- Julien Mazzoni | Crée le 13.02.2025 à 14h55 | Mis à jour le 14.02.2025 à 15h04ImprimerLe collectif à sa sortie du haussariat, où une délégation a été reçue. Photo Julien MazzoniAlors que la province Sud délibérait ce jeudi 13 février sur la baisse de ses aides sociales, à quelques jours de la rentrée, un collectif réunissant l’UGPE, des associations de quartier, des syndicats et des politiques, s’est rassemblé ce jeudi matin devant le haussariat. Il fustige la politique de la province Sud qui, selon lui, "punit les populations des quartiers populaires".
"Une bombe à retardement." C’est par ces termes que la cinquantaine de manifestants réunis ce jeudi 13 février devant le haussariat qualifient la politique de la province Sud. Ce matin, l’assemblée de l’institution se réunissait avec dans son ordre du jour des coupes drastiques dans ses dispositifs de bourses.
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"Une sanction des quartiers populaires"
Pour le collectif qui réunit l'UGPE (Union des groupements de parents d’élèves), des associations de quartiers, la Confédération nationale des travailleurs du Pacifique (CNTP) et des membres du FLNKS, ce sont "des économies faites de façon abusive et exagérée, estime Jean-France Toutikian, le secrétaire général de l’UGPE. C’est une sanction des quartiers populaires." La Maison bleue ayant refusé ses demandes de recours gracieux, le collectif s’est tourné vers l’État "pour lui demander de taper du poing sur la table et de dire à la province Sud qu’elle dépasse les bornes".
Reçue par Anaïs Aït Mansour, la directrice de cabinet du haut-commissaire, une délégation a fait part de sa déception après cette entrevue. "Il n’y a pas eu d’écoute attentive de l’État", se désole Henry Juni, représentant le bureau politique du FLNKS et la CNTP. Pour lui, les décisions prises par la province Sud sont "une sanction punitive et collective contre les Kanak et la population des quartiers populaires. Nous, ce qu’on veut, c’est pouvoir emmener nos enfants à l’école, qu’ils puissent manger à la cantine et empêcher l’échec scolaire."
Le collectif craint que ces décisions ne viennent aggraver une situation d’inégalités sociales qui a mené en partie aux émeutes déclenchées le 13 mai. "Ils n’ont rien compris : le 13 mai était un indicateur d’alerte et cet esprit revanchard va creuser encore plus les inégalités", estime Henry Juni.
Ils n’ont rien compris : le 13 mai était un indicateur d’alerte et cet esprit revanchard va creuser encore plus les inégalités
"Ils ne se rendent pas compte de la situation dans laquelle vont se retrouver des centaines d’enfants", soupire Jean-France Toutikian, qui explique que dans les quartiers populaires les parents se mobilisent pour la rentrée. "On met en place des systèmes de cantines solidaires, on va essayer de faire du covoiturage, surtout par temps de pluie. On appelle tous les parents à se mobiliser, à se regrouper : ne restez pas seuls avec vos problèmes, c’est ensemble qu’on trouvera des solutions !", ajoute-t-il.
"Ne pas faire payer les enfants"
Parmi les gros dossiers portés par l’UGPE, qui a entrepris plusieurs recours contre les décisions de la province Sud, celui de la fermeture du collège de Rivière-Salée. "Un quartier de 15 000 habitants qui se retrouve sans établissement du second degré, ce n’est pas acceptable. Les enfants ont été orientés en partie dans l’école Arsapin et vers le collège des Portes-de-Fer. Avec les problèmes de transports, les plus jeunes vont devoir marcher sur de longues distances tous les jours."
Le secrétaire général s’insurge : "Même s’il y a eu des problèmes il y a un an, il ne faut pas faire payer les enfants."
"Tout ça va conduire à l’échec scolaire de nos enfants, prévient un père de famille dans la foule. C’est une bombe sociale qu’ils sont en train de créer, et si elle pète, ça sera pire que le 13 mai !"
Plusieurs recours ont été portés devant le tribunal administratif concernant des décisions de la province. Les réponses sont attendues avec impatience par de nombreux parents, alors que la rentrée débute dans quelques jours.
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