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    Grand Nouméa
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 15.08.2025 à 17h03 | Mis à jour le 21.08.2025 à 17h26
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    Abed Arab, responsable des opérations, accueille le président du gouvernement, Alcide Ponga, devant la centrale accostée temporaire. Photo A.-C.P.
    Alors que l’autorisation d’exploitation de la centrale accostée temporaire accordée pour trois ans arrive à terme en novembre, la SLN vient de demander son renouvellement pour une durée indéterminée. La Société Le Nickel souhaiterait que la CAT devienne la centrale pays et qu’elle soit éventuellement convertie au gaz. L’idée a été défendue lors de sa visite par le président du gouvernement, Alcide Ponga, mercredi 13 août.

    La centrale accostée temporaire (CAT), louée par la SLN à Karpowership, filiale de l’entreprise turque Karadeniz Group, n’avait plus trop fait parler d’elle depuis son arrivée sur le territoire en septembre 2022. Mercredi 13 août, Alcide Ponga, président du gouvernement collégial, et Jérémie Katidjo Monnier, en charge de la transition écologique, ont découvert l’installation d’une puissance de 203 mégawatts. Cette visite intervient alors que la SLN a demandé une nouvelle autorisation d’exploitation, la précédente, octroyée pour trois ans, arrivant à terme en novembre. La CAT est essentielle à l’usine, qui en dépend exclusivement depuis mars 2023 et l’arrêt définitif de la centrale B.

    "Si on cherche une centrale, elle est là"

    Pour faire tourner les onze moteurs de 11,7 mégawatts chacun, ainsi que la turbine à vapeur, de la centrale, plus 90 personnels, dont 70 à bord, des expatriés, ainsi qu’une vingtaine de locaux, sont nécessaires. 90 % de l’énergie produite par la CAT alimente la SLN. "On garantit la continuité opérationnelle des fours de Doniambo", explique Jérémy Szopa, responsable de Karpowership Nouvelle-Calédonie. Les 10 % restants sont destinés à la distribution publique. "Sur une année, on alimente la Nouvelle-Calédonie pendant l’équivalent de plus d’un mois. On assure également la stabilité du réseau, puisqu’on contrôle la fréquence, ce qui permet d’éviter les black-out." Outre le fioul, de loin le principal combustible, la centrale absorbe aussi environ 40 % de l’électricité photovoltaïque produite sur le territoire.


    La CAT est une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE). Photo A.-C.P.

    Aux côtés d’Alcide Ponga pendant la visite, Guillaume Kurek, directeur général de la SLN, vante les mérites de la CAT. Son utilité pour Doniambo, mais aussi son importance pour le réseau public, le fait qu’elle ait permis de diminuer de "30 % les rejets atmosphériques par rapport à l’ancienne centrale B", affirme l’industriel, grâce notamment à un meilleur système de traitement des fumées, et surtout qu’elle soit convertible au gaz. "Elle peut produire de l’énergie à partir de gaz naturel liquéfié ou de biofuel, affirme Jérémy Szopa. On dispose d’une flotte de méthaniers pour transporter le GNL, ainsi que d’unités flottantes de stockage de GNL et de regazéification."

    Le changement peut être réalisé dans un délai de six à huit mois, tout en maintenant le fonctionnement de la centrale. Karpowerhip l’a déjà fait, au Sénégal notamment. Car la SLN souhaiterait que la CAT devienne la CAP, la centrale pays. "Si on cherche une centrale, elle est là", glisse Guillaume Kurek. "On regarde ça avec intérêt", répond Jérémie Katidjo Monnier à la fin de la visite. D’autant que Karpowerhip se dit prêt à la vendre. "On ne l’a jamais fait, mais on est disposé à céder la CAT si le client souhaite la racheter, et à travailler sur un plan de transition pour la transférer à la SLN, à la Nouvelle-Calédonie", développe Jérémy Szopa.


    La délégation, notamment composée d’Alcide Ponga, président du gouvernement, et Guillaume Kurek, directeur général de la SLN, au centre, a notamment visité la salle de contrôle de la CAT. Photo A.-C.P.

    Avis favorable à la poursuite de l’exploitation de la CAT : une décision critiquée par EPLP

    Lors du renouvellement de la demande d’exploitation de la centrale, il n’a d’ailleurs pas été fait mention de durée. Cette dernière serait indéterminée, "dans l’attente de mise en production de nouvelles sources d’électricité compétitives et idéalement décarbonées", précise la SLN. L’objectif est ainsi de sécuriser l’approvisionnement en énergie, même si cela ne change pas grand-chose à son coût, estimé autour de 16 francs le kilowattheure. "Cela ne baissera pas le prix de manière significative, mais fera disparaître la marge commerciale de l’entreprise qui opère cette centrale", expliquait Guillaume Kurek lors d’une conférence de presse fin juillet.


    Grâce à ses 11 moteurs, la CAT atteint une puissance de 203 mégawatts, mais garantit 180 mégawatts à la SLN. Photo A.-C.P.

    L’enquête publique, qui a été menée en juin, est close. La commissaire enquêteur a donné un avis favorable à la poursuite de l’exploitation de la centrale électrique accostée de la Société Le Nickel à Doniambo. Une décision critiquée par l’association Ensemble pour la planète (EPLP) dans un communiqué, qui relève notamment que la centrale, fonctionnant au fioul, ne constitue pas une "transition vers un mix énergétique plus décarbonée" et parle d’hypocrisie du rapport. "Nous n’attendions certes pas de miracle, mais dans ce contexte contraint par la survie de la SLN, nous espérions de la part des acteurs, commissaire enquêteur et SLN en tête, de l’honnêteté." Le dossier doit ensuite passer par différents services, dont la Dimenc, avant d’être soumis aux élus lors d’une assemblée de la province Sud.


    Au centre, Jérémy Szopa, responsable de Karpowership Nouvelle-Calédonie, explique qu’elle est convertible au gaz. Photo A.-C.P.

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