"C’est vrai qu’on traverse une période difficile et qui dure. Mais à un moment donné, on doit passer à quelque chose de plus festif, qui apporte un peu de peps sur la commune, qui remonte le moral des gens", glisse Maryline D’Arcangelo, la maire de Païta qui a ainsi décidé de relancer la fête du Bœuf, qui n’avait plus eu lieu dans la commune depuis 2020. Une annonce faite officiellement, ce vendredi 16 mai, lors d’une conférence de presse, où la ville comme le comité des fêtes promettent "du beau spectacle" après quatre ans d’absence. Crise Covid, coupes budgétaires, crise insurrectionnelle… Cet événement, qui attire jusqu’à 20 000 visiteurs, n’a pas été épargné.

"Les gens en ont besoin"

Malgré des finances en berne dans cette ville durement touchée par les émeutes, la mairie tenait absolument à renouer avec la tradition. "En travaillant vraiment ensemble, on se rend compte qu’on peut l’organiser avec un budget bien moindre que ce qu’on utilise habituellement, poursuit Maryline D’Arcangelo. L’important, c’est d’apporter du plaisir aux gens qui en ont besoin. Ce sera peut-être une fête du Bœuf un peu rectifiée, mais dont les fondamentaux seront là car les gens en ont besoin."

Des fondamentaux que sont donc le rodéo, le concours de barbecue, les jeux et démonstrations équestres, sans oublier les fameuses dégustations d’animelles, les "couilles" de veau, qui s’arrachent parmi les participants. Rendez-vous est ainsi donné le 20 juillet prochain. Un délai serré mais qui n’effraie pas le comité des fêtes de Païta, ravi de reprendre du service après des années de mise en sommeil. Et en dépit des importants dégâts que le site de Gadji a subis depuis les émeutes.

"Tout recommencer à zéro"

"On avait mis tellement de cœur à l’ouvrage avec toutes les petites mains bénévoles de Païta et de mon équipe que j’ai pris un sacré coup au moral quand j’ai vu comment mon site a été dégradé, confie Patrick Grepo, président du Comité des fêtes. Tout a été brûlé et cassé. À la place de la villa musée, qui retraçait l’histoire de la Calédonie entière, il n'y a plus qu’une dalle aujourd’hui. Plus de la moitié des barrières du carré de rodéo, que j’avais mis une dizaine d’années à créer, ont été découpées et volées. Mais comme cela coûte cher, il fallait d’abord trouver des sponsors avant de tout recommencer de zéro. Et aujourd’hui, grâce à une" équipe de jeunes très dynamiques autour de moi, on est en train de tout refaire à neuf."

Un défi que relèvent volontiers l’ensemble de ces bénévoles pour être fin prêts à accueillir de nouveau, d’ici deux mois, "ce grand événement qui fait l’identité de Païta" et qui attire au-delà des frontières de la commune.