- Anthony Tejero | Crée le 22.12.2025 à 18h25 | Mis à jour le 22.12.2025 à 18h36ImprimerLes élus du Congrès ont voté à l’unanimité le Dob (débat d’orientation budgétaire), qui a néanmoins suscité près de deux heures de discussions. Photo A.T.Le débat d’orientation budgétaire, qui dévoile dans les grandes lignes les choix financiers du gouvernement pour 2026, a été adopté à l’unanimité par le Congrès, ce lundi 22 décembre. Pour autant, les élus ont débattu sur les hypothèses de travail de l'exécutif, qui mise sur un retour de la croissance l’an prochain (+1%) et qui ne prend pas en compte le remboursement de ses emprunts auprès de l’État à qui il est demandé un report, resté pour l’heure sans réponse. Un "pari" qui divise l’assemblée.
C’est une "copie imparfaite qui doit encore être améliorée", mais qui a été montée "du mieux possible" que le membre du gouvernement en charge des finances, Christopher Gygès, a présenté aux élus du Congrès, ce lundi après-midi. Ce débat d’orientation budgétaire (Dob), qui intervient sur fond de crise sans précédent, dévoile dans les grandes lignes les priorités politiques de l’exécutif pour 2026. Ce document repose ainsi sur quatre priorités qui visent "à retrouver l’équilibre" : diminuer et maîtriser la dépense publique ; relancer l’investissement dans des "projets structurants" comme la 2x2 voies Nouméa-Tontouta en vue d’amorcer la reprise de l’économie locale ; moderniser et simplifier l’administration ; ou encore renforcer la formation professionnelle.
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Pour ce faire, l’assiette de répartition est arrêtée à 104 milliards de francs (contre 98 milliards en 2025) destinés notamment au fonctionnement des collectivités (provinces et communes en tête) pour qu’elles puissent ainsi continuer d'assurer certains chantiers entre autres investissements. Pour autant, l’hypothèse de travail sur laquelle l’exécutif se projette, en misant sur une croissance de + 1 % du PIB en 2026 (par rapport à l’an passé*), est-elle réaliste, ou du moins raisonnable ?
C’est tout l’enjeu des débats qui ont animé l’hémicycle, impulsés par le représentant de Calédonie ensemble Philippe Dunoyer, s’étonnant par exemple d’une hausse des recettes fiscales de l’ordre de "+ 8,5 %, donc bien au-delà des prévisions" liées à la hausse de +1% du PIB, selon ses calculs. Si l’élu reconnaît que l’exercice est "difficile" au vu du contexte et des incertitudes qui règnent y compris au niveau national, le chef du nouvel intergroupe Calédonie-ensemble Éveil océanien pointe de "sacrées hypothèses" retenues par le gouvernement, y compris en ce qui concerne l'inscription des 300 millions d’euros d’aide de l’État, soit près de 35,7 milliards de francs, dont un tiers n’a pour l’heure été annoncé que par la voie d’un courrier "non signé" émanant du Premier ministre.
"Attention à ne pas être trop optimiste"
"C’est bien d’être optimiste, mais attention à ne pas l’être trop" renchérit l’élu qui siège hors groupe, Yoann Lecourieux, selon qui le choix de l’exécutif de ne pas intégrer à ce Dob le remboursement des emprunts, demandant un délai supplémentaire à l'Etat pour s’acquitter de tout ou partie de ces échéances "reste un pari qui peut avoir des conséquences sur la légalité et la validité de ce budget", que le maire de Dumbéa n’hésite pas à qualifier "d’insincère".
Un choix et même une "réponse politique" parfaitement assumée par le gouvernement, à en croire son porte-parole : "La suspension du remboursement des prêts est un pari qui vaut le coup d’être fait car aujourd’hui, ce montant équivaut à 8 milliards de francs en 2026, ce qui correspond aux besoins pour les retraites, que je préfère donc payer", martèle Christopher Gygès, jugeant bon de préciser que des reports ont déjà été obtenus de la part de l’État lors des emprunts contractés par la Nouvelle-Calédonie durant la pandémie de Covid-19.
Cette démarche (de demander la suspension de ces remboursements) est néanmoins soutenue par l’ensemble de l’hémicycle, y compris dans les rangs indépendantistes. C'est ce que souligne Ithupane Thiéoué, qui soutient au nom du groupe UNI, l’exécutif tant dans la nécessité "d’envoyer des signaux positifs à la population" à travers la promesse d’une reprise de la croissance pour l’année à venir que dans la demande de reporter le versement des traites "d’ici deux à trois ans".
Un scénario "réaliste"
Sur ce sujet de l'endettement du pays, le gouvernement a une position claire : "Il faut d'abord nous laisser le temps de nous reconstruire et que les recettes fiscales reviennent à un niveau correct. Je préfère qu’on décale nos échéances plutôt que de devoir emprunter encore pour rembourser des prêts", insiste Christopher Gygès, pour qui le scénario d’un retour de la croissance à + 1 % en 2026 est par ailleurs jugé "réaliste".
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"J’ai interrogé l’ensemble de mes collègues du gouvernement collégial sur l’évolution de croissance la plus probable entre 0 %, + 1 % et + 2 %. Mis à part Calédonie ensemble, tous m’ont dit que le + 1 % était raisonnable. Nous avons par ailleurs réuni le groupement des présidents d’exécutifs et les maires, que j’ai écoutés avant de construire ce budget, poursuit l’élu en charge des finances. On est dans une situation tellement mouvante de la Nouvelle-Calédonie, qu’il faut qu’on soit en capacité d’envoyer de tels signaux. Si nous, au Congrès et au gouvernement, avec les différentes mesures que l’on vote, on ne croit pas qu’on sera en capacité d’aller chercher juste plus 1 % en 2026, mieux vaut s’arrêter là. On est vraiment dans une phase de reconstruction et de refondation de l’économie qui nous oblige de saisir les opportunités de cette crise."
Note
*A la suite de la crise insurrectionnelle, le PIB de la Nouvelle-Calédonie a chuté de 13% selon les experts.
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