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    Nouvelle Calédonie
  • Par Sarah Maquet | Crée le 22.06.2019 à 04h25 | Mis à jour le 25.06.2019 à 08h06
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    Les Trophées sont remis tous les deux ans depuis 2012, sauf l’année dernière où le temps a manqué. Photo Archives LNC
    Plus qu’une semaine pour postuler à la 4e édition des Trophées de l’entreprise, organisés par la Chambre de commerce et d’industrie et Les Nouvelles calédoniennes. A gagner : 3 millions de francs.

    Les lauréats des derniers Trophées de l’entreprise, en 2016, semblent tous d’accord : gagner les a aidés à acquérir une solide reconnaissance du monde économique. Certains envisagent même de retenter leur chance, dans une nouvelle catégorie. Il y en a quatre proposées cette année. Une de moins que lors de la dernière édition. « Le prix de l’innovation a été supprimé comme catégorie à part entière car on attend aujourd’hui de l’innovation de tous les projets, pas d’un en particulier », explique Gaëlle Cali, directrice des opérations de la CCI. Chaque catégorie voit trois projets récompensés. Le premier prix est, à chaque fois, de 400 000 francs, le deuxième est un billet d’avion aller/retour Nouméa-Tokyo en classe prémium éco de la compagnie Aircalin (l’un des partenaires du concours, avec la BCI, l’OPT et EEC), le troisième prix est constitué de 200 000 francs d’annonces publicitaires dans Les Nouvelles calédoniennes. Il existe aussi trois trophées hors concours. Le manager de l’année reçoit un titre honorifique. Le trophée coup de cœur du public (en fonction de la popularité d’une entreprise sur les réseaux sociaux) remporte un aller/retour Nouméa-Tokyo et le coup de cœur TPE, une formation CCI d’une valeur de 100 000 francs.

    Les inscriptions sont ouvertes jusqu’à vendredi, 23 h 59. Il est possible de concourir dans plusieurs catégories. « Seulement, on récompense des projets qui peuvent être récents mais déjà fonctionnels, pas des simples idées », précisent les organisateurs. Chaque jury sera ensuite constitué de professionnels spécialistes de chaque catégorie. « Une personne de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie pour le trophée de l’environnement par exemple », conclut Gaëlle Cali.

    Economiser l'eau : une nécessité vitale

    Trophée de l'environnement 2016 - Aqualone

    Arroser tout en économisant plus de 50 % d’eau grâce à une céramique. C’est le pari fou imaginé dans les années 80 par Bernard Balet. « A l’époque c’était de la science-fiction de penser qu’on manquerait d’eau un jour, se souvient l’ingénieur, quand j’ai vu cela arriver je me suis consacré à mon idée ». Résultat : 15 ans de travail et un trophée en 2016 « pour donner une visibilité institutionnelle et une confiance dans le produit ». Depuis, la province Sud est entrée dans le capital d’Aqualone à hauteur de 20 % et les stades de Rivière-Salée, de Montravel ainsi que l’hippodrome Henry-Milliard et la pépinière de Nouméa ont installé le système d’irrigation. « La céramique, fabriquée avec de la glaise calédonienne, réagit à la température et un flotteur interne déclenche l’arrosage, selon les besoins des plantes », précise Bernard Balet. A Nouméa par exemple, les espaces verts ne seront pas arrosés durant les jours non-ensoleillés (140 par an selon l’ingénieur), « alors qu’un déclencheur réglé sur des horaires fixes le ferait, il ne sait pas s’adapter, d’où le gaspillage d’eau ». La nouvelle version de la céramique d’Aqualone est aujourd’hui testée à l’université de Californie, ainsi que dans un laboratoire japonais. « La ville de Melbourne est également intéressée et j’ai aussi trouvé le moyen de convertir le système d’irrigation en technologie connectée ». Autres projets en cours pour Aqualone : développer une filière de céramique locale et mettre en place le nouveau système d’irrigation du golf de Dumbéa. Le tout avec une équipe de trois installateurs à temps partiel. Encore des défis pour Bernard Balet, passionné intarissable.

     

    Aider les crevettes calédoniennes à rebondir

    Trophée du coup de cœur TP 2016 - Innov'Aquaculture

    Pas facile de joindre Régis Bador, fondateur en 2012 d’Innov’Aquaculture. Le slogan de son entreprise : Aquaculteurs du monde entier, bienvenue dans le XXIe siècle. Et le monde entier, il le connaît. « Je passe six mois par an à l’étranger, semble s’excuser Régis Bador, au téléphone depuis Minneapolis, l’occasion de faire rayonner la Nouvelle-Calédonie à travers la planète ». Déjà bien connu des aquaculteurs en 2016, le trophée remporté n’a pas fait gagner de nouveaux marchés à l’entrepreneur, « mais il m’a donné une meilleure reconnaissance locale du milieu économique ». Nécessaire pour rayonner dans le monde. Innov’aquaculture emploie aujourd’hui une personne en Nouvelle-Calédonie et réalise plus de 50 % de son chiffre d’affaires hors du territoire. « Nos innovations intéressent notamment les Etats-Unis, je fais d’ailleurs partie de la direction mondiale pour la création d’un logiciel destiné à proposer une meilleure alimentation aux crevettes », explique Régis Bador. C’est déjà cette envie qui l’a poussé à concevoir des micros sous-marins capables d’enregistrer le bruit des mandibules des crustacés. « Ça n’a l’air de rien mais pouvoir donner de la nourriture aux crevettes quand c’est nécessaire, cela fait la différence lorsqu’elles sont des milliers dans des bassins d’élevage ». Très fier de la spécificité unique de la crevette calédonienne, le gérant s’attriste de savoir l’aquaculture du Caillou dans une période difficile. « C’est pour ça que mes voyages sont l’occasion de parler, encore et toujours, d’où je viens, pour aider notre crevette à rebondir, elle a tout le potentiel pour cela ».

