- Baptiste Gouret | Crée le 13.12.2024 à 12h08 | Mis à jour le 13.12.2024 à 12h08ImprimerMarc Sabatier, directeur du cluster maritime de Nouvelle-Calédonie, et Hugue Danis, membre depuis sept ans, ont présenté à la presse les cinq projets retenus par les adhérents du cluster pour développer la filière maritime, ce vendredi 13 décembre. Photo Baptiste GouretAlors que la crise impose de développer de nouvelles filières, le cluster maritime de Nouvelle-Calédonie a mené une consultation auprès de ses membres pour déterminer les "axes prioritaires" du secteur qui participeraient à la relance économique du pays. Cinq projets sont sortis du lot et seront soumis aux institutions.
La crise qui frappe le secteur du nickel l’a démontré : la Nouvelle-Calédonie doit diversifier son économie. C’est un des points majeurs du plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (S2R), porté par le 17e gouvernement. Une ambition à laquelle le cluster maritime de Nouvelle-Calédonie (CMNC) compte bien participer.
En septembre et octobre, il a mené une consultation auprès de sa centaine de membres afin d’identifier les "projets prioritaires" de la filière maritime. Sur les 44 propositions exprimées, cinq projets ont été retenus après avoir recueilli le plus de votes des adhérents. Ils doivent maintenant être présentés aux institutions, seuls acteurs en mesure de financer leur développement.
La déconstruction navale
En Nouvelle-Calédonie, on estime à 8 000 le nombre d’épaves présentes dans le lagon. En plus de représenter un enjeu environnemental et un défi sécuritaire majeur, le développement d’une filière de déconstruction des épaves et des navires en fin de vie est perçu comme une opportunité économique par le cluster maritime. L’idée n’est pas nouvelle. Depuis 2014, le port autonome intègre systématiquement la filière de déconstruction à ses schémas directeurs. Les compétences requises sont d’ailleurs présentes en Nouvelle-Calédonie, tout comme les infrastructures nécessaires, mais l’absence de financement freine le développement de la filière. "Il faudrait mettre en place un fonds gouvernemental dédié, financé par des éco-participations" ou par les droits de mutation, suggère Marc Sabatier, directeur du cluster maritime. Le CMNC espère que la filière puisse voir le jour en 2026.
Une aquaculture durable
En dix ans, la production de crevettes en Nouvelle-Calédonie a été divisée par deux. La demande, notamment étrangère, n’a pourtant jamais été aussi forte. Mais la filière est confrontée à de nombreux défis (taux de mortalité élevé, changement climatique, faible efficience alimentaire…) qu’elle peine à surmonter. Plusieurs pistes sont envisagées : la construction d’une nouvelle écloserie, le développement d’un programme de sélection génétique, la formation… L’ambition est claire : passer de 1 350 tonnes de crevettes produites aujourd’hui à 2 500 tonnes d’ici cinq ans.
Un pôle de construction et de réparation
Là non plus, le projet n’a rien d’inédit. Déjà en 2022, la Secal avait mené une opération de dépollution en baie de Numbo pour accueillir un futur pôle maritime imaginé par le gouvernement, et doté d’un budget de 325 millions de francs. Un projet aujourd’hui complètement à l’arrêt. Une telle structure est pourtant "un besoin exprimé par l’ensemble des professionnels du secteur maritime", assure Hugues Danis. En particulier la construction d’infrastructures de levage pour les bateaux de plus de 1 000 tonnes. Les installations actuelles ne peuvent pas accueillir de tels navires, contraints de se rendre à l’étranger pour leur maintenance ou leurs réparations d’urgence. Ce pôle a vocation à devenir "un pilier industriel et économique majeur" et "une infrastructure de référence pour la région".
Un port scientifique
Avec la construction, en 2025, de deux nouveaux navires scientifiques qui doivent rejoindre Nouméa dans les prochaines années, "le projet de base technologique et de port scientifique est devenu prioritaire", juge le cluster maritime. Le quai des scientifiques, obsolète et exiguë, ne suffit plus à accueillir les huit bateaux scientifiques qui passent par la Nouvelle-Calédonie en moyenne chaque année. Le projet suggère la construction d’un nouveau port scientifique entre la gare maritime et le quai Fed, le long de la route menant à Nouville. Un emplacement jugé stratégique, situé à deux pas du centre-ville, de l’université et du Giep. Le cluster voudrait que cette nouvelle structure, qui ferait de la Nouvelle-Calédonie un "hot spot" scientifique et technologique, puisse voir le jour en 2029.
Un réseau maritime
Avec le blocage de la RP1 à Saint-Louis et la réduction du réseau Tanéo, la mobilité maritime devient un enjeu stratégique pour le Grand Nouméa. Pour développer un réseau pérenne dans l’agglomération, le cluster veut s’appuyer sur l’expérience accumulée par l’Agence calédonienne de l’énergie et les institutions ces derniers mois sur les lignes Moselle-Vallon-Dore et Moselle-Numbo-Nouville qui ont vu le jour avec la crise insurrectionnelle. Les dessertes envisagées concerneraient l’ensemble des communes du Grand Nouméa, avec des départs de Boulari, de Nouré, du Médipôle et du Vallon-Dore.
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.X
J'AI DÉJA UN COMPTEJE N'AI PAS DE COMPTE- Vous n'avez pas encore de compte ?
- Créer un nouveau compte
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement. -
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS
- Les transports aériensà consulter ici