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  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 02.07.2025 à 05h00 | Mis à jour le 26.07.2025 à 14h26
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    Le Wadra Bay, tel quel présenté encore sur le site InterContinental, a été placé en redressement judiciaire. Photo DR
    L’hôtel emblématique de Lifou, le Wadra Bay, qui n’a pas encore ouvert ses portes, vient d’être placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce, lundi 30 juin. La SAS Gygadeix, qui porte le projet, ne peut plus payer ses dettes. Jacques Dralue, le président de la Sodil, qui en est l’actionnaire majoritaire, voit cette décision comme une opportunité de trouver des solutions en vue de démarrer l’activité. Explications.

    Six ans après le lancement du chantier de construction et alors que l’établissement n’a jamais été mis en service, son ouverture ayant été reportée plusieurs fois depuis 2022, l’hôtel Wadra Bay Lifou, 5 étoiles, implanté à la tribu de Mou, vit une étape cruciale de sa courte histoire. La SAS Gygadeix, qui le gère, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce lundi 30 juin.

    Le projet, soutenu par l’ancien président de la province des Îles, Jacques Lalié, a connu de nombreux déboires depuis ses débuts. Il y a eu le changement, d’abord, d’exploitant. Le groupe Hilton a laissé la place à InterContinental en 2019, ce qui a fait passer la structure hôtelière de 4 à 5 étoiles, puis il y a eu le Covid, qui a ralenti les travaux, et le 13-Mai, qui les a mis à l’arrêt ainsi que le tourisme, rappelle le nouveau président de la Sodil, actionnaire majoritaire de la SAS Gygadeix à hauteur de 95 %, Jacques Dralue, qui a pris ses fonctions le 9 avril.

    De petits travaux à réaliser

    Résultat, si le Wadra Bay est construit, il n’est pas "entièrement terminé". De petits travaux restent à réaliser, tels que "des branchements dans les cuisines", par exemple, ou la mise au propre de la lagune centrale, qui mérite "un grand nettoyage". Malgré tout, l’hôtel n’est "pas si dégradé que cela", affirme Jacques Dralue. Un système de sécurité a à nouveau été mis en place et deux équipes tournent sur le site. Une dans les chambres, afin de les maintenir propres en permanence. Et une autre à l’extérieur, afin d’entretenir les différents espaces.

    Mais aujourd’hui, la société Gygadeix n’a plus les moyens "de payer les dettes accumulées". Ces dernières sont de plusieurs ordres. Il y a environ 150 millions de francs de créances à des entreprises qui ont travaillé sur le chantier, développe Jacques Dralue, mais aussi "450 millions à rembourser aux investisseurs locaux", ainsi qu’un emprunt bancaire. En totalité, selon le président de la Sodil, Société de développement et d’investissement des îles Loyauté, le Wadra Bay a coûté 4,7 milliards de francs (financés notamment par la Sodil, la défiscalisation locale et nationale) pour son aménagement.

    InterContinental ou une gestion locale ?

    Dans ce contexte, la décision du tribunal de commerce apparaît finalement plutôt comme "une chance" et apporte "un délai en vue d’une reprise". Sans cela, "ça aurait pu aller jusqu’à la liquidation, ce qui aurait été catastrophique". Le redressement judiciaire permet en effet de geler les dettes au 30 juin, octroyant ainsi une période à la société pour préparer un plan de redressement. "On va aussi pouvoir travailler à terminer les travaux." Si le dossier doit à nouveau être de retour au tribunal en novembre, il arrive souvent que le délai de six mois soit renouvelé au moins une fois. Jacques Dralue cherche des solutions. "Des financements sont en train de se mettre en place avec la province des Îles pour apurer les dettes auprès des entreprises, et un accord a été signé avec les investisseurs. Ils acceptent d’attendre le démarrage de l’activité pour être remboursés."

    Concernant l’exploitation de l’hôtel, la Sodil est en pourparlers avec InterContinental afin de savoir si les deux partenaires continuent ensemble. "Ils doivent nous donner une réponse dans les semaines à venir." En cas de retour négatif, "un plan avec une gestion en local" est envisagé. La Sodil s’interroge cependant sur le bon moment pour ouvrir et la meilleure stratégie à adopter. "Peut-être faut-il mieux attendre des jours meilleurs ?" Entre la baisse de la fréquentation touristique depuis les émeutes et les "problèmes de transport avec Aircal", plusieurs paramètres sont à prendre en compte. "Il y a un gros travail à faire et tout ne dépend pas de nous", considère Jacques Dralue, qui ne désespère pas d’arriver à sortir le Wadra Bay, voulu comme le fleuron du tourisme de luxe local et un outil du développement économique des Îles, de l’ornière dans laquelle il se trouve.


    L’hôtel de Lifou en construction en décembre 2021, à la tribu de Mou. Si cette phase est terminée, il reste de "petits travaux" à achever sur le site, selon Jacques Dralue, président de la Sodil. Photo Archives LNC / Anthony Tejero

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