4 morts et 4 disparus en mer

La mer de Corail et le lagon ont encore été endeuillés l’an passé, avec quatre personnes décédées. Parmi ces victimes, trois sont mortes par noyade : un chasseur sous-marin, un kitesurfeur à Poindimié et une personne morte lors d’un naufrage survenu au Vanuatu. L’autre décès concerne une personne en arrêt cardiaque sur un îlot. Un bilan moins lourd que celui de 2023 où 8 personnes au total avaient trouvé la mort en mer.

Le nombre de disparitions est quant à lui stable d’une année à l’autre : à savoir quatre individus dont le corps n’a jamais été retrouvé. Parmi elles figure un pêcheur à pied, un homme qui s’est jeté d’une falaise à Lifou pour sauver un enfant tombé à l’eau ainsi que deux victimes d’un naufrage au Vanuatu.

Un nombre d’opérations de secours et d’assistance stable

En 2024, le COSS a coordonné 314 opérations, un chiffre stable par rapport à 2023, où 315 actions avaient été recensées. Autrement dit, les effets des émeutes (synonymes de faible activité en mer entre mai et juillet) n’ont pas joué dans les statistiques, notamment parce que les secours ont été particulièrement sollicités en début d’année, lors des vacances scolaires.

L’an passé, plus de la moitié de ces opérations relevaient du sauvetage en mer (52 %, soit 165 interventions qui ont permis de secourir 123 personnes), notamment en raison de l’usage de balises de détresse, d’urgences médicales ou de naufrages. Autrement dit, ce type d’opération a été réalisé en moyenne une fois tous les deux jours. Et ce, majoritairement tourné vers des plaisanciers (dans 62 % des cas). Par ailleurs, le centre a coordonné 102 opérations d’assistance, qui concernent dans 75 % des cas des navires de plaisance en avarie ou en panne de carburant.

Quelles sont les pratiques les plus dangereuses ?

En Nouvelle-Calédonie, les pratiques les plus à risque restent l’usage d’embarcations légères et plus particulièrement de plates, qui sont en cause dans près de la moitié (45 %) des interventions des secours. "Ce ne sont pas des navires adaptés lorsqu’il y a beaucoup de vent ou en cas de surcharge", glisse Nicolas Chomard, le directeur du centre, qui rappelle l’intérêt de disposer d’une VHF à bord, dont l'usage reste pourtant relativement limité, avec 43 cas en 2024, ce qui représente 14 % des alertes. C’est pourquoi, a minima, il est important de pouvoir appeler le 16 avec son téléphone en cas de problème. Des réflexes de base à adopter en termes de sécurité, d’autant plus sur le Caillou, où le permis côtier n’est toujours pas obligatoire pour pouvoir naviguer.

Par ailleurs, le Coss alerte sur les dangers de la chasse sous-marine en solitaire ou de nuit, pratique qui fait bien des victimes dans le lagon, notamment lors d’attaques de requin "stimulées" ou d’arrêt cardio-respiratoire en mer. Il est enfin à noter un nombre d’opérations concernant la pratique du kite surf et du wing foil en hausse.

Attaques et signalement de requin en baisse

Lorsque le Coss est informé par un usager de la mer ou une collectivité d’un signalement de squale, le centre effectue une première analyse afin de déterminer l’ampleur du risque (de faible à fort) dans la zone concernée. En 2024, les équipes ont ainsi traité 27 signalements de requin (dont 10 ont fait l’objet d’un message d’alerte aux usagers), un chiffre en baisse par rapport à 2023, où le Coss en avait reçu 36. La majorité des signalements l’an passé étaient localisés dans les eaux de Nouméa et de Poé, à Bourail.

Du côté des attaques, une seule a été recensée en 2024, à Pouébo. La victime est un adolescent qui pratiquait la chasse sous-marine au niveau du récif lorsqu’il a été mordu. Evacué en urgence, le jeune homme a dû subir l’amputation de sa jambe.

Depuis 2021, le Coss recense toutes les attaques de requin qui ont lieu dans les eaux de la Nouvelle-Calédonie. Il y a eu un total de 9 faits avérés sur les quatre dernières années, soit une moyenne de 2,25 attaques par an. Un peu moins de la moitié de ces attaques ont concerné des baigneurs.

Surveillance de la faune marine

Dans le cadre de conventions signées avec les provinces Sud et Nord, le Coss apporte désormais son concours "à la préservation de la faune marine". Ainsi, dès lors qu’une espèce sensible (dugong, tortue, baleine, requin, etc.) est signalée blessée, échouée ou en détresse, le centre récolte toutes les informations utiles et alerte par message les services ou personnes en mesure de porter assistance. Le centre a reçu 37 signalements en 2024 (contre 34 en 2023 et 12 en 2022). Un chiffre en hausse qui concerne en très grande majorité la Province Sud (32 cas sur 37).