     

    Jouer, s'entraîner, enregistrer : la musique pour seule passion

    Trophée de la création d'entreprise 2016 - Music addict records

    Des annonces de vente d’instruments sur les murs, un solo qui éclate derrière une paroi : bienvenue à la Music addict records. « Ici on propose des cours de musique, avec des salles de répétition et un studio d’enregistrement, explique Laurent Bui, fondateur (en 2014), avec Nicolas Hoarau. Les élèves peuvent tout utiliser, de 6 heures à 22 heures, c’est notre état d’esprit ». Une quinzaine de professeurs interviennent, pour 300 élèves inscrits en 2019. « Un record », précise Laurent Bui. Chaque année en progression depuis son ouverture, Music addict records a vu sa reconnaissance assise grâce à sa victoire aux Trophées de l’entreprise. Les gérants aimeraient aujourd’hui développer les activités studio, avec l’envie d’enregistrer des groupes émergents. « Et également nos élèves, comme il faut cinq ans pour former un bon musicien on va pouvoir commencer ». Les cours individuels de l’école coûtent encore 12 700 et 23 320 francs par mois. Les enfants dès 3 ans sont acceptés aux cours d’éveil musical. L’élève la plus âgée a 82 ans. « J’ai aussi deux messieurs de plus de 70 ans qui jouent du violon, s’amuse Laurent Bui, on s’adapte aux envies et attentes de chacun, c’est ce qu’on aime faire ». La musique reprend : la passion avant tout.

     

    Internet comme lien entre consommateurs et entreprises

    Trophée de l'entreprise numérique 2016 - Top Market, devenue Shop.nc

    Sur le bureau de Nicolas Bremard trône le trophée étoilé de l’entrepreneur numérique 2016. « A l’époque, on avait 1 000 clients, explique le jeune patron, l’un des fondateurs fin 2014 du site de vente en ligne, aujourd’hui on en a 10 000 ». De quoi avoir le sourire. « Remporter le trophée nous a permis de gagner en visibilité et en confiance auprès de nos clients et de nos fournisseurs commerçants ». Lors de sa création, le site s’appelait Top Market. Depuis 2016, il a absorbé la concurrence, l’autre site de vente en ligne du marché, Shop.nc. « On a gardé une partie de nos deux équipes et conservé leur nom car ils avaient déjà beaucoup communiqué dessus », explique Nicolas Bremard. L’idée, elle, n’a pas changé : proposer une offre à des commerces pour qu’ils puisent vendre en ligne et leur créer, si besoin, leur site internet. Si les débuts ont été difficiles pour trouver du financement, Shop.nc compte aujourd’hui quatre associés, dont la BCI. La plateforme numérique propose 80 000 produits de 150 commerçants différents, « de tout le territoire et en livraison partout », précise Nicolas Bremard. Un nouveau rêve prend aujourd’hui forme dans la tête des entrepreneurs de Shop.nc : étendre le service jusqu’en Polynésie.

     

    Le miel dans tous ses états

    Trophée de l'exportation 2016 - Forêt de Mou

    Frédéric Chatelain ouvre un à un ses pots de miel, trempe un testeur en bois dedans et raconte. Les fruits du dragon butinés aux petites heures du matin, la pointe iodée du miel de bord de mer. La dégustation se transforme en ode à la biodiversité calédonienne. « L’idée est de valoriser chaque nectar selon les différents terroirs du territoire ». Frédéric Chatelain, ancien gérant d’hôtel, s’est reconverti dans l’apiculture il y a cinq ans. « L’odeur de la cire fraîche a été le déclencheur ». En 2014, il installe trois ruches sur un terrain familial de 150 hectares sur les flancs du mont Mou. Aujourd’hui il en a une dizaine, pour une production annuelle de miel de 400 litres, doublée d’une fabrication de 600 savons, fruit de la passion d’un autre entrepreneur. « De deux personnes au début de l’aventure, nous sommes trois familles engagées maintenant, et tous des reconvertis ». Tourné vers le marché japonais, la Forêt de Mou a utilisé le trophée pour se créer une belle représentation sur le marché nippon. « Mais c’est un marché difficile et on a voulu aller trop vite, reconnaît l’apiculteur, maintenant on se recentre sur le local pour repartir plus tard vers l’international ». Le projet 2019 : ouvrir une ferme au mont Mou, avec des champs de vanille, la miellerie et une savonnerie. « On vient d’obtenir le soutien de la BCI concernant le projet et on le pense 100 % agriculture raisonnée ». Autre projet : déposer un label pour le miel calédonien, « pour que ses saveurs uniques au monde soient protégées », conclut Frédéric Chatelain, apiculteur-poète.

     

     

    Quatre catégories

    Cette année, il est possible de postuler dans les catégories : Reprise, création d’entreprise/Economie circulaire, environnement/Entreprise digitale/Exportation.

     

    Le calendrier

    Les dossiers doivent être déposés au plus tard vendredi. Les candidats retenus passeront devant un jury en septembre, la remise des prix sera en octobre.

     

     

    Peu de femmes

    Une seule femme était dans les lauréats de l’édition 2016 (en cogestion), 2 autres femmes ont reçu des 2e et 3e prix. En 2014, une seule femme était finaliste.

     

     

    Les dossiers

    72 dossiers de candidature ont été déposés en 2012, 115 en 2014 et 101 lors de la dernière édition, en 2016.

     

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