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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 01.12.2025 à 15h38 | Mis à jour le 01.12.2025 à 15h38
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    Au troisième trimestre 2025, le cumul des paiements et retraits par cartes bancaires est inférieur de 10,3 % à celui de 2024 sur la même période, révèle l’IEOM. Photo Archives LNC/Thierry Perron
    Les conséquences des émeutes de mai 2024 continuent d’affecter l’économie calédonienne, qui ne parvient pas à se redresser malgré quelques indicateurs à la hausse, détaille l’Institut d’émission d’Outre-mer dans sa dernière note conjoncturelle consacrée au 3e trimestre.

    C’est légèrement mieux que les niveaux historiquement bas enregistrés depuis un an et demi. Voilà, en substance, ce que révèle le dernier bilan de la situation économique calédonienne publié par l’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM). Il porte sur les données du troisième trimestre (juillet à septembre), et met en lumière un climat économique encore "fortement dégradé, marqué par les conséquences des émeutes de mai 2024, la crise du secteur nickel et l’incertitude institutionnelle".

    Un climat des affaires en hausse, mais toujours très bas

    Après un plus bas historique enregistré au second trimestre 2024, l’Indice du climat des affaires (ICA) poursuit son redressement progressif et atteint 91,8, soit une hausse de 2,6 points par rapport au deuxième trimestre. C’est toutefois "nettement inférieur aux niveaux observés entre 2021 et 2023", signale l’IEOM. Par conséquent, "le redressement de l’ICA ne peut être interprété comme un signe de reprise de l’économie, mais comme celui d’une stabilisation de celle-ci à un niveau particulièrement dégradé".


    Infographie IEOM

    En effet, le bilan de l’institut dévoile, entre autres indicateurs inquiétants, une baisse de la consommation, une augmentation des défaillances d’entreprises ou encore de nombreux secteurs en grande difficulté. L’enquête sur le climat des affaires, menée chaque trimestre par l’IEOM, a été cette fois réalisée "dans un contexte marqué notamment par le refus par l’un des partis politiques de l’accord de Bougival", ce qui peut notamment expliquer une progression faible de l’ICA.

    Les craintes de défaillances élevées

    L’IEOM note également une "timide reprise de l’activité" observée chez certaines entreprises sondées, dans le cadre de l’enquête sur les conséquences des émeutes. Toutefois, "les perspectives demeurent dégradées". Les professionnels sont, dans l’ensemble, particulièrement pessimistes concernant l’avenir. "À un horizon de 12 mois, 31 % des entreprises interrogées redoutent une défaillance", un chiffre en baisse par rapport au trimestre précédent (36 %), mais encore nettement supérieur à une année classique (18 % sur l’ensemble de l’année 2023). Pour le 7e trimestre consécutif, le solde d’opinion relatif à l’investissement des entreprises reste négatif, bien qu’il affiche une nette augmentation (+ 1,1 %), reflétant "leur réticence à investir dans un climat incertain".

    Repli de la consommation et hausse du surendettement

    L’autre enseignement de la note conjoncturelle de l’IEOM porte sur la consommation des ménages : elle poursuit son repli. "Entre janvier et octobre 2025, le cumul des paiements et retraits par cartes bancaires est inférieur de 10,3 % à celui de 2024 sur la même période", révèle l’institut, qui note même que "l’écart avec l’année précédente a tendance à s’accroître". Pour autant, la production de prêts personnels et autres crédits à la consommation augmente fortement (+ 36,1 %), "en lien avec les politiques d’offres volontaristes de plusieurs établissements bancaires", explique l’IEOM. Le nombre d’immatriculations de véhicules neufs recule au troisième trimestre (-6,9 %), tandis que le marché de l’occasion connaît un rebond (+ 15,6 %).


    Infographie IEOM

    Signe des difficultés financières rencontrées par une partie des ménages, le nombre d’incidents de remboursement des crédits signalés est en hausse (+ 5,9 %), tandis que le nombre de dossiers de surendettement atteint des sommets (191, une augmentation de 241 % en un an).

    Le nickel repart, le BTP au point mort

    L’Institut d’émission d’Outre-mer s’est penché sur les données de différents secteurs d’activité incontournables de l’économique calédonienne. Il note ainsi, dans sa publication, un contexte international défavorable pour le nickel, qui parvient pourtant à afficher des indicateurs positifs : + 12,7 % d’extraction minière en trois mois et + 6,8 % de production métallurgique.


    Infographie IEOM

    C’est moins reluisant du côté du BTP. La "morosité" du secteur de la construction, selon les mots de l’IEOM, se lit dans des ventes de ciment en baisse de 12,8 % au deuxième trimestre (dernières données disponibles), qui constitue un nouveau plus bas historique. Le solde d’opinion sur l’activité à venir se dégrade également (-0,4 %), témoignant d’une "absence de perspectives dans un environnement durablement dégradé".

    Enfin, s’agissant du tourisme, l’IEOM fait état d’une reprise "très progressive" : seuls 16 300 touristes ont séjourné sur le territoire au troisième trimestre, contre 33 335 pour la même période en 2023. Le nombre de Calédoniens partant en vacances à l’étranger est en baisse (-7,4 % en trois mois). Autre indicateur défavorable : les croisiéristes, qui constituent désormais le gros du tourisme calédonien, ont été 21,5 % moins nombreux qu’au trimestre précédent. La faute à un nombre de touchers en baisse : 11 paquebots ont fait escale, contre 16 le trimestre précédent.

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