- Anthony Tejero | Crée le 23.05.2025 à 10h00 | Mis à jour le 23.05.2025 à 11h05ImprimerLes excursions touristiques et sorties en bateau ne font plus le plein à l’île des Pins. Photo Anthony TejeroLes chiffres du tourisme restent au plus bas au premier trimestre, avec moins de 62 % de visiteurs par rapport à la même période en 2024. L’ensemble des marchés sont en net recul, l’Hexagone et Wallis-et-Futuna sont ceux qui résistent le mieux, essentiellement portés par l’affinitaire. Pour autant, l’Australie et la Nouvelle-Zélande représentent toujours "un fort potentiel", en particulier depuis que leurs autorités ont baissé les niveaux d’alerte sur une partie du Caillou. Mais, la reprise "s’annonce longue", avec un retour à la normale que certains professionnels n’attendent pas avant 2029.
Une fréquentation touristique toujours au plus bas
Ce n’est pas une surprise pour les professionnels du tourisme : le secteur reste moribond en ce début d’année. Selon les chiffres publiés par l’Isee (Institut de la statistique et des études économiques), 9 672 voyageurs ont ainsi été reçus entre janvier et mars en Nouvelle-Calédonie. Une baisse de 62 % par rapport au premier trimestre 2024, où 34 000 voyageurs étaient venus au pays. Néanmoins, depuis octobre-novembre, les premiers signes, encore fébriles, de la reprise, se font sentir. Le mois de décembre a connu un "sursaut" significatif avec plus de 5 000 visiteurs, essentiellement dû à la période des fêtes de fin d’année.
"La relance s’annonce encore longue et progressive car cette crise, à la différence de la pandémie mondiale, est sécuritaire et ciblée sur le pays", rappelle Julie Laronde, à la tête de Nouvelle-Calédonie tourisme (NCT), qui continue notamment ses campagnes de "réassurance" auprès des voyagistes. Car "il y a urgence", notamment pour les prestataires qui ne devraient plus toucher le chômage partiel d’ici fin juin.
La filière portée par l’Hexagone… et Wallis-et-Futuna
Le marché qui tient le mieux le choc reste l’Hexagone, qui affiche une baisse de 50 %, ce qui représente 4 313 touristes au premier trimestre, soit 45 % du nombre total de voyageurs enregistrés. La baisse la moins prononcée concerne les visiteurs venus de Wallis-et-Futuna (-33 %) qui, avec 1 752 personnes, représentent, une fois n’est pas coutume, le deuxième plus gros marché pour la filière. En d’autres termes, le secteur est actuellement porté par le tourisme affinitaire venu de Métropole et du Pacifique.
Comment relancer l’Australie et la Nouvelle-Zélande ?
Les autres marchés historiques sont en chute libre : -78,5 % d’Australiens, -89,5 % de Néo-Zélandais, -98 % de Japonais (où la ligne vers Tokyo a été fermée). Pour autant, avec l’annonce du retour d’Air New Zealand au 1er novembre et de l’abaissement du niveau de sécurité (passant de 3/4 à 2/4, mais uniquement sur la côte Ouest, de Nouméa à Koné) de la part des autorités kiwies et de l’île Continent, ces destinations restent une priorité pour NCT. "L’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient énormément progressé entre 2013 et 2019 puis durant la période post-Covid, où on avait battu des records de fréquentation, rappelle Julie Laronde. Il y a donc un fort potentiel et l’abaissement du niveau d’alerte, même s’il ne l’est pas partout, est une bonne nouvelle et une première étape qui va enfin permettre d’enclencher pleinement nos campagnes de communication."
Seule une bande littorale sur la côte Ouest a été rétrogradée en alerte de sécurité par les autorités australiennes et néo-zélandaises. Source : SmartravellerC’est la raison pour laquelle NCT a invité sept responsables d’agences de voyages "clés" de l’État du New South Wales, en Australie, pour découvrir les atouts du Caillou et son offre touristique, du 16 au 20 mai. Objectif : mieux connaître la Nouvelle-Calédonie afin de mieux la vendre. "Ces responsables d’agence formeront également leurs collègues dès leur retour en Australie, leur permettant de mieux répondre aux questions et besoins de leur clientèle, poursuit la cheffe de NCT, qui tient ainsi à montrer le retour au calme dans le pays. Le fait qu’il n’y ait pas eu de tensions à l’occasion du 13 mai prouve que la situation est propice. Et ce voyage aura également permis aux voyagistes de constater par eux-mêmes le rétablissement de la situation sur le territoire".
Pas de retour à la normale avant 2030 ?
La question de la reprise touristique est intimement liée à celle du trafic aérien international et au développement ou non des rotations vers l’Océanie, l’Asie et l’Hexagone. Or, selon NCT, le nombre de sièges prévus en 2025 par rapport à 2019 devrait encore être de l’ordre de -37 %. "Actuellement, Aircalin mise sur un retour au trafic d’avant émeutes, c’est-à-dire aux chiffres de 2023 en nombre de passagers d’ici 2029 ou 2030, annonce Julie Laronde, qui estime, après avoir compté environ 100 000 passagers calédoniens, qu’il devrait rester une capacité de 93 000 places cette année pour relancer le tourisme international. Si on prend un taux de remplissage de 70 %, on pourrait atteindre 65 000 visiteurs internationaux en 2025. Mais ce n’est qu’une hypothèse de travail, pas une projection." Toujours est-il que ces chiffres, s’ils se vérifient, resteront largement en deçà des 126 000 visiteurs enregistrés en 2023 et même du record de 131 000 touristes en 2019.
Le secteur de la croisière reprend des couleurs
S’il n’existe plus que deux escales dans le pays, Nouméa et Lifou, depuis le retour des paquebots en 2024, ce secteur tire son épingle du jeu. Avec 102 972 passagers enregistrés entre janvier et mars 2025, la baisse est seulement de 15 % par rapport à la même période l’année dernière. "C’est un signal vraiment positif et les chiffres sont satisfaisants, estime Julie Laronde. Ces Australiens, qui débarquent en escale et se rendent compte que tout se passe bien, vont contribuer à améliorer l’image de la destination. À leur retour, ils vont en parler autour d’eux. C’est un levier qui n’est pas négligeable et les croisiéristes représentent un bol d’air pour certains professionnels de Nouméa et de Lifou."
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