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    Environnement
  • AFP | Crée le 06.06.2018 à 04h25 | Mis à jour le 06.06.2018 à 08h39
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    Benoît Lecomte devrait mettre six à huit mois pour parcourir les 8 800 km qui séparent le Japon de la Californie. Photo AFP
    NATURE. Benoît Lecomte, un Français de 51 ans s’est lancé hier dans une traversée du Pacifique à la nage. Il veut faire prendre conscience au monde de l’état de pollution des océans.

    Vingt ans après avoir bravé tempêtes, requins et piqûres de méduses dans l’Atlantique, le Français Benoît Lecomte, 51 ans depuis dimanche, se lance dans la traversée à la nage du Pacifique pour alerter sur la pollution des océans envahis de plastique.

    « Pour moi la nage c’est une forme d’expression. Il y a toujours une raison derrière », confie sur son voilier Discoverer ce nageur au long cours, premier homme à avoir traversé l’Atlantique à la force de son corps, sans planche, au nom à l’époque de la lutte contre le cancer.

    Il sera accompagné dans cette tentative inédite d’une équipe de huit personnes, dont deux médecins, qui effectuera plus d’une douzaine de recherches sur l’océan et le corps humain pour vingt-sept institutions scientifiques, pour la plupart américaines. Sept ans de préparation physique et mentale acharnée, son métier d’architecte mis entre parenthèses, un départ maintes fois reporté par la difficulté de trouver des sponsors : « Ben » Lecomte s’est senti comme « un tigre en cage ».

    Il a finalement enfilé hier sa combinaison de néoprène, chaussé ses palmes et est parti d’une petite plage à l’est de Tokyo. Destination San Francisco, aux Etats-Unis, son pays d’adoption depuis l’âge de 23 ans.

     

    Générations futures

    Ses deux enfants ont prévu de l’accompagner à la nage sur les cent premiers mètres. C’est à travers eux qu’il pense aux générations futures.

    « Quand j’étais petit et que je me promenais avec mon père le long de la plage, je ne voyais pas de plastique ou quasiment pas. Mais maintenant chaque fois que j’y vais avec mes enfants, j’en vois partout. Tout s’est passé en une trentaine ou une quarantaine d’années […] Qu’est-ce que ça va être pour mes enfants ? »

    Sur les quelque 8 800 km à parcourir en six à huit mois, il traversera la partie nord du « continent de plastique », accumulation de particules de plastique désagrégé par le soleil et l’eau de mer, qui s’étendent selon une étude récente sur une surface équivalente à trois fois la France et entrent dans la chaîne alimentaire.

     

    Césium radioactif

    « C’est un problème énorme et aussi un problème que nous pouvons résoudre parce que nous l’avons créé, estime Ben Lecomte, résolument positif. Les plastiques à usage unique par exemple, si nous cessons de les utiliser, cela fera une immense différence ».

    Son équipe prélèvera des échantillons avec l’ambition de constituer la plus vaste base de données sur ces particules. Elle fixera de petites balises sur les gros débris afin d’en suivre la trajectoire.

    Ben Lecomte portera en outre à la cheville un capteur destiné à repérer les traces de césium radioactif issu de la catastrophe de Fukushima.

    L’aventurier du grand large bénéficiera du système de suivi cardiaque des explorateurs de l’espace, celui de la Nasa afin de déterminer si l’activité physique intense provoque des lésions au cœur.

    En nageant huit heures, il brûlera chaque jour 8 000 kilocalories (kcal) et ne pourra faire de vrais repas que le soir et le matin, la nuit aussi car la faim le réveillera. Le voilier part avec 2,8 tonnes de nourriture.

    Son état psychologique sera suivi. « Le mental est beaucoup plus important que le physique », dit-il.

    « Il faut faire en sorte de toujours penser à quelque chose de positif. Les ennuis commencent lorsque vous n’avez plus de quoi occuper votre esprit. » Chaque jour il se fera un programme, par exemple : première heure, revivre son anniversaire, deuxième heure, imaginer l’Afrique du Sud, qu’il n’a jamais vue, troisième heure, concevoir la construction d’une extension du Louvre…Pour oublier la souffrance, il faut « dissocier l’esprit du corps, dit-il, et votre corps passe en pilotage automatique ».Et les requins, comme celui dont il avait vu l’aileron tourner autour de lui pendant cinq jours dans l’Atlantique, dans une scène digne des Dents de la mer, il en a peur ? « C’est sûr qu’on a le cœur qui commence à battre. Ils sont très curieux et ne sont pas là pour manger les humains », affirme M. Lecomte qui portera néanmoins un bracelet magnétique pour les éloigner.

    « Ce serait vraiment dommage qu’on ne voie pas de requins ! Ils sont très importants pour l’écosystème. »

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