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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Tenahe Faatau / Outremers360 | Crée le 22.12.2025 à 08h20 | Mis à jour le 22.12.2025 à 08h20
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    Ivan Odonnat, directeur de l’IEOM, s’est rendu en Nouvelle-Calédonie pour tenir un conseil de surveillance de l’institut. Il y a fait le constat d’un début de reprise économique. Photo Outremers360
    Après un séjour sur le territoire, où il a présidé un conseil de surveillance, le directeur général de l’Institut d’émission d’Outre-mer constate qu’un certain nombre d’entreprises calédoniennes "recommencent à investir", et estime encourageante la création de 600 nouveaux emplois en 2025. Mais la stabilité politique demeure une condition à la reprise économique. Un sujet de notre partenaire Outremers360.

    À l’heure où tout le monde s’accorde sur le constat d’une crise économique sans précédent en Nouvelle-Calédonie, l’analyse devrait en étonner plus d’un. De retour d’un séjour sur le territoire, où il a présidé un conseil de surveillance de l’Institut d’émission d’outre-mer, le directeur de l’IEOM, Ivan Odonnat, s’est montré particulièrement optimiste sur la situation économique de la Nouvelle-Calédonie, toujours marquée par les conséquences des émeutes de mai 2024.

    Si elle est toujours au ralenti, consent-il, le ciel pourrait bien s’éclaircir à l’horizon 2027, assure Ivan Odonnat. "Et à ce moment-là, si c’est le cas, on verra la demande de crédit augmenter à nouveau, affirme-t-il. L’idée, c’est qu’on veut être prêt à ce moment-là, et le fait de raccourcir, de ne pas s’engager sur des durées trop longues, permet d’ajuster le montant de la liquidité fournie pour bien répondre aux besoins du territoire."

    "La situation se stabilise"

    Après la chute de l’indicateur du climat des affaires (ICA) depuis la crise de mai 2024, l’IEOM constate qu’il " se redresse lentement ". D’après les dernières enquêtes à disposition de l’Institut, l’ICA traduit toujours " un sentiment négatif", une "activité encore basse" qui "n’a pas retrouvé son niveau d’avant mai 2024". "Mais l’économie n’est pas en chute libre", tempère Ivan Odonnat, qui constate sur place "qu’un certain nombre d’entreprises recommencent à investir, ont des projets à deux voire trois ans sur le territoire, et sont dans une dynamique plutôt de confiance et d’investissement". L’autre constat optimiste, c’est la création de 600 emplois sur le premier trimestre 2025. "Clairement, on n’arrive pas à rattraper les 12 000 emplois qui ont été perdus, mais c’est un signe léger, faible, qui montre qu’il y a une résilience."


    Ivan Odonnat aux côtés d’Agnès Bénassy-Quéré, de Stéphane Foucault, directeur de l’IEDOM-IEOM, et du Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, lors du conseil de surveillance de l’IEOM à Nouméa. Photo DR

    Les "mécanismes de soutien qui demeurent" permettent aussi de limiter les défaillances d’entreprises, "et donc vous avez des petits signes de reprise de cette nature". "On n’est pas encore sur une économie qui reprend. Vous avez des secteurs qui sont toujours très touchés […] mais la situation se stabilise progressivement."

    La question ensuite, c’est comment est-ce qu’on relance ?, interroge Ivan Odonnat. C’est la question que vous entendez beaucoup dans la bouche des chefs d’entreprise ou des banquiers, c’est l’attente, la perspective de relance ou de reprise […]. Cette incertitude pèse sur leur confiance et donc leur volonté d’investir."

    Beaucoup d’atouts

    Ivan Odonnat souligne l’importance de "la stabilité politique et institutionnelle" dans cette reprise. "On a l’impression que les deux horizons ont du mal à s’ajuster, il y a toujours une grande incertitude au plan institutionnel ", constate-t-il, évoquant un "décalage entre les besoins de l’économie qui sont assez immédiats et l’horizon institutionnel qui paraît encore incertain, voire un peu plus lointain".

    "Il y a des gens qui y croient, il y a des chefs d’entreprise qui prennent le risque, il y en a qui se redéploient " poursuit Ivan Odonnat, citant l’ancien Biscochoc, dont l’usine a été détruite en mai 2024 mais qui, devenu Les Cacaos du Pacifique, a décidé de s’exporter dans la région. "Ça montre qu’il y a encore des choses possibles et que ce territoire a beaucoup d’atouts."

    Il y a eu un choc très brutal qui a créé de l’incertitude avec des pertes d’emplois, des pertes financières, des pertes de marché, souligne Ivan Odonnat. Mais face à ce choc, il y a eu une réaction assez forte de la part des autorités, de l’État et des collectivités locales pour aider les banques qui ont joué un grand rôle dans la résilience du territoire, en accordant aux entreprises et aux ménages un certain nombre de dispositifs pour reporter des échéances bancaires."

    Un passage par Wallis-et-Futuna

    Ivan Odonnat n’est pas uniquement resté en Nouvelle-Calédonie lors de ce séjour dans le Pacifique. Le dirigeant de l’IEOM a pu se rendre jusqu’à Futuna, afin de voir sur place des projets d’infrastructures et " faire le point avec la délégation préfectorale sur le programme d’investissement qui concerne cette partie de l’archipel ".

    On parle notamment d’un nouveau quai pour l’accueil des bateaux qui approvisionnent l’île, un projet d’allongement de la piste avec la nécessité de reloger des habitants qui sont à proximité de l’aéroport et un projet de reconstruction d’une partie du réseau routier. L’IEOM, qui "n’intervient pas directement dans ces projets", veut "s’assurer que les banques commerciales disposent des moyens pour répondre à la demande de crédits", et donc de contribuer à financer ces projets.

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