fbpx
    Nord
  • Voh. La SCEA Ouaco Tziba, filiale de la Finagro SAS, a lancé un élevage
    Clémence Losserand | Crée le 03.12.2013 à 03h00 | Mis à jour le 31.05.2018 à 13h38
    Imprimer
    En janvier, les cerfs seront emmenés vers le deer yard pour y être « manipulés ». Des premières bêtes devraient alors partir vers l'abattoir.
    Un élevage de cerfs Rusa est né au nord de Voh. Si la sécheresse a causé la mort d'une quinzaine d'animaux, les perspectives semblent tout de même prometteuses. Outre la production de viande, c'est le développement du patrimoine génétique qui est visé.

    Les photos ont circulé sur la Toile. On y voit des cerfs, ou plutôt ce qu’il en reste, morts desséchés sous le soleil. C’est un proche d’un riverain de l’exploitation Ouaco Tziba, située au nord de Voh, qui a voulu ainsi interpeller l’opinion publique sur ce qu’il qualifie de « scandale ». Du côté de l’exploitant, on ne nie pas les faits. Sur un cheptel de près de 1 000 têtes, « nous avons effectivement eu une quinzaine d’animaux morts, indique Thomas Jondeau, responsable de l’exploitation Ouaco Tziba. Ces décès sont dus essentiellement à la sécheresse, même si j’ai trouvé un animal mort la semaine dernière avec deux balles dans le cou. » Aussi, les portes de l’exploitation sont grandes ouvertes, précise-t-il pour montrer qu’il n’y a ni maltraitance ni négligence envers les animaux. Une occasion de découvrir l’exploitation, récente, puisque les travaux d’aménagement ont démarré il y a moins d’un an.

    Clôture. Pourtant, le cerf en ces lieux n’est pas une nouveauté : les terres ont été rachetées par la Sofinor à Jacques Lafleur, qui y faisait déjà de l’élevage : « En fait, c’est le retour du cerf à Ouaco » précise Thomas Jondeau. Pour lancer le projet, la Sofinor a fait appel à des partenaires privés locaux et néo-zélandais. Sur les 250 hectares de l’exploitation, 90 hectares de pâturage accueillent un peu moins de 1 000 cerfs, arrivés en juin. L’un des premiers investissements a été les clôtures qui, mises bout à bout, courent sur plus de 10 kilomètres. Cette année, 16 hectares de labour ont été aménagés, en 2014, 40 hectares supplémentaires le seront. Dix runs sont opérationnels, dans lesquels les animaux sont parqués en alternance. Il faut désormais qu’ils engraissent. « Les animaux doivent rester vraiment sauvages », note Thomas Jondeau. Pas question de les nourrir avec des bottes de foin, ils doivent se débrouiller. Alors, sur les parcelles, plusieurs variétés ont été plantées : mimosas, luzerne ou encore sylver grass.

     

    Génétique. En plus du creek qui traverse le site, chaque run est doté d’un abreuvoir, connecté à une cuve de 15 000 litres. Sur l’ensemble de ces travaux, des entreprises riveraines ont été associées, « pour faire vivre un carnet d’adresses d’entrepreneurs de la zone ». Au démarrage d’un tel projet, les challenges sont nombreux : « Entre les chiens sauvages, la sécheresse, les dindons, les cochons, les chasseurs qui s’introduisent sur le site, les difficultés pour acheminer le matériel jusqu’ici… on voit un peu de tout » remarque l’exploitant. Mais les choses semblent aller dans le bon sens. En janvier, les bêtes devraient faire leur premier passage dans le deer yard, où elles seront « manipulées ». C’est-à-dire triées, entre celles qui iront à l’abattoir et les autres. Car au-delà de l’objectif de production de viande, d’autres projets sont nourris : « c’est l’image noble du cerf que nous voulons rappeler ». De race Rusa, la vraie richesse du cheptel est sans doute sa pureté génétique. L’objectif est de développer ce patrimoine génétique. Dans l’idée d’exporter quelques animaux, à destination de musées ou de zoos, notamment : « Pour qu’à l’étranger, on sache qu’en Nouvelle-Calédonie, on a une race Rusa pure. Hormis sur l’île de Java, elle n’existe nulle part ailleurs ! » Une pureté qui séduit également nos voisins du Pacifique adeptes de la chasse au trophée.

     

    20

    C’est, en millions, le montant des travaux réalisés cette année sur l’exploitation. Le montant « confidentiel » de l’investissement de la Sofinor dans la SCEA Ouaco Tziba se chiffrerait à « plusieurs millions » selon Thomas Jondeau. La SCEA est financée à 99 % par la Finagro SAS, filiale de la Sofinor (financée par la province Nord et l’Icap, Institut calédonien de participation).

     

     

     

    Repères

    La pureté génétique comme trophée
    Le cerf Rusa, originaire de l’île de Java, a été introduit en 1870. Il est sur la liste rouge des espèces menacées. Développer ce patrimoine génétique permettrait notamment d’élever des bêtes pour s’attaquer au marché du trophée de chasse. Un tourisme qui remporte un vif succès auprès de nos voisins, notamment en Nouvelle-Zélande.

    Vers un pôle agroalimentaire
    En toile de fond, le projet développé par la Finagro SAS, (pôle agroalimentaire de la Sofinor) est le développement d’un pôle agroalimentaire dans la région Nord-Ouest. Sur 2 000 hectares situés entre Ouaco et Pouanloche (Voh), 1 200 hectares sont aujourd’hui valorisés. Le projet Soprepor est consacré à l’élevage porcin, le projet Brebislait à l’élevage ovin et la fabrication de fromage, et Ouaco Tziba se concentre sur l’élevage de cerfs.
     

     

     

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • MEDIAS ASSOCIÉS
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS