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    Nouvelle Calédonie
  • D. B | Crée le 13.08.2022 à 15h10 | Mis à jour le 13.08.2022 à 15h10
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    Une conférence de presse de l’USTKE s'est tenue à l'aérodrome de Magenta concernant la formation d’une femme pilote. Photo Nicolas Petit
    Documents à l’appui, l’USTKE a défendu ce matin à l’aérodrome de Magenta son positionnement sur l’affaire de la pilote Chrystelle Cejo. Pour le syndicat, cela ne fait aucun doute, la jeune femme est victime d’une mauvaise gestion managériale sur fond de crise sanitaire.

    Ce samedi, au 9e jour du mouvement de grève, l’USTKE ne change pas d’un pouce son argumentaire. Dans l’affaire qui l’oppose à la direction de la compagnie Air Calédonie au sujet du non-renouvellement du contrat de la pilote Chrystelle Cejo, elle persiste et signe : la jeune femme a subi des discriminations, évolué dans un contexte anxiogène et n’a pas bénéficié d’une formation "dans les règles de l’art", comme le souligne le premier pilote Kanak, depuis peu à la retraite, Ronald Urene.

    Coup d’arrêt avec la crise sanitaire

    Munis de nombreux documents, les syndicats ont cherché ce samedi matin à expliciter la situation de Chrystelle Cejo. Ainsi, après avoir suivi sa formation en France, à Toulouse, la pilote a intégré la compagnie aérienne en CDI en février 2020. Le 22 avril, Air Calédonie met fin à son contrat, après deux mois de période d’essai. Aucun motif n’est avancé, mais il s’agit de la première période de confinement lié à la crise sanitaire. Un coup de tonnerre pour les compagnies aériennes. La pilote réintègre la compagnie 13 mois plus tard, en CDD cette fois. Nous sommes alors en mai 2021 et la jeune fille n’a pas pratiqué depuis. Elle effectue comme la procédure l’exige, son stage d’adaptation. Ce dernier vise à former la pilote aux spécificités de la compagnie. "Il s’agit d’un programme agréé, qui répond à des normes, en différentes phases, détaille le commandant de bord retraité. Il y a une phase théorique, une période sur simulateur et des vols supervisés". La jeune fille valide les deux premières phases, enchaînant CDD sur CDD. "Au total, elle a cumulé cinq CDD d’affilée, ces microcoupures sont extrêmement anxiogènes et peu acceptables d’un point de vue réglementaire", souligne le représentant USTKE à Air Calédonie, Édouard Muraccioli.

    En mai 2022, un an après l’avoir réintégré, la compagnie décide de ne plus renouveler son contrat, estimant qu’elle "n’a pas le niveau pour être présentée au contrôle de ligne", c’est-à-dire pour valider son stage. La compagnie justifie cette décision par le fait que le stage de la jeune fille a nécessité 10 séances de simulateurs, 305 étapes de vols supervisés et qu’il s’étend sur une durée de dix mois contre 4 séances de simulateurs, 205 étapes de vols sur une durée de six mois pour les dix derniers pilotes recrutés. "C’est un scandale, assène André Forest. Ce calcul est une moyenne ! Dans ces dix pilotes, il y en a qui ont fait des stages de quatre mois et d’autres qui ont nécessité dix mois." "J’ai près de 27 ans de carrière dans cette compagnie comme commandant de bord, poursuit Ronald Urene. Je vous garantis que beaucoup de pilotes ont nécessité dix mois de stage."

    Conditions managériales délétères

    Par ailleurs, les syndicats insistent : dans ces dix mois de stage, la jeune fille n’a pas bénéficié d’une formation continue. Sur les dix mois de stage d’adaptation en ligne, elle n’aurait volé que 76 jours, et de manière irrégulière. "Elle a démarré en août 2021, et dès septembre, jusqu’en décembre, l’entrée du virus sur le territoire a complètement bousculé son plan de vol", témoigne un de ses collègues. Elle n’a pas volé en octobre, un seul jour en novembre, quatre en décembre". Bref, il n’y aurait qu’en avril 2022 où Chrystelle a pu voler "normalement", opérant sur 17 jours. En dehors de la crise sanitaire, ses 76 jours de vols auraient été réalisé en un peu plus de quatre mois.

    Pour beaucoup de ses collègues, présents ce samedi matin à la conférence de presse, la jeune pilote ne serait que le reflet d’une situation managériale complexe. "L’équipe de direction des opérations de vol a récemment changé, leurs méthodes déplaisent beaucoup, confie un employé. Chrystelle n’est pas un cas à part, ça s’en ressent dans les cockpits."

    À l’issue de la conférence de presse, le président de l’USTKE le réaffirme, la résolution de ce conflit doit passer par la réintégration de Chrystelle dans la compagnie.

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