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    Agriculture
  • AFP | Crée le 30.01.2024 à 09h52 | Mis à jour le 30.01.2024 à 09h52
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    Lundi, des agriculteurs sur leurs tracteurs se sont positionnés à Chambly, à environ soixante-dix kilomètres au nord de Paris. Les sections locales des grands syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont annoncé le 27 janvier un « siège de la capi Photo Sameer Al-DOUMY / AFP
    Des milliers d’agriculteurs mobilisés en France, dont un millier qui bloquent des autoroutes autour de Paris : le monde agricole ne relâche pas ce mardi matin la pression sur le gouvernement qui promet de "nouvelles mesures" dans la journée après un premier volet jugé insuffisant.

    Tout autour de Paris, des portions d’autoroutes sont fermées à la circulation à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, selon le site Sytadin. Paris elle-même n’est pas bloquée, ni le marché vital de Rungis (Val-de-Marne) et les aéroports parisiens. De "nouvelles mesures seront prises dès demain [ce mardi] " en faveur des agriculteurs, a annoncé la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot à l’issue du Conseil des ministres.

    Le chef du gouvernement, Gabriel Attal, a reçu dans la soirée le président du premier syndicat agricole français FNSEA, Arnaud Rousseau, et son homologue du syndicat allié Jeunes agriculteurs (JA) Arnaud Gaillot. Ils n’ont pas pris la parole à l’issue et n’étaient pas joignables par l’AFP.

    Non convié, le syndicat minoritaire Confédération paysanne, de gauche, appelle les autres organisations à porter avec lui principalement "deux mesures": "l’arrêt des accords de libre-échange et la suspension immédiate de toutes les négociations" et "l’interdiction formelle de l’achat des produits agricoles en dessous de leur prix de revient".

    Les organisations écologistes s’inquiètent d’un éventuel retour en arrière sur les normes environnementales, les syndicats majoritaires tentant de pousser leur avantage. Ils demandent notamment de revenir sur des restrictions d’usage des pesticides.

    "Pas envie d’embêter"

    Selon une source policière, "un peu moins de 10 000 agriculteurs étaient mobilisés sur le terrain dans toute la France" lundi en fin d’après-midi, "avec près de 5 000 engins". "Les blocages autour de Paris comptent un millier d’agriculteurs et un peu plus de 500 engins", selon cette même source qui relève que "l’objectif de tenir jusqu’à vendredi est manifeste".

    A une trentaine de kilomètres à l’est de la capitale, à Jossigny (Seine-et-Marne), l’A4 est bloquée. Camions frigorifiques, groupes électrogènes, citernes d’eau et toilette de chantier : le groupe de manifestants s’est donné les moyens de tenir pendant au moins trois jours. Une vingtaine d’entre eux a prévu de passer la nuit dans un semi-remorque au plancher recouvert de paille.

    "On a tous envie de retourner auprès de nos cultures et de nos animaux", assure Samuel Vandaele, secrétaire général de la FDSEA 77 et ex-président des JA. "On n’a pas envie d’embêter nos concitoyens", ajoute-t-il, tout en organisant le campement.

    A l’ouest, l’autoroute A13, qui relie la Normandie à Paris, est fermée dans les deux sens vers la gare de péage de Buchelay, dans les Yvelines. Les agriculteurs se sont organisés pour tenir jusqu’à jeudi, avec tours de garde et renforts prévus ce mardi.

    L’A6, au sud de Paris, et l’A1, au nord, sont aussi coupées, dans ce dernier cas à quelques encablures de l’aéroport Paris-CDG. Même mot d’ordre : les agriculteurs dormiront sur place "le temps qu’il faudra", dit le vice-président de la FNSEA, Luc Smessaert.

    "Modération"

    Le gouvernement laisse faire et encadre les manifestants, mais veut empêcher que les tracteurs n’entrent dans "Paris et les grandes villes", le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin demandant de la "modération" à ses troupes.

    M. Attal, qui fera sa déclaration de politique générale mardi, a dévoilé vendredi de premières mesures, dont des indemnités gonflées pour les éleveurs dont les bovins ont été touchés par la maladie hémorragique épizootique et l’abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR).

    Mais il n’y a pas que les tracteurs qui roulent au GNR. Et les artisans du bâtiment ont dénoncé lundi une "iniquité de traitement" car leur niche fiscale est toujours vouée à disparaître.

    Les manifestants disent attendre autre chose que des "mesurettes" dans une France qui a perdu les trois quarts de ses exploitants en 50 ans et recourt de plus en plus aux importations : un poulet consommé en France sur deux vient d’ailleurs, comme 60 % des fruits.

    Dans le Lot, des agriculteurs ont pénétré dans un supermarché Leclerc à Capdenac pour y prélever des produits importés. Selon la préfecture, ils ont emporté l’équivalent de 25 chariots. Des denrées ont été remises aux Restos du cœur, a affirmé Julien Vielcazal, président des JA du Lot, à une correspondante de l’AFP.

    Le marché de gros de Rungis, poumon alimentaire de la capitale, est protégé par des blindés de la gendarmerie, destination annoncée d’une trentaine de tracteurs qui ont pris la route lundi matin depuis Agen, à l’appel du syndicat Coordination rurale. Ceux-ci n’arriveront pas avant mardi soir ou mercredi.

    Signe d’une certaine fébrilité, la préfecture de la Drôme a demandé aux habitants du département "de ne pas constituer de stocks alimentaires", assurant que "les principales grandes surfaces de la Drôme restent correctement approvisionnées en denrées alimentaires et en carburant".

    L’enjeu est loin d’être circonscrit au territoire national, les agriculteurs recevant l’essentiel de leurs subsides de l’Union européenne, via la PAC.

    L’Elysée a annoncé que le chef de l’Etat Emmanuel Macron allait s’entretenir avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen jeudi à Bruxelles de la crise du monde agricole et des mesures de soutien que les agriculteurs demandent au niveau de l’UE.

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