- Baptiste Gouret | Crée le 10.06.2025 à 18h09 | Mis à jour le 16.06.2025 à 14h20ImprimerLes prix à la consommation continuent d’augmenter depuis les émeutes de mai 2024, affaiblissant le pouvoir d’achat des Calédoniens, qui consomment moins. Photo Archives LNC / Nicolas PetitUn an après, les émeutes continuent de peser lourdement sur l’économie de la Nouvelle-Calédonie, constate l’IEOM (Institut d'émission d'Outre-mer) dans une note conjoncturelle. Si quelques indicateurs, notamment sur le climat des affaires ou le nickel, affichent une légère reprise, on est encore très loin des niveaux d’avant crise. Tour d’horizon des dernières données disponibles.
Un rebond du climat des affaires en trompe-l’œil
À quand une sortie de crise pour l’économie calédonienne ? Plus d’un an après les émeutes de mai 2024, la Nouvelle-Calédonie est toujours confrontée à un climat très dégradé. C’est ce que confirme la dernière note de l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) sur le premier trimestre de l'année, publiée vendredi 6 juin, et qui met en lumière une situation économique encore très affectée par la crise insurrectionnelle. Pourtant, après un plus bas historique enregistré au deuxième trimestre 2024, l’indice du climat des affaires (ICA) affiche un léger rebond ces derniers mois (+2,7 % au premier trimestre 2025). Rien qui puisse s’interpréter comme une reprise économique, tempère toutefois l’IEOM, mais plutôt comme une stabilisation "à un niveau particulièrement dégradé". Le timide redressement de l’activité de certaines entreprises n’empêche pas, en effet, une opinion générale de stagner à un niveau particulièrement bas. À l’horizon de 12 mois, 32 % des entreprises disent craindre une défaillance.

Infographie IEOMC’est pire encore concernant les perspectives d’investissement. Le solde d’opinion portant sur l’investissement des entreprises piétine à un niveau très bas (-2,2) et "confirme l’absence durable de perspectives des chefs d’entreprise interrogés et leur grande réticence à investir dans ce climat incertain", note l’institut. Une tendance confirmée par la chute vertigineuse de la production de crédits aux entreprises : -39,6 % par rapport au premier trimestre 2024.
Hausse des prix, repli de la consommation et explosion du surendettement
Comme au quatrième trimestre 2024, l’indice des prix à la consommation poursuit son envolée : +0,5 % au premier trimestre 2025. Une évolution portée notamment par l’augmentation des prix de l’alimentation (+5,3 %), de l’énergie (+4,7 %) et des services (+2,7 %) en un an. De quoi limiter le pouvoir d’achat des Calédoniens, qui sont 11 000 à avoir perdu leur emploi en 2024. En février, ils étaient toujours 4 378 à bénéficier du chômage total, 1 661 à toucher le chômage partiel et 1 457 du chômage "exactions". Conséquence : la consommation des ménages est en repli. Entre janvier et avril, "le cumul des paiements et retraits par cartes bancaires est inférieur de 14,2 % à celui de 2024 sur la même période", constate l’IEOM.

Infographie IEOMQuant aux prêts individuels et aux crédits à la consommation, ils baissent également nettement (-28,6 %), tout comme les crédits à l’habitat (-40,8 %). La fragilité économique des ménages calédoniens s’observe également dans les "indicateurs de vulnérabilité" : les incidents de remboursement des crédits aux particuliers ont augmenté de 5,5 % au premier trimestre, tandis que le nombre de dossiers de surendettement a explosé, avec +268,8 % en un an.
La crise du nickel s’éternise, le BTP et le tourisme toujours à l’arrêt
Outre le contexte local, le secteur du nickel calédonien doit composer avec une crise mondiale. Ainsi, le cours a connu un nouveau repli (-1,5 %) au premier trimestre, le troisième consécutif. L’extraction minière est toutefois en hausse (+18,7 % en trois mois), tout comme la production métallurgique (+38 %), loin toutefois des niveaux d’avant 13-Mai (-24 % d’extraction et -37,4 % de production en glissement annuel). Autre secteur clé de l’économie calédonienne, le BTP est "toujours à l’arrêt", affirme l’IEOM. Au quatrième trimestre 2024, dernières données disponibles, les ventes de ciment atteignent leur plus bas historique, avec une baisse de 48,7 % en un an.

Infographie IEOMCôté tourisme, une véritable reprise est constatée au niveau des croisières (+109 % en trois mois). D’autre part, les Calédoniens recommencent à voyager (+37,9 %). Une tendance que ne connaît pas le tourisme international par avion. Celui-ci rencontre de vraies difficultés à amorcer une reprise, et a même diminué au premier trimestre 2025 par rapport au précédent (-18 %). Il demeure de 62,5 % inférieur à début 2024.
Enfin, concernant le secteur primaire, les indicateurs affichent eux aussi de mauvais résultats : -24,3 % d’abattages de bovins, -32,3 % d’exportations de crevettes et -47,8 % d’exportations de thon.
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