en même temps qu’elles tuaient leur puissance créatrice, semble avoir succédé une forme nouvelle de révisionnisme historique", ont réagi vendredi dix-huit députés élus des Antilles, de la Guyane, de La Réunion et de Polynésie dans un communiqué.

    "Si l’histoire coloniale est en effet plurielle dans sa réalisation, elle est une dans ses causes et dans ses conséquences actuelles : les Outre-mer demeurent le pur produit de l’expansionnisme, restent envisagés comme des relais de puissance et d’influence, et sont tributaires de prismes nationaux car constamment ramenés à leurs vertus géostratégiques", ont-ils poursuivi.

    L’abolition de l’esclavage est "le résultat de la résistance constante des esclaves, contraints d’arracher leur liberté là où les décisions de la République mentionnée par Gérald Darmanin tardaient à être proclamées, et plus encore, à être appliquées", insistent les députés ultramarins.

    "C’est cette même République qui maintient nos territoires d’outre-mer dans un état de sous-développement chronique et qui passe quasiment systématiquement sous silence les outre-mer dans les projets de loi présentés au Parlement, dessaisissant progressivement ce dernier de ses prérogatives", ajoutent-ils.

    La nouvelle loi de programmation militaire est "dotée de centaines de milliards d’euros destinés notamment à renforcer les forces dites + de souveraineté + en outre-mer", regrettent ces élus, alors que les membres du gouvernement "détournent sciemment le regard lorsqu’il s’agit d’assurer des conditions de vie (et de retraite) décentes aux populations des territoires qui lui assurent son rang de deuxième puissance maritime mondiale".

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