- Anne-Claire Pophillat | Crée le 29.11.2025 à 15h43 | Mis à jour le 01.12.2025 à 18h50ImprimerLa SCO, Société calédonienne d'ornithologie, a pu observer le Dek-men, ou Merle calédonien, lors d'expéditions réalisées dans le cadre de l'élaboration de l'Atlas de la biodiversité communale de Poum. Photo SCO / David UgoliniLa ville de Poum a été récompensée par la Palme Ifrecor, Initiative française pour les récifs coralliens, pour son projet d'Atlas de la biodiversité communale, qui représente deux ans de travail, la participation de 130 personnes, la réalisation de 26 000 observations, et la constitution d'un large inventaire des espèces végétales animales de la région, dont certaines ont été découvertes à cette occasion.
La récompense a été remise à Morgane Viviant, coordinatrice du pôle marin de l’Agence néo-calédonienne de la biodiversité (ANCB) au nom de la mairie de Poum, pour son projet d’Atlas de la biodiversité communale (ABC), jeudi 27 novembre, en Martinique. La Palme Ifrecor* vient couronner un important travail de recherches mené sur le terrain pendant deux ans, entre 2023 et 2024, auquel ont participé 130 personnes, chercheurs, habitants et coutumiers. L’ABC met ainsi "en lumière la richesse exceptionnelle du territoire", jusque-là peu documenté scientifiquement, à travers plus de 26 000 observations naturalistes, dont le résultat a été présenté à Poum en juillet.
L’Initiative française pour les récifs coralliens indique que le jury a décerné la Palme à l’Atlas pour "son exemplarité, ses résultats, ses perspectives et ses atouts environnementaux et sociaux". L’Ifrecor explique que grâce aux inventaires réalisés, plus de 300 espèces de poissons récifaux et une cinquantaine d’espèces de coraux constructeurs ont été recensées, "confirmant la richesse et la diversité du lagon". De nouvelles espèces de nudibranches, essentielles à l’équilibre écologique des récifs, ont également été découvertes. Des espèces emblématiques comme les tortues marines et le dugong ont été identifiées, et la cartographie fine des habitats côtiers, 250 hectares de mangroves et 150 hectares d’herbiers, "a renforcé la précision des données disponibles".
Les recherches menées dans le cadre de la réalisation de l'Atlas ont également permis à la SCO, Société calédonienne d'ornithologie, qui a participé à son élaboration, a observé le Dek-men, ou Merle calédonien, oiseau endémique au bord de l'extinction, sur les îles de Faayo et Yava en baie de Banaré, lors d'expéditions en mai 2023.
Un outil de référence
L’ABC, soutenu par l’Office français de la biodiversité (OFB), constitue une première étape pour améliorer les connaissances sur la faune, la flore et les habitats naturels de la commune, tout en intégrant les savoirs locaux et les usages traditionnels. Cet outil a permis de sensibiliser les habitants, d’identifier les enjeux de conservation et de proposer une base pour une gestion durable et partagée des ressources, estime l’Ifrecor. L’Atlas constitue ainsi "un outil de référence, permettant à la commune, aux gestionnaires et aux communautés coutumières de mieux comprendre la valeur écologique de leur patrimoine marin et de disposer d’une base solide pour orienter les actions de conservation et de gestion durable". Car la biodiversité de Poum est menacée "par les incendies, les espèces invasives, la pression anthropique et le changement climatique".
L’Atlas de la Biodiversité Communale de Poum dispose également d’un lexique sur la nature en langues vernaculaires (Nyelâyu sur le district d’Arama et Nêlêmwâ sur le district de Nénéma) et en français. Il est accessible gratuitement à tous, habitants, chercheurs, élus, professeurs, etc., sur le site calameo.com.
72 nouvelles espèces de nudibranches identifiées
Les nudibranches constituent un cas particulier. Philippe Bouchet, malacologiste (celui qui étudie les mollusques) au Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, a participé à plusieurs missions sous la houlette de Dominique Fleurot, coordinateur de l’Atlas, et a identifié un total de 366 espèces dont 72 nouvelles pour la Nouvelle-Calédonie. La diversité des cladobranches à Poum est "particulièrement remarquable". L’Ifrecor rapporte que les nudibranches jouent un rôle crucial dans l’équilibre écologique des récifs coralliens et des fonds marins. En se nourrissant principalement de coraux, d’éponges et d’autres organismes marins, ils contribuent à maintenir la santé et la diversité de ces écosystèmes fragiles.
Note
*L’Ifrecor, créée en 1999, a pour principal objectif de promouvoir la protection et la gestion durable des récifs coralliens et des écosystèmes associés dans les collectivités d’outre-mer. La Palme Ifrecor, lancée en 2011, vise à récompenser les initiatives, actions et politiques exemplaires menées en matière de préservation et gestion durable des récifs coralliens, herbiers et mangroves dans les Outre-mer.
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