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  • AFP | Crée le 11.09.2025 à 10h41 | Mis à jour le 11.09.2025 à 10h45
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    La passation de pouvoir entre Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre mardi, et François Bayrou, son prédécesseur, mercredi 10 septembre, à Matignon. Photo AFP / Ludovic Marin
    Des "ruptures" sur le fond comme sur la forme : le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un message aux Français et aux oppositions en arrivant à Matignon, mercredi 10 septembre, où il multiplie les consultations pour trouver un compromis permettant la formation d’un gouvernement et l’adoption d’un budget. Mais déjà, une menace de censure plane.

    "Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, et pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond", a déclaré Sébastien Lecornu depuis le perron de Matignon, mercredi 10 septembre, lors d’une brève déclaration après la passation de pouvoirs avec François Bayrou, renversé lundi soir par les députés. Pour la traduction concrète de ces "ruptures", l’ancien ministre des Armées a indiqué qu’il s’exprimerait prochainement, après avoir lancé mercredi après-midi des consultations politiques puis syndicales. Les images du tapis rouge à Matignon contrastaient avec celles des manifestations de la journée visant à "bloquer" le pays.

    Trouver des accords pour préserver la stabilité institutionnelle

    Le Premier ministre s’est fixé comme objectif de mettre fin "au décalage entre la vie politique du pays et la vie réelle", qui devient "préoccupant". Privé de majorité à l’Assemblée, il a promis d’être "plus créatif", "plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions". "On va y arriver", a-t-il plaidé. François Bayrou l’a assuré que son "aide" lui était "acquise à tout instant".

    Troisième chef du gouvernement nommé depuis la dissolution de l’Assemblée en 2024, Sébastien Lecornu, 39 ans, est peu connu des Français malgré le fait qu’il soit ministre de tous les gouvernements depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, qu’il ait passé deux années aux Outre-mer et, depuis 2022, son long mandat aux Armées. Première tâche confiée par le président à ce fidèle compagnon venu de la droite : "consulter" les forces politiques en vue de trouver des "accords" pour préserver la "stabilité institutionnelle" du pays.

    Il a aussitôt entamé les entretiens, recevant un prédécesseur devenu président du parti présidentiel Renaissance Gabriel Attal. Ont suivi le patron des Républicains, ancien parti de Sébastien Lecornu, Bruno Retailleau, qui est aussi ministre de l’Intérieur démissionnaire, le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez et son homologue du Sénat Mathieu Darnaud, puis le vice-président du MoDem Marc Fesneau et enfin Édouard Philippe, président d’Horizons. Tous sont sortis sans un mot.

    Une source LR a fait état d’une "très bonne" discussion avec la "volonté commune d’aboutir à un contrat de gouvernement" et l’idée, avancée par le Premier ministre, "de se mettre d’accord, outre le budget, sur deux ou trois textes majeurs et forts", qui répondraient aux priorités des uns et des autres. Sébastien Lecornu renouera aussi jeudi matin avec les réunions hebdomadaires de ce "socle commun", selon des sources proches des groupes, alors que Gabriel Attal s’est montré "soucieux" d’améliorer la relation entre son parti et son groupe avec le gouvernement, selon un cadre macroniste.

    Une censure ?

    Le chef du gouvernement enchaînera avec des bilatérales avec chacun des présidents des deux assemblées : Yaël Braun-Pivet pour l’Assemblée nationale, et Gérard Larcher pour le Sénat. Les oppositions vont être conviées dans un second temps. Le PS, les écologistes et le PCF ont été contactés à cet effet par Matignon. La France insoumise, qui réclame le départ d’Emmanuel Macron, compte déposer une motion de censure spontanée dès la reprise de la session parlementaire, si Sébastien Lecornu ne demande pas la confiance. "Soit il y a rupture, soit il y aura censure", a grondé le président du Rassemblement national Jordan Bardella depuis le Parlement européen, en prédisant un "bail très précaire" au Premier ministre.

    La mission de Sébastien Lecornu, qui arrive auréolé d’une réputation d’habile négociateur, est à haut risque dans un paysage politique éclaté et au vu des réactions très fraîches voire hostiles à l’annonce de sa promotion à Matignon. 69 % des Français disent d’ailleurs que sa nomination ne correspond pas à leurs attentes, selon un sondage Odoxa Bakcbone pour Le Figaro.

    Pour tenir, le futur gouvernement devra obtenir a minima une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la préparation vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait présenté un effort de 44 milliards d’euros. Mais "sans justice fiscale, sociale, écologique, sans mesure pour le pouvoir d’achat, sans mise à contribution des très gros patrimoines, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets", à savoir la censure, a prévenu le patron des députés socialistes Boris Vallaud. Emmanuel Macron pourrait cette fois accepter de réelles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches, jusqu’ici un tabou pour lui.

